MAD MAX : FURY ROAD de George Miller

L’histoire

Le futur, dans un monde dévasté et revenu à la barbarie la plus primitive. Max Rockatansky (Tom Hardy), ex flic hanté par la perte de ses proches, est capturé par une horde d’albinos aux ordres d’“Immortan Joe” (Hugh Keays-Byrne), un tyran régnant sur une communauté de survivants. Appartenant à la cour du despote, l’impératrice Furiosa (Charlize Theron) le trahit et s’enfuit à bord d’un camion, embarquant dans sa course Max et l’un des trésors les plus précieux d’“Immortan Joe”…

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Métal ultra hurlant

Si Joss Whedon, 50 balais au compteur, s’avouait récemment épuisé par le tournage d’AVENGERS 2, suite paresseuse, que pourrait dire George Miller, 70 printemps cette année, au sortir de MAD MAX : FURY ROAD ? Loin de se plaindre, le créateur de la légende du guerrier de la route, nous offre un 4ème opus des plus jouissifs, répondant d’une chiquenaude aux craintes des fans de la première heure, sevrés depuis 30 ans.

L’épopée barbare de Max le dingue a commencé en 1979. Après des études de médecine, le réalisateur australien George Miller est encore un inconnu lorsque le 1er MAD MAX sort sur les écrans. Jouant le rôle titre, un débutant nommé Mel Gibson va s’imposer dans ce qui reste encore son interprétation la plus iconique. Choc frontal pour l’époque, le film va trainer avec lui un parfum de scandale lié à son extrême violence. Il faudra ainsi attendre l’année 1982 pour le voir en France, agrémenté d’une interdiction aux moins de 18 ans !

Mais la censure ne fait qu’attiser le feu : MAD MAX devient un véritable phénomène de société, succès planétaire des plus rentables pour ce qui n’était à l’origine qu’une petite Série B bricolée dans l’urgence. Deux suites, en 1981 et en 1985, seront réalisés avec le même binôme Miller / Gibson à la barre.

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L’idée d’un 4ème volet ne date pas d’hier. Depuis 30 ans, les bruits de couloir les plus insensés circulent au grès de scoops plus ou moins crédibles. On parle même un temps d’un fils de Max pour prendre la relève ! Au début des années 2000, le projet d’un nouvel opus se fait plus sérieux. Régulièrement repoussé pour des raisons logistiques, d’emplois du temps incompatibles ou de récits insatisfaisants, MAD MAX 4 devient une arlésienne jusqu’à l’année 2012 qui voit le projet prendre enfin corps.

Toujours avec Miller derrière la caméra, le film tient plus du reboot, ou d’une suite annexe sans lien réel avec les autres chapitres de la saga, même s’il se rapproche plus dans l’esprit et l’imagerie de l’opus 2. Exit l’idée pas inintéressante d’un Max vieillissant, transmettant le flambeau et toujours incarné par Mel Gibson. Tom Hardy, le Bane de THE DARK KNIGHT RISES, reprend le perfecto de cuir du héros solitaire aux côtés d’une Charlize Theron à 100 lieues de son image glamour pour une marque de parfum.

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Grande claque visuelle et sonore dans un univers cinématographique abonné depuis quelques temps aux blockbusters industriels et tout public, FURY ROAD secoue dès la scène pré-générique pour ne plus nous lâcher pendant 2 bonnes heures. Miller nous redonne le goût du vrai, des grands espaces panoramiques et du spectacle brut de décoffrage. S’il a parfois recourt aux images de synthèse, les paysages naturels, la rouille des décors et la fureur des séquences motorisées inondent chaque plan du film. Nouvelle preuve qu’il faut plus que des acteurs filmés devant un écran vert pour impliquer les spectateurs.

Certains tiqueront sur le scénario. Ça n’est certes pas pour l’aspect psychologique du récit que l’on va voir un film comme MAD MAX : FURY ROAD. Il est ici question d’atmosphère, d’ambiance et d’une expérience plongeant le public dans une course brutale pour la survie. Très peu de dialogues, tout ici est purement physique, jusqu’au jeu des acteurs. Si Tom Hardy s’en tire plutôt bien, apportant à son interprétation le côté “badass” nécessaire au personnage de Max, Charlize Theron lui vole la vedette dans un rôle fort, équivalent féminin du héros. Digne fille naturelle de Ripley et de Sarah Connor, elle campe une Furiosa motivée par de nobles sentiments, refusant le diktat barbare et cauchemardesque d’hommes brutaux et cinglés.

FURY ROAD

C’est d’ailleurs sous un angle inattendu que George Miller nous cueille en beauté. Si FURY ROAD ressemble à première vue à un énième film bourrin s’adressant aux mecs en manque de testostérone, le film véhicule un message des plus progressistes, articulant son récit sur des femmes refusant leur statut d’objet, se battant pour retrouver l’espoir dans un univers chaotique, réduit en cendre par la barbarie… des hommes !

Dans ce monde cauchemardesque, les femmes n’ont pas perdu la foi. Porteuses de vie mais aussi de la mémoire passée, elles donnent à ce mélange de western et de peplum baroque et apocalyptique la petite lueur nécessaire pour ne pas couler. Vous avez bien lu : en substance, George Miller nous rappelle que la femme est bel et bien l’avenir de l’homme !

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Véritable roller-coaster de bruit et de fureur mais non dénué de fond et d’émotion, MAD MAX : FURY ROAD est une réussite du genre et une tornade bienvenue à l’heure des grosses productions à la chaîne, sans goût véritable. Comme le disait Raoul Volfoni, “c’est du brutal”. Oui, de ces alcools bizarres qui vous secouent, vous laissent KO mais rassassiés.

MAD MAX : FURY ROAD (2015) de George Miller.
Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Hugh Keays-Byrne, Rosie Huntington-Witheley, Zoe Kravitz…
Scénario : George Miller, Brendan McCarthy et Nick Lathouris. Musique : Junkie XL.

Crédits photos : © Warner Bros.

BANDE-ANNONCE :

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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. niolynes dit :

    Mais pour reprendre ce cher Raoul, on pourrait même faire :
    « Y’a de la pomme ?
    _ Y’en a.
    De la betterave aussi ?
    _ Y’en a aussi. » 😀

    J’ai bien aimé moi aussi ce grand roller-coaster surtout que je ne suis pas un spécialiste inconditionnel de la saga Mad Max mais du bruit et de la fureur, voilà ce qu’il nous manque dans notre époque aseptisée. Et puis ça faisait longtemps qu’on avait pas eu de survival post-apo, ça manquait ! 🙂

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    1. Oui, c’est brut de pomme mais ça vaut bien plus que certaines productions récentes 😉
      Pour ce qui est de la saga MAD MAX, mon préféré est le 2. Ce FURY ROAD s’en rapproche par certains côtés…

      J’aime

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