L’histoire :
De nos jours en Grande-Bretagne. À l’âge de 21 ans, Tim (Domhnall Gleeson) apprend par son père (Bill Nighy) qu’il peut, comme tous les hommes de sa famille, voyager dans le temps. Uniquement dans son passé et avec quelques autres contraintes. En quête du grand amour, le jeune homme va découvrir les joies et les peines qu’un tel don peut offrir…
Une simple question de temps.
Qui n’a pas rêvé un jour de revenir en arrière pour réajuster le passé ? Éliminer les dictateurs qui ont ravagé notre monde, empêcher les catastrophes qui ont annéanti des milliers de gens… Ou plus modestement réparer nos propres erreurs passées. IL ÉTAIT TEMPS se positionne sur cette dernière option. Avec cette touche anglaise que nous, français, ne comprendront jamais : apporter un peu de fantaisie dans un univers qui en manque cruellement. Car au pays de Descartes, on ne peut songer à un récit mêlant comédie, romantisme et fantastique. Richard Curtis, à l’image de ses congénères britanniques, l’imagine sans peine. Pas de voiture de course devant atteindre 88 miles à l’heure, ni de perturbation dans le continuum espace/temps. Le scénariste de 4 MARIAGES ET UN ENTERREMENT et réalisateur de LOVE ACTUALLY ou GOOD MORNING ENGLAND propose une fable sur la vie, le temps et ses petits (ou grands) désagréments. Sans s’embarrasser d’un decorum de science-fiction ici inutile, il se penche sur les débuts dans la vie d’un chic type et son entrée dans l’âge adulte.
Si l’amorce de cette tragi-comédie fantastique a de quoi séduire, à défaut de surprendre, on espère être emballé, voire conquis. Car le grand hic de IL ÉTAIT TEMPS est que d’autres films se basent plus ou moins sur un canevas identique. Et quels films ! UN JOUR SANS FIN et sa boucle temporel permettant à son héros de changer sa vision de la vie. RETOUR VERS LE FUTUR et son adolescent rectifiant le passé de ses parents… Ça n’est hélas pas vraiment le cas. Peut-être trop soucieux de ne pas piétiner les plates-bandes de ses illustres prédécesseurs, Curtis a opté pour la discrétion et la modestie du récit, reléguant la touche fantastique de son histoire à un simple gimmick mal employé. Passé le postulat de départ rapidement présenté, le film se dirige vers la bluette sympathique mais vu bien trop souvent.
Bien sûr, en fonction de votre humeur du moment, la rencontre contrariée entre Tim et Mary (Rachel McAdams) vous séduira, vous agacera ou vous fera légèrement sourire, comme ce fut mon cas. Ça n’est pas que ce couple et sa grande aventure du quotidien soit désagréable à voir, tant les acteurs choisis pour l’incarner forcent une immédiate sympathie. Rien à voir non plus avec le reste du casting, attachant quoique quasi inconnu à part le toujours excellent Bill Nighy, complice de Richard Curtis depuis plusieurs films. L’ennui d’IL ÉTAIT TEMPS vient de cette sensation de bouillon réchauffé, du sentiment que le réalisateur nous sert la même soupe, pas mauvaise mais manquant de goût à force d’être allongée : les potes déjantés du héros, la voix off surlignant ce que nous avions compris, les scènes de mariage ou d’enterrement… Rien qui ne provoquera le dégoût mais pas d’emballement non plus malgré un sujet qui prêtait à plus de surprises, de rires et d’émotion.
À défaut d’avoir été conquis par la première (et principale) partie du film sur la recherche du grand amour, j’ai été touché par celle concernant Tim et sa famille, une tribu hors normes dans le bon sens du terme. Dès la présentation de ses proches, on souhaite réellement rencontrer de tels individus tant ils sortent des sentiers battus ! Et puis il y a ce rapport tendre et subtil unissant Tim et son père : rarement un film nous aura offert une telle complicité, pour une fois non conflictuelle mais basée sur ces petits moments essentiels que l’on laisse trop souvent filer sans vraiment les apprécier. Ce lien, qui fait basculer le film de la rom-com vers le drame, m’est apparu bientôt comme le véritable fil rouge d’IL ÉTAIT TEMPS. Et son message, certes maintes fois entendu mais toujours aussi juste : profitons du moment présent tant qu’il est encore temps !
IL ÉTAIT TEMPS (ABOUT TIME-2013) de Richard Curtis.
Avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Lindsay Duncan, Lydia Wilson, Richard Cordery…
Scénario : Richard Curtis. Musique : Nick Laird-Clowes.
Crédits photos : © Universal Pictures.
Beau billet ! 🙂
Je ne l’avais pas vu à sa sortie, il n’est pas resté assez longtemps à l’affiche. Ce n’est peut-être pas le film de l’année mais je suis bien tentée parce que j’avais aimé les autres films du réal’ et que j’adore Billy Nighy. Tant pis si c’est un «bouillon réchauffé» 😉
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Merci Potzi ! Oui, le film n’est pas dénué de charme mais j’ai préféré Love Actually ou Good Morning England. Il y a tout de même cette touche anglaise qui relève l’ensemble et lui évite (parfois) de verser dans le trop sucré 🙂
Et comme toi, j’adore Bill Nighy ! Son rôle est ici secondaire mais il est parfait, même quand il ne dit rien 🙂
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