X MEN : DAYS OF FUTURE PAST de Bryan Singer

L’histoire :

Dans le futur, le monde est sous la domination terrifiante des Sentinelles, de gigantesques vigiles robotisés, créés à l’origine pour éliminer les Mutants. Regroupés autour du professeur X (Patrick Stewart) et Magneto (Ian McKellen), les X Men survivants envoient Wolverine (Hugh Jackman) dans le passé, en 1973, date au cours de laquelle un évènement dramatique fera basculer le monde dans le chaos. Au « Griffu » immortel de retrouver les jeunes  Charles Xavier (James McAvoy) et Erik Lensherr (Michael Fassbender) pour les convaincre de changer le cours du temps…

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C’était demain

La saga X-MEN tient une place à part dans le cinéma actuel. Créés par Stan Lee au début des années 60, leur arrivée sur grand écran en 1999 marqua d’une pierre blanche la manière d’adapter les comics au cinéma. Pour le meilleur et pour le pire. La vision qu’offrit Bryan Singer avec le 1er opus devint un modèle pour les adaptations qui suivirent, que ce soit pour les super-héros des éditions Marvel ou DC Comics : traiter de façon « réaliste » une trame fantastique, sans oublier les spectaculaires scènes d’action. La preuve, s’il devait y en avoir une, qu’un blockbuster ne devait pas être forcément décérébré pour plaire au plus grand nombre. Ce qui restait encore un coup de poker à l’époque permit, par son succès, d’ouvrir les « vannes » d’un flot incessant de nouvelles transpositions, de remakes et autres reboots à gogo de comics. Avec de très belles réussites mais aussi son lot de ratages et de films éreintants à force de surenchère dans la démesure d’effets digitaux et de bruits au détriment d’une bonne histoire… 10 ans après avoir tourné un deuxième épisode réussi, et quitté la franchise en tant que réalisateur, Singer revient aux commandes pour un opus à la trame complexe mais cependant facile à suivre.

Aussi vertigineuse que puisse être la notion du voyage dans le temps, le scénario de X MEN : DAYS OF FUTURE PAST repose sur le schéma classique du retour dans le passé pour mieux remodeler l’avenir, et empêcher de futures catastrophes. Ici, point de DeLorean trafiquée mais une histoire où le continuum espace-temps a toute son importance. Et s’avère un choix judicieux puisqu’il permet de réunir les acteurs des films originaux et ceux du prequel FIRST CLASS, sorti il y a 3 ans. Au final, X-MEN DOFP apparaît comme la bonne solution pour remettre les compteurs à zéro, et pour rassurer et séduire les fans de la première heure.

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Car autant vous le dire tout de suite, il vaut mieux être un habitué de la série pour savourer pleinement ce nouvel X-MEN. Que ce soit des comics, éventuellement, mais surtout des versions cinématographiques. Les personnages ayant déjà été introduits, on ne s’embarasse plus de vous les présenter et de se référer à leurs péripéties antérieures dans le détail (si ce n’est au travers de quelques flashbacks très rapides…). Ce point étant précisé, X-MEN DOFP s’avère un très bon épisode de la saga des mutants. La trame est passionnante, avec ses allusions à notre propre Histoire comme l’avait déjà fait FIRST CLASS, et l’aspect vintage d’une bonne partie du film en ravira beaucoup (jusque dans ses références musicales… cocasses pour les fans français !).

Les allers et venus entre le futur apocalyptique et les années 70 sont l’occasion de retrouver Patrick Stewart et Ian McKellen en Professeur X et Magneto, même si l’accent est sutout mis sur leurs jeunes versions. Mais si FIRST CLASS se penchait plus sur Erik Lensher / Michael Fassbinder, DOFP met en avant Charles Xavier / James McAvoy dans une version du personnage éloignée de l’aspect sage que tout le monde connait. La jeunesse du mentor des X-Men dévoile un être cynique et amer, brisé par sa lutte avec son meilleur ennemi. Les enjeux de l’histoire ne sont plus seulement d’ordre universel mais deviennent personnels et intimistes puisqu’il est également question d’un homme en proie au doute face à son futur rôle de « guide ». De nouvelles occasions de savourer le jeux d’acteurs talentueux, sans excès de dramaturgie et malgré quelques répliques un rien sentencieuses.

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Tout ce sérieux et cette gravité n’empêche pas X-MEN DOFP d’être avant tout un pur objet de divertissement. Pas un film d’action mais un film AVEC de l’action. Aux répliques de spectateurs à la sortie de la séance et au vu de certaines critiques de « blogs cinéphilogeeks », ce serait là le gros défaut du film. Son manque d’action et sa trop grande introspection. Je répondrais à cela que, pour ce genre de sensations, il vaut mieux faire du sport extrême ou se plonger dans un jeu vidéo. Le film n’oublie pas son scénario en route et si certaines scènes sont explosives, elles ne vampirisent pas la trame, articulée à nouveau sur la notion de tolérance face à la différence.

X-MEN DOFP n’est cependant pas dénué de défauts. Comme lors d’une chorégraphie, le rôle de chacun ne peut avoir la même importance. Ainsi, et sans dénigrer leurs talents respectifs, la mise en avant de Hugh Jackman et Jennifer Lawrence au détriment d’autres acteurs, n’est pas étrangère à l’importance prise par Wolverine dans la saga et au succès de l’actrice dans la franchise HUNGER GAMES. Jetez donc un œil à l’affiche du film pour mieux saisir mes propos. De même, difficile d’évoquer un groupe de mutants sans « sacrifier » au passage certains d’entre eux. Le noyau de tête se contente d’une poignée de X-Men quand les autres semblent ne faire que de la figuration. À ce titre, Omar Sy, par exemple, a beau faire impression en Bishop, son importance ne tient qu’à de brêves séquences et quelques répliques… On est content pour lui mais… bon, tant de battage médiatique pour quelques minutes à l’écran…

Enfin, si le récit se tient et demeure prenant tout au long du film, il paraît clair que plusieurs coupes furent nécessaires pour tenir sur les quelques 2H10 du film. Le futur, rapidement présenté en introduction, aurait mérité d’être développé, par exemple. Tout comme le personnage de Bolivar Trask (Peter Dinklage), industriel créateur des Sentinelles et méchant du film, dont on ne nous explique pas les réelles motivations malgré une haine évidente des mutants.

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J’arrête de jouer mon rabat-joie 🙂 X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST reste un très bon film de la série, plus proche des 2 premiers films de Bryan Singer que du bâclé 3ème volet. Un vrai divertissement intelligent, teinté d’un humour bienvenu et référentiel, et agrémenté de scènes en passe de devenir cultes (celle de l’évasion de Magneto, entre autres…). Vous y trouverez probablement, comme ce fut mon cas, le sentiment d’une belle réunion de famille (ressenti accentué par les caméos finaux de personnages indissociables de la saga…) avec le vertige des retrouvailles et de tant d’informations à recevoir, mais également le grand plaisir d’évoluer en terrain à la fois inconnu et maîtrisé.

Un dernier conseil : c’est devenu une habitude mais il est préférable de ne pas quitter la salle avant la toute fin du générique !

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X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST  (2014) de Bryan Singer.
Avec Hugh Jackman, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Patrick Stewart, Ian McKellen, Halle Berry, Peter Dinklage, Omar Sy…
Scénario : Simon Kinberg et Matthew Vaughn d’après la série de comics Days of Future Past de Chris Claremont et John Byrne, sur des personnages créés par Stan Lee et Jack Kirby.
Musique : John Ottman.

Crédits photos : © 20th Century Fox.

BANDE ANNONCE :

 

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5 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. potzina dit :

    Pour le coup, je suis larguée parce que je n’ai vu que le premier. Je n’ai pas accroché à l’univers quand je l’ai vue. Il faudrait peut-être que je le revoie et que je tente les autres parce que j’ai pas mal changé d’avis concernant les comics depuis quelques années 😀

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    1. Le 1er était très bon et, si tu l’as manqué, je te recommande le deuxième, très bon également. X MEN FIRST CLASS est une belle réussite, là aussi. Et tu peux voir aussi le WOLVERINE sorti l’été dernier, qui se déroule au Japon. Pour le reste… tu peux éviter, même si il se passe des choses dans le X MEN 3 dont on fait référence dans le dernier film…
      Disons que la saga est attachante parcequ’elle a été créé à l’origine pour évoquer le racisme envers la communauté noire au USA au début des 60’s. Et qu’elle reste toujours d’actualité quant à ce thème, pour toute forme de ségrégation… Beaucoup de personnages attachants et des acteurs excellents également. Et Bryan Singer a su créé un genre privilégiant la trame par rapport à la pyrotechnie 😉

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  2. Cleophis dit :

    J’adore toute la série, je sens que je vais me régaler!

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    1. Bonjour Cleophis ! Oui, tu peux y aller en confiance, ça devrait te plaire 😉
      Un très bon X-MEN avec le meilleur des premiers films et du prequel…

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