L’histoire
En 1850, l’écrivain Herman Melville (Ben Wishaw) rencontre un certain Thomas Nickerson (Brendan Gleeson) dans le but de s’inspirer de ses souvenirs pour son prochain roman. 30 ans plus tôt, Nickerson (Tom Holland) est engagé comme jeune mousse à bord de l’Essex, un baleinier commandé par le Capitaine Pollard (Benjamin Walker) et son second le Capitaine Chase (Chris Hemsworth). Au cours d’une escale, les deux officiers entendent parler d’un gigantesque cachalot blanc, ayant dévasté un navire et son équipage…
C’est la mer qui prend l’homme
L’écrivain Herman Melville est aujourd’hui connu de tous pour son célèbre roman MOBY DICK, contant l’affrontement du Capitaine Achab contre une baleine blanche lui ayant arraché une jambe, et l’obsession de l’officier contre le cétacé, entraînant la perte de son navire et de son équipage. MOBY DICK est considéré à juste titre comme l’un des écrits phares de la littérature américaine et son auteur comme l’un de ses écrivains essentiels.
AU CŒUR DE L’OCÉAN, lui même inspiré d’un écrit de Nathaniel Philbrick publié en 2000, revient quant à lui sur le drame qui aurait inspiré Melville pour son roman culte. L’histoire de l’Essex n’est pas une fiction. C’est une réelle aventure, humaine avant tout, véritable témoignage d’une époque où la chasse à la baleine représentait une source de profits des plus lucratives, bien avant que l’Homme ne prenne conscience du désastre occasionné.
Le film de Ron Howard (COCOON, WILLOW, APOLLO 13, RUSH…) n’est pourtant pas une nouvelle adaptation du classique de Melville. Il s’agit ici d’évoquer l’opposition des 2 premiers officiers de l’Essex, à la manière des “Révoltés du Bounty”. Mais le récit nous présente également une peinture détaillée de l’époque, de l’extrême aventure que représentait ces (très) longs périples en pleine mer, loin de tout et de tous, dans des conditions impossibles.
L’affrontement est au cœur du récit, qu’il s’agisse de celui qui oppose les hommes du baleinier entre eux, de la tension entre Chase et les dirigeants de la compagnie qui l’exploite, de la lutte acharnée contre le cachalot qui les harcèle ou du conflit interne qui habite chaque protagoniste du film.
Ceux qui s’attendent avec AU CŒUR DE L’OCÉAN à une énième variation de JAWS ou ORCA risquent d’être déçus. Le film est avant tout un drame, traité de façon classique et réaliste. Et si la reconstitution historique s’avère réussie, elle n’empêche pas la réflexion sur la folie destructrice des hommes au nom du simple profit. En près de 2 siècles, rien n’a vraiment changé, hélas…
Dès lors, l’immense cachalot qui va pourchassé l’Essex et son équipage apparaît comme une malédiction, un châtiment de Dame Nature. Ou tout simplement comme la mauvaise conscience de ces hommes à la fierté puérile.
Puissamment soutenu par de très beaux effets spéciaux – malgré un étalonnage qui tire un peu l’image vers une tonalité verdâtre – AU CŒUR DE L’OCÉAN est un film d’aventures “à l’ancienne” mais dans le bon sens du terme. Invitation au voyage dans le temps et dans l’espace, le film privilégie les plans larges et amples aux montages ultra-découpés des blockbusters actuels.
Spectaculaire, AU CŒUR DE L’OCÉAN parvient à ne pas sombrer dans les travers du film catastrophe à coups de destructions massives enchaînées. Ron Howard privilégie la partie “intimiste” de son récit et met en avant le facteur humain de cette épopée à travers des personnages solidement campés. Pas question ici de héros sans peur et sans reproches mais d’hommes dans toutes leurs complexités et contradictions que cette aventure hors normes va profondément boulverser.
Classique dans la forme mais non dénué de fond, AU CŒUR DE L’OCÉAN ravira les amoureux d’histoires épiques, dépaysantes, et de films qui allient beauté des images et force du récit.
AU CŒUR DE L’OCÉAN (2015) de Ron Howard.
Avec Chris Hemsworth, Benjamin Walker, Cillian Murphy, Tom Holland, Brendan Gleeson, Ben Wishaw…
Scénario : Charles Leavitt, d’après une histoire de Rick Jaffa, Peter Morgan et Amanda Silver.
Inspiré de “La Véritable Histoire de Moby Dick : le naufrage de l’Essex qui inspira Herman Melville” (In the Heart of the Sea) de Nathaniel Philbrick (2000).
Musique : Roque Baños.
Crédits photos : © Warner Bros
Voilà qui est très tentant 🙂 Quand il était sorti en salles, je n’avais pas eu le temps de le voir. Et j’avoue que j’avais oublié ce film, une séance en DVD s’impose !
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Oui Potzi, je pense que ça pourrait te plaire. Moi aussi j’avais voulu le voir au ciné mais il n’est pas resté longtemps à l’affiche. Le film n’a pas marché en salles mais les bande-annonces l’ont vendu comme un simple « monster movie » alors que le film vaut mieux à mon avis…
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