Je me souviens de 9 Palmes d’Or…

Faire des choix… ou pas ! Lorsque Potzina a lancé le nouveau thème de son excellent « Ciné Club » – un film ayant obtenu la Palme d’Or au Festival de Cannes – ma réaction fut identique aux autres fois. J’étais emballé et je m’imaginais déjà vous communiquer ma passion pour l’un de mes films de chevet. Mais dans cette impressionnante liste, parmi certains films vus et vénérés, lequel choisir ? Premier grain de sable dans les rouages de ma cogitation… L’autre blocage venait du Festival en lui-même. Par principe, je n’aime pas vraiment les prix d’excellences lorsqu’ils n’ont pas vraiment lieu d’être. Oscars, Césars, Palmes d’Or… pourquoi mettre en compétition des films qui n’ont rien en commun, n’appartenant pas forcément au même genre et se valant tous pour la plupart ? Après tout, lors d’une épreuve sportive, on ne met pas sur les starting blocks un nageur, un cycliste et un rugbyman !… C’est vrai que Cannes est avant tout une vitrine et un marché qui peut s’avérer juteux. Et c’est aussi une évidence : obtenir la fameuse Palme d’Or représente pour beaucoup de cinéastes, de par le monde, un véritable titre honorifique, à défaut parfois d’attirer les foules.

En relisant la liste de tous ces films primés depuis 70 ans, j’ai pris conscience du nombre de souvenirs personnels liés à certains d’entre eux. J’avais trouvé mon angle d’approche… et décidais de retenir 9 films ! Une sélection non exhaustive, comme d’hab, présentée par ordre chronologique, en 9 petites tranches de mémoire.

MASH (1970) de Robert Altman

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Donald Sutherland et Elliott Gould, golfeurs… et toubibs à l’occasion (© 20th Century Fox)

J’ai vu MASH pour la première fois lors d’une ressortie estivale à la fin des années 70. Ma sœur ainée m’avait entraîné dans une expédition sur Lille alors qu’une salle art et essai projetait le film de Robert Altman pour quelques séances seulement. C’était aussi une façon détournée d’échapper à la présence de notre grand-mère, peu portée sur l’amour familial mais toujours prompte à nous reprendre sur tout et sur rien, à la moindre occasion !

Balade à vélo, le tramway puis les rues ensoleillées et presque désertes d’une ville au mois d’août jusqu’au cinéma. 4 ans d’écart nous séparent ma sœur et moi mais je me suis toujours senti en sécurité en sa présence. Avec sa maturité précoce et sa bonne humeur naturelle, il ne pouvait rien m’arriver… Plusieurs années après sa Palme d’Or et sa sortie, MASH bénéficiait déjà d’un engouement digne d’un film culte. Et une série dérivée faisait les belles heures de la télévision des 70’s.

Le film nous avait laissé une curieuse impression mitigée. Nous étions bien trop jeunes pour en saisir la complexité et l’amertume derrière l’humour potache. Impossible pourtant d’oublier nos fous-rires lors de la fameuse scène de « Lèvres-en-feu », ni de la sympathie immédiate que provoquait l’irrésistible duo Sutherland / Gould. C’est en le revoyant, quelques années plus tard, que j’ai saisi combien j’aimais MASH. Cette façon vacharde de dire « quelle connerie la guerre », entre deux scènes burlesques. Ce ton propre à l’esprit de liberté et d’engagement du début des années 70. Rire pour ne pas hurler face à l’horreur. Mon « film de guerre » préféré et un inoubliable souvenir de p’tit cinéphile !

TAXI DRIVER (1976) de Martin Scorsese

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Robert De Niro, bien dégagé derrière les oreilles, pose devant son taxi jaune (© Columbia Pictures)

LE film culte de plusieurs générations. LA Palme que tout le monde ou presque a déjà vu au moins une fois dans sa vie. Martin Scorsese entrait dans la cour des grands réalisateurs. Et la scène du miroir, où un tout jeune Robert De Niro balançait son fameux « You talkin’ to me ? » d’un air à la fois doucereux et menaçant allait faire le tour du monde.

Je ne l’ai pas vu à sa sortie en salles en raison de mon âge à l’époque. Beaucoup trop jeune pour voir un film interdit aux moins de 16 ans (selon ce qui est écrit sur le net… même si je pense que l’interdiction concernait les moins de 18 ans en 76). Le boum de la location vidéo des années 80 m’a permis de rattraper mon retard sans compter, plus tard, les « révisions » au cinéma et lors de passages télé…

TAXI DRIVER, au delà de la claque qu’il représente encore, 40 ans plus tard, est probablement le plus beau et le plus rude film évoquant la solitude, l’aliénation qu’elle engendre et ce sentiment de désespoir ressenti face à un monde sans repères. Pas le film à conseiller à un dépressif chronique mais à recommander chaudement à ceux qui ne connaissent pas encore le cinéma de Scorsese. Ou qui doute aujourd’hui du talent du grand Bobby après avoir vu MON BEAU-PÈRE ET MOI…

APOCALYPSE NOW (1979) de Francis Ford Coppola

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Pour Robert Duvall, rien de tel que l’odeur du napalm au petit matin ! (© United Artists)

Encore un film que j’ai vu quelques années après sa sortie initiale, lors d’une séance de rattrapage en salles et entre potes. Autre souvenir mémorable de cinéphile et l’inoubliable sentiment de torpeur générale qui avait gagné les spectateurs, après la projection. Loin de quitter la salle à toute vitesse tel que le fait aujourd’hui la majorité du public, les gens semblaient sortir d’un trip hallucinatoire

APOCALYPSE NOW fut critiqué pour l’image outrée et proche d’un opéra (wagnerien) que Coppola donnait du conflit Vietnamien. Mais son film, pamphlet brillant et hypnotique sur l’absurdité de la Guerre, inspiré du roman AU CŒUR DES TÉNÈBRES de Joseph Conrad, s’éloigne du côté « reportage » d’un PLATOON et doit se voir comme une fable, un voyage sans retour vers la folie la plus singulière. Au fur et à mesure que le Capitaine Willard (Martin Sheen) s’enfonce dans la jungle à la recherche du Colonel Kurtz (Marlon Brando), ses rencontres se font de plus en plus décalées, l’amenant à douter du bien fondé de sa mission et de l’humanité. Coppola nous met en immersion et on ne peut que s’identifier à Willard.

Au sortir de la projection, nous étions 4 lycéens subjugués par la beauté du film mais meurtris par sa puissance ténébreuse. Incapables d’échanger un mot sur le moment, les yeux perdus dans le vague et la jungle en flamme, au son de la Chevauchée des Walkyries. Puis est venu le besoin d’échanger, de se rappeler les scènes les plus marquantes. APOCALYPSE NOW est bien plus qu’un film, c’est une expérience.

QUE LE SPECTACLE COMMENCE (1980) de Bob Fosse

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Roy Scheider dans l’un de ses plus beaux rôles (© 20th Century Fox / Columbia Pictures)

Avec ce film de Bob Fosse, c’est encore un souvenir familial qui me revient. Mais d’une façon plus indirecte. Au début des années 80, l’école où ma sœur aînée prenait des cours de danse donnait un spectacle de fin d’année, présentant des chorégraphies effectuées par les élèves. L’un des morceaux choisis pour le finale était le titre « Bye bye life », repris pour la bande originale de QUE LE SPECTACLE COMMENCE.

Ma sœur s’entraînait tous les jours et le 33 T passait en boucle dans la chaîne stéréo du salon. Ce morceau, rythmé et entraînant malgré la noirceur des paroles (« Bye bye life / Bye bye happiness / Hello loneliness / I think i’m gonna die »), a été mon premier contact avec le film de Fosse. Ou devrais-je dire « autobiographie à peine déguisée ». Derrière le récit de ce chorégraphe rongé par l’alcool, la fumée et les amphétamines se dissimule à peine la vie du cinéaste, lui-même célèbre homme de scène.

Loin d’une simple comédie musicale, QUE LE SPECTACLE COMMENCE est une œuvre sombre et lumineuse sur l’art qui consume ceux qui ne vivent qu’à travers lui. Face à la Mort, incarnée par la troublante Jessica Lange, Roy Scheider, éternel chef Brody de JAWS, donne l’une de ses plus belles performances, si ce n’est la meilleure. Totalement investi dans son personnage égoïste, torturé et fragile, il nous fait oublier l’acteur derrière le personnage, en écho au thème principal du film : tragique ou comique, la vie est un show qui se finit mal.

PARIS TEXAS (1984)  de Wim Wenders

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Nastassja Kinski et Harry Dean Stanton dans le sublime PARIS TEXAS (© 20th Century Fox)

Il reste pour beaucoup le film le plus célèbre de Wim Wenders. Peut-être pas le préféré des fans du cinéaste mais certainement le plus accessible. Au delà du rythme languissant, les images d’Harry Dean Stanton perdu dans le désert, la troublante Nastasjia Kinski et la sublime bande originale de Ry Cooder, il y a là l’une des plus belles et inoubliables histoires d’amour que le cinéma nous ait offert.

Ça n’est pas lors de sa sortie mais au cours d’une séance « spéciale » que j’ai découvert PARIS TEXAS. Au lycée à cette époque, l’une de mes profs de français, cinéphile passionnée, nous avait projeté le film dans la salle télé / vidéo de l’école. Comme vous vous en doutez, difficile même pour un aussi beau film de contenir très longtemps une bande de potaches en rut, plus apte à la déconne qu’à la réflexion !

Il y avait dans ma classe, cette année-là, une fille dont tous les garçons étaient amoureux. Pas la bimbo 80’s sortie d’un clip vidéo mais une jolie brunette aux yeux foncés, d’une grâce qui nous rendaient tous idiots et gauches. Pendant la projection du film, lors de la scène du dialogue derrière la vitre, je la surpris les larmes aux yeux, très émue. Elle pleurait en silence, dans l’obscurité de la salle et l’indifférence générale. Et je ne savais rien faire d’autre que de l’observer, à quelques rangées à peine d’elle. J’étais fasciné par sa beauté, même dans cette tristesse sincère et digne dont je n’ai jamais vraiment su si elle était provoquée par le film ou par tout autre chose.

Elle a quitté le lycée l’année suivante et je ne l’ai jamais revu, m’en voulant éternellement de ne pas avoir osé l’aborder. Mais je repense encore à elle quand je revois ce magnifique film…

(À lire la superbe chronique de Nio sur le site DVDClassik)

MISSION (1986) de Roland Joffé

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Rédemption et sacrifice pour De Niro, Irons et Neeson (© Warner Bros)

Du réalisateur Roland Joffé, j’avais été marqué par son premier film LA DÉCHIRURE en 1984. Deux ans plus tard, MISSION sortait sur les écrans, loué à juste titre par l’ensemble de la critique ciné. Et ce fut l’occasion d’une sortie ciné entre plusieurs potes du lycée, avec pour la majorité d’entre nous l’envie de voir le nouveau film de De Niro que nous vénérions tous.

Bouleversant et magnifié par la superbe photo de Chris Menges, MISSION fait partie de ces films qu’il faut impérativement avoir vu sur grand écran au moins une fois dans sa vie. Pas besoin d’être un religieux pratiquant pour en saisir la profondeur et être touché par les notions de don de soit, de rédemption et de sacrifice évoquées dans le film.

Tout le monde aujourd’hui se souvient principalement de l’extraordinaire composition d’Ennio Morricone. Probablement l’une de ses plus belles musiques de films avec IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE. Cette BO, aérienne et mystique, fait partie de mes préférées. Et comme moi vous l’avez certainement entendu ne serait-ce qu’une fois au cours du mariage d’un(e) de vos ami(e)s !

Une dernière anecdote, pour la route. À la sortie de la séance, nous étions tous éblouis par la beauté du film… sauf l’un d’entre nous, visiblement déçu par ce qu’il venait de voir. “MISSION, MISSION… Avec un titre pareil, je m’attendais à plus d’action, quoi !?” En pleine avènement « Ramboesque », il avait imaginé que Robert De Niro dans MISSION, ça ne pouvait être qu’un film de guerre ! Près de 30 ans plus tard, je continue de taire son nom. Je ne suis pas une balance et puis il a des enfants qui surfent sur le net, le bougre…

BARTON FINK (1991) de Joel et Ethan Coen

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Au bout de son périple, Barton Fink a rejoint le tableau qui le fascinait… (© 20th Century Fox)

En repensant à la première fois où j’ai vu BARTON FINK, j’ai fait une curieuse constatation : j’ai vu la majorité des films des frères Coen avec mon frère aîné ! Quand les frangins parlent aux frangins… Pour être plus terre-à-terre, le style inimitable et brillant des ce binôme fraternel nous interpelle l’un et l’autre, tout simplement. Depuis SANG POUR SANG et ARIZONA JUNIOR que nous avions découvert ensemble, chaque nouveau film d’Etan et Joel Coen était l’occasion d’une sortie entre frères.

BARTON FINK est l’un de mes Coen préféré. D’abord parce que je suis un fan de John Turturro. Et puis cette histoire sur les affres de la création, mêlant drame psychologique, comédie, fantastique et thriller est une réussite, tant au niveau de l’image que du scénario. Les frères Coen nous offrent sur un plateau un film dont on ne peut deviner comment il va se poursuivre ni comment il va se terminer.

Il y a du Kafka dans BARTON FINK. Le film démarre comme le rêve américain d’un jeune auteur, porté par le succès de sa dernière pièce. Et puis le récit s’enfonce dans le plus étrange et glauque des cauchemars. Avec le recul, rien ne dit que tout ce que vient de vivre Barton Fink ne sort pas de son imagination. Le stress du à la crise de la page blanche l’aurait poussé à inventer toute l’histoire. Le plan final du film n’est-il pas un indice ? Où le signe que le personnage a définitivement basculé dans la Twilight Zone ?

Après la séance, on avait parlé de BARTON FINK pendant des heures avec mon frère, rebondissant d’un détail à un autre, d’une réplique à une scène. Comme pour chaque film des frères Coen vu ensemble. Comme pour chaque bon moment vécu ensemble.

LA LEÇON DE PIANO (1993) de Jane Campion

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Holly Hunter, Anna Paquin et le piano, sur la plage abandonnée (© Miramax Films)

L’érotisme au cinéma est souvent maladroit. Ce qui est montré ou caché n’évite jamais les clichés. Combien de récits pompeux (sans mauvais jeu de mots, je vous rassure…) usant d’un pseudo intellectualisme et de répliques grotesques ? Combien de séquences bleues-nuits sur saxophone couinant en fond sonore ? Combien de récits initiatiques à coup de glaçons fondus et de pauses acrobatiques dignes d’une partie de Twister ?

LA LEÇON DE PIANO prouve le contraire. Bien sûr, le film va au delà d’un simple déballage de scènes dénudées. C’est avant tout une histoire d’amour « contrariée ». Sans ça, il n’y aurait plus vraiment d’histoires d’amour au cinéma, d’ailleurs… Holly Hunter y est prodigieuse en Ada, ne s’exprimant qu’à travers son piano et la musique qu’elle joue divinement. Cette musique et ce piano, au centre d’un éveil des sens et d’un « échange » inattendu avec le rustre (en apparence) George Baines (Harvey Keitel), son voisin du bout du monde.

Les paysages somptueux de la Nouvelle Zélande. L’ensorcelante musique de Michael Nyman. Le jeu subtil des acteurs… Jane Campion livrait un petit chef d’œuvre de délicatesse, de cruauté et d’émotion avec cette envoutante leçon.

J’en ai gardé un très beau et double souvenir. Pour le film en lui-même et pour la « compagnie » qui m’encadrait ce jour-là. Un cercle de 3 amies de lycée et moi au centre, seul mec lambda à avoir accepté de les accompagner ! J’entends d’ici les sarcasmes graveleux et vos rires de connivence… Mais non, aucun plan, même à 4, n’était prévu par l’un d’entre nous, ni de moi ni d’elles. Du moins, c’est ce que je pense. Je ne me suis jamais imaginé comme la cerise d’un gâteau. Et j’arrête là mes comparaisons maladroites, je ne fais que m’enfoncer un peu plus !

Agréablement surpris par la beauté du film, nous vivions tous les 4, moi et mes drôles de dames, une étrange sensation de flottement à la sortie de la séance. Pas désagréable pour autant, à l’image d’un voluptueux moment d’ivresse (des sens). Perdu chacun dans nos propres pensées, encore trop jeunes et pudiques pour réellement échanger sur ce que nous pensions du film. Un ange passait alors. Ou un démon, probablement…

PULP FICTION (1994) de Quentin Tarantino

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Quand 2 portes-flingues parlent de hamburgers… (© Miramax Films)

Qui a dit qu’un prix de cinéma ne pouvait être cool et trash à la fois ? Certainement pas Quentin Tarantino. Palme d’Or critiquée en 1994 – on se souvient du doigt d’honneur élégant du sieur QT en guise de réponse aux crétins siffleurs… – PULP FICTION lançait la Tarantinomania de par le monde. La preuve évidente que la pop culture lui sied à ravir, loin de ses incartades bancales dans le film de guerre ou le western. Mais là, ça n’engage que moi.

PULP FICTION m’évoque à nouveau le souvenir d’une sortie ciné en famille, avec mes deux sœurs, aînée et cadette. La salle pleine à craquer, inévitable conséquence, quelques mois plus tard, du bruit provoquée par le film au Festival de Cannes de la même année. Et le barnum provoqué par un couple de retardataires, en pleine dispute avec les deux squatteurs qui leur avaient piqué leurs places réservées. Le film venait de commencer depuis 10 minutes et l’ambiance était déjà dans la salle !

Entre deux noms d’oiseaux, certains (dont moi) se hasardaient à leur envoyer des « chhuuuuuttt » inutiles, avant que les responsables de la salle ne viennent les calmer. Mais le cirque n’était pas terminé : honteuse, madame s’était éloignée de monsieur, allant s’assoir sur une marche, pensant à tort que personne ne la remarquerait ! Les couples en crise devraient régler leurs problèmes dans le désert du Nevada, comme dans un western, histoire de ne pas emm… ennuyer le monde.

À film hors-norme souvenir énorme ! PULP FICTION reste un excellent souvenir ciné. Je découvrais Tarantino et, sans être un mordu de son œuvre, son film palmé est l’un de mes préférés. À défaut d’être un génie à mes yeux, Tarantino aime le cinéma. Et cela se ressent à chaque plan qu’il crée. Les références – ou plutôt les emprunts – s’accumulent. Mais sa passion est communicative. Et les idées graphiques et sonores sont inoubliables : Travolta et Samuel Jackson en portes-flingues tirés à 4 épingles, Christopher Walken et ses souvenirs de guerre et de montre, Ving Rhames et son sparadrap, le concours de twist, la « Crampe » adepte de la cagoule zippée…

La BO du film, véritable carton des ventes de CD à la sortie du film, était devenue la bande originale de chacune de mes journées. À la maison comme en voiture ! Et je ne compte plus le nombre de copies sur cassettes audio que l’on m’a demandé (ça s’est brusquement stoppé quand j’ai réclamé des sous…).

PULP FICTION est vite devenu un énorme succès et phénomène. Plus qu’un film, une fiesta à la fois populaire et privée dont chaque fan devenait l’un des membres V.I.P. Un incontournable, à la fois agaçant par son côté « tendance » et irrésistible pour son irrévérence assumée. Tarantino bousculait les codes narratifs, imposait ses choix musicaux pertinents et saupoudrait le tout de dialogues interminables et de répliques devenues cultes.

Avec PULP FICTION, le Festival de Cannes sortait du cadre souvent étriqué dans lequel il s’était figé. Cet élitisme intello de bon ton, souvent rasoir et qui oublie que le cinéma est aussi un divertissement.


9 Palmes et pas 10 ? C’est un choix et cela fait déjà beaucoup, n’est-ce pas ? Si vous avez tenu jusqu’ici, vous méritez vraiment toute ma sympathie (si si !!). Libre à vous de vous exprimer dans les commentaires ci-dessous et de partager l’un de vos propres souvenirs de Palme d’Or ! Plus on est de fous…

Cet article est associé au Ciné Club du BRIC-À-BRAC DE POTZINA à découvrir en cliquant le lien !

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. potzina dit :

    Merci à toi pour ce billet très personnel, à la fois touchant et drôle. Le passage sur tes « drôles de dames » m’a beaucoup amusée 😉
    J’aime tous les films de ta sélection sauf Mission que je n’ai jamais vu ! Un de plus dans ma liste 🙂
    Je n’en ai vu aucun au ciné, même pas Pulp Fiction. J’étais trop jeune quand il est sorti, je n’aurais pas pu y aller si j’en avais eu l’envie, ce qui n’était pas le cas à l’époque. Je ne me souviens pas trop des films que je voyais à 13 ans mais je pense que c’était des choses plus tendres que le film de QT 😀
    J’ai découvert tous ces films à la TV, parfois seule ou en famille. Je me souviens d’avoir vu La Leçon de piano avec mes parents et ma sœur, je n’étais pas hyper à l’aise. Eux non plus d’ailleurs ! 🙂
    Sinon, je suis comme toi, j’ai beaucoup de mal à comprendre que l’on puisse mettre des films différents en compétitions. Plus largement, c’est l’émotion qui est mise en compét’ ce qui est bizarre. Comme tu le dis, l’aspect financier n’est pas négligeable mais à part ça, ça ne sert pas à grand-chose d’autant que certains films primés sont d’un ennui profond. Le seul avantage, c’est que ça m’a donné une idée de thème pour le ciné-club ! 😉

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    1. Ravi que cela t’ait plu et donné des idées pour la suite !
      Je suis tellement mordu de ciné que chaque film vu en salle (ou ailleurs) reste lié à des souvenirs encore très précis (pas si vieux le freak !)
      MISSION est magnifique, je te le recommande…
      Et pour ce qui est des compet’ de films, je n’ai jamais vraiment compris l’intêret. Mais ce qui reste vrai avec Cannes, c’est qu’il met en lumière des cinéastes et des films dont on ne parlerait pas forcément ailleurs. C’est au moins ça 😉

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  2. manU dit :

    Billet personnel et néanmoins passionnant !!

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