CONJURING 2 : LE CAS ENFIELD de James Wan

L’histoire

En 1977, à peine sortis du cas Amityville, les “chasseurs de fantômes” Ed et Lorraine Warren (Patrick Wilson et Vera Farmiga) sont appelés pour une étrange affaire paranormale dans la banlieue de Londres. Une mère (Frances O’Connor) et ses 4 enfants, les Hodgson, sont confrontés chez eux à d’effrayants phénomènes, alors que l’une des filles, Janet, se trouve sous l’emprise de l’ancien propriétaire de la maison…

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Péril en la demeure

Si les films d’horreur ont connu une mauvaise période ces dernières années – entre reboots ou remakes inutiles (THE FOG, A NIGHTMARE ON ELM STREET…) et interminables sagas de “found footage” comme la série des PARANORMAL ACTIVITY – quelques œuvres reviennent à un certain classicisme dans le traitement. Avec INSIDIOUS et sa suite, puis avec CONJURING : LES DOSSIERS WARREN, le cinéaste James Wan s’est inscrit dans cette veine, jouant avec talent sur la peur plutôt que sur le gore.

CONJURING (terme utilisé pour évoquer une action réalisée de façon inexpliquée, comme par magie) et sa suite s’inspirent d’un couple réel, Ed et Lorraine Warren, devenus célèbres pour avoir traité de nombreux cas paranormaux en tant que médium et démonologue depuis le début des années 50, principalement aux États-Unis.

Le 1er film, sorti en 2013, fut un succès inattendu et entraîna donc une suite avec la même équipe. De la même manière que le 1er opus, CONJURING 2 reproduit fidèlement la période des années 70 dans laquelle l’action se déroule. Et va même jusqu’à évoquer un cas de maison hantée, celui d’Amityville, devenu mondialement célèbre grâce, entre autres, à son adaptation cinématographique.

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Cette évocation d’Amityville n’est nullement gratuite pour au moins 2 raisons. Tout d’abord pour la référence voulue à un traitement classique de l’horreur et de l’épouvante. CONJURING 2 nous rappelle ainsi, le temps de quelques plans, le film de 1979 réalisé par Stuart Rosenberg. D’autre part, le récit de cette suite implique plus profondément encore le couple Warren au cœur de l’affaire traitée.

Dans CONJURING 2, Ed et lorraine Warren nous sont présentés comme profondément affectés par l’affaire Amityville. Cette fois, une entité maléfique s’est attaquée directement à eux. Et d’un cas externe traumatisant, ils deviennent tout autant les victimes que les Hodgson dont ils vont s’occuper à Londres. En traitant cette nouvelle affaire d’une petite fille possédée par l’esprit frappeur de l’ancien propriétaire de la maison où elle et sa famille résident, les Warren découvriront qu’un démon, déjà responsable de l’horreur d’Amityville, les poursuit de ses assiduités !

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L’un des atouts du premier volet de CONJURING est ainsi décliné. Ce couple attachant, interprété avec sensibilité et justesse par Vera Farmiga et Patrick Wilson, donne de la crédibilité au récit. On a beau se dire qu’il s’agit d’une histoire vraie (fait soutenu par les photos d’époque présentées lors du générique de fin), la véracité des personnages principaux permet de nous impliquer dans un récit incroyable  au premier abord.

On pourra tiquer sur l’aspect très croyant des Warren devant l’impensable. Leur foi n’est jamais vraiment ridicule tant elle leur permet de garder les idées claires. Face à une entité cherchant à les détruire, leur lien profond est leur force. Et cette force leur donne la capacité d’aider toute personne dévastée par un esprit démoniaque.

À ce sujet, CONJURING 2 soulève une question que d’autres films n’avaient pas vraiment abordé jusqu’ici : le fait que des êtres touchés par des évènements plus ou moins dramatiques – ici, une famille déchirée par la séparation des parents et l’abandon du père – soient plus sensibles aux manifestations surnaturelles que d’autres personnes.

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Littéralement possédée par l’esprit frappeur de Bill Wilkins (Bob Adrian), l’ancien propriétaire de la maison familiale, la jeune Janet Hodgson (Madison Wolfe) n’est pas sans rappeler la petite Regan de L’EXORCISTE, autre clin d’œil de CONJURING 2 au cinéma d’horreur des 70’s. On se retrouve aussi angoissé et démuni que sa mère face à ses brusques changements de comportements et de voix, alors que l’entourage des Hodgson, les Warren inclus, en arrivent à douter de la véracité des faits…

C’est d’ailleurs en jouant sur des cadrages soignés et sur de petits détails dans le décor, les objets ou les sons que James Wan parvient le mieux à nous surprendre et nous terrifier. Un jouet qui se met en marche soudainement, la mise au point de la caméra qui place lentement l’arrière-plan dans le flou, un plan-séquence qui nous fait pénétrer dans la demeure des Hodgson tel l’esprit démoniaque qui vient les terroriser… Le cinéaste joue habilement des effets les plus simples en apparence pour installer une ambiance des plus anxiogènes et réussies.

Cette efficacité fait quelque peu regretter les excès en fin de film. Des moments trop appuyés à mon goût pour être vraiment impressionnants malgré une forte poussée d’angoisse.

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Ces petites dérives finales dans la surenchère n’empêchent pas CONJURING 2 d’être réussi et de conserver le niveau de qualité instauré au cours du premier film avec, cette fois-ci, une plus grande implication de son couple vedette dans le récit. Saupoudré de moments d’accalmie bienvenus et de notes d’humour discrètes mais efficaces, le film de James Wan nous offre probablement le Grand-Huit de l’été en matière de frissons.


CONJURING 2 : LE CAS ENFIELD (2016) de James Wan
avec Vera Farmiga, Patrick Wilson, Frances O’Connor, Simon McBurney, Madison Wolfe…
Scénario : Carey W. Hayes, Chad Hayes, David Leslie Johnson et James Wan. Musique : Joseph Bishara.

Crédits photos : © Warner Bros. Pictures / New Line Cinema


BANDE-ANNONCE

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Plus j’entends parler de ce film, plus je me dis que j’ai été bien bête de le rater à cause du titre qui sonnait un peu trop comme une atteinte à l’honneur du film d’horreur. Il va falloir que je rattrape ça parce que ça m’a l’air plutôt pas mal. Et puis j’aime bien Frances O’connor, elle a un côté Jessica Harper/Sally Field so vintage!

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    1. Oui, bien d’accord avec toi pour la bouille de Frances O’Connor et son petit côté Sally Field 🙂 En tous les cas, je te recommande CONJURING 2, tout comme le 1er opus d’ailleurs. Les 2 films ont un petit côté vintage dans le bons sens du terme et jouent beaucoup plus sur la peur que sur le gore. Un bon film d’épouvante, classique mais bien prenant pour qui aime le genre…

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  2. J’ai adoré le premier Conjuring mais aussi le deuxième 🙂

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