Il est un nom de jouets qui évoque chez les geeks de plus de 20 ans des heures de jeu et de bonheur : MEGO, le fabricant de figurines devenu culte et dont l’histoire mériterait un film.

Apparu aux États-Unis au début des années 50, la société MEGO se spécialisa rapidement dans le produit dérivé. À son apogée dans les années 70, elle se distinguait par la production de figurines de 8 et 12 pouces (équivalent chez nous à 20 et 30 cm) tiré des grands succès de la culture populaire, inspiré de comics puis de séries TV et de films : LA PLANÈTE DES SINGES, STAR TREK, STARSKY & HUTCH, Dr WHO, HAPPY DAYS, les héros MARVEL et DC COMICS…
Avec les succès en France du dessin animée SPIDERMAN (« L’Arraignée, l’Araignée, est un être bien singulier… »), de la série TV HULK et du film SUPERMAN avec Christopher Reeve, les personnages MEGO firent un tabac auprès des enfants. La grande variété de produits proposés à cette époque, comme leur aspect coloré et accessible (simplicité des articulations des figurines et relative fidélité aux personnages représentés), n’y était pas étrangère.

Certains « accessoires », comme la Batmobile de Batman ou la Ford Gran Torino de Starsky & Hutch, furent même proposés à l’échelle des figurines. En 1978, le SUPERMAN de Richard Donner occasionna la réédition de certains personnages à l’effigie des acteurs principaux (comme Christopher Reeve ou Gene Hackman). La ressemblance n’y était pas toujours frappante mais le petit garçon que j’étais ne s’en souciait guère. Certains personnages ne furent pas distribués en France. La proximité de ma région avec la Belgique fut une aubaine pour des proders comme ceux de COSMOS : 1999 ou HAPPY DAYS que le plat pays importait directement d’Angleterre…

Après de nombreuses années de succès, la société MEGO stoppa son activité devant la baisse grandissante de ses ventes au début des années 80. Montée de l’engouement des jeux vidéos ? Succès de concurrents directs tels BIG JIM ou ACTION JOE / GI JOE ? Les causes de ce cruel échec peuvent être multiples… Une chose est sûre aujourd’hui : restant sur ses acquis avec, entre autres, l’exclusivité de ses figurines 8 pouces, MEGO fut dépassé par le boom des petites figurines 3/4 pouces (8 à 12 cm), type PLAYMOBIL et attrapa tardivement le train en marche. Une autre raison avancée est bien plus ironique : en 1977/78, MEGO refusa la production des produits dérivés STAR WARS et permit à la société KENNER de faire le carton planétaire que l’on connaît. MEGO tenta vainement de surfer sur la vague SF que le film de George Lucas provoqua en proposant les proders du STAR TREK de Robert Wise, puis du James Bond MOONRAKER. Mais il était trop tard et la société fit faillite en 1982/83.

Aujourd’hui devenu objets de culte auprès des collectionneurs nostalgiques, les figurines MEGO sont encore accessibles dans les bourses aux jouets ou sur le net… à condition d’y mettre le prix selon l’état du jouet, et s’il est présenté ou non dans sa boîte d’origine ! Ces grands enfants (dont je fais un peu parti, ben oui !) permettent aujourd’hui à MEGO de connaître une nouvelle vie avec des sites spécialisés et des forums de discussions. Une seule adresse à visiter pour en savoir (et en voir) plus : le site du Mego Museum, véritable caverne aux trésors (le lien est au bas de cet article).
Crédits photos : © megomuseum.com / © themoviefreak.net
Plus d’infos et d’images : http://www.megomuseum.com