L’histoire
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine… Alors que la tyrannie de l’empereur Palpatine et de Dark Vador règne sur l’ensemble des mondes habités, Jyn Erso (Felicity Jones), une hors-la-loi, est libérée d’une prison de l’Empire par Cassian Endor (Diego Luna), un agent de renseignement et tueur à gages de l’Alliance Rebelle. Le père de la jeune femme, Galen Erso (Mads Mikkelsen), est un scientifique renommé et contraint par l’Empire de créer une arme de destruction massive : l’Étoile Noire. L’Alliance Rebelle compte sur Jyn pour le retrouver et voler à l’Empire les plans de cette machine, destructrice de mondes…
2 h moins le quart avant Un Nouvel Espoir
À priori, ROGUE ONE partait avec un sérieux handicap. Évoquer une histoire dont tout le monde – du moins, les fans de la saga Star Wars – connait l’issue et, qui plus est, intéresser principalement les accros de la galaxie très lointaine créée il y a près de 40 ans par George Lucas, cela sentait la fausse bonne idée marketing.
Car oui, autant couper court le sifflet persifleur des détracteurs de la première heure : le film de Gareth Edwards est avant tout un film de « fan service » décidé par les studios Disney lors de leur rachat de la Lucasfilm il y a quelques années. Situé une vingtaine d’années après Star Wars-Episode III, avec l’avènement de l’Empire, et à peine quelques jours avant la découverte des 2 droides C3PO et R2D2 par Luke Skywalker dans Star Wars-Episode IV (l’épisode par lequel tout a commencé en 1977), ROGUE ONE évoque un récit résumé en quelques mots dans le menu déroulant d’UN NOUVEL ESPOIR (l’Episode IV pour ceux qui ont décroché) : le vol des plans de l’Étoile Noire par un commando de l’Alliance Rebelle.
Mais le film n’est pas tout-à-fait un épisode 3/4 de la saga. Placé comme un prequel, ROGUE ONE est surtout un spin-off, une aventure se situant dans l’univers connu des Star Wars, avec d’autres personnages inédits et certains secondaires faisant le lien avec la série classique. Qui étaient les membres de ce commando qui permirent à la Princesse Leia, Luke, Han Chewbacca et les autres de connaître une première grande victoire contre l’Empire de Palpatine ? Voilà en quoi consiste le film mais pas forcément son principal intérêt.
Considéré dès sa conception comme un film de guerre dans un contexte de SF et de Fantasy, ROGUE ONE évolue dans une atmosphère plus sombre qui peut décontenancer au premier abord. On s’éloigne ici du lyrisme de la saga Star Wars pour raconter la « sale guerre » cachée de tous mais pourtant bien présente : tout ici est course contre la montre (contre la mort), espionnage, trahison, méfiance et manipulation. Ainsi, le personnage centrale de Jyn Erso (interprétée avec une belle détermination par Felicity Jones) se voit contraint de collaborer avec l’Alliance Rebelle pour retrouver son père, pièce importante de l’échiquier en place, alors qu’elle vit une existence en marge des lois et du conflit qui se joue autour d’elle.
Jyn accepte en premier lieu pour retrouver son père. Puis, au fur et à mesure que les évènements se produisent, elle prendra conscience du réel enjeu de sa « mission » et s’y attachera avec l’énergie du désespoir, embarquant avec elle ceux qui constitueront le commando Rogue One, cette poignée d’individus qui dérobera à l’Empire les plans de l’arme ultime que représente l’Étoile Noire…
Démarrant avec une certaine difficulté malgré une superbe photographie, accumulant de nombreux personnages et lieux de façon cadencée, ROGUE ONE n’est pas vraiment facile à aborder, même pour un fan de la première heure. Et puis le rythme s’installe et les personnages trouvent chacun leurs marques. On s’attache à eux, avec une mention spéciale pour le robot K-2SO que certain considère déjà comme la véritable révélation du film, et pour le personnage de Chirrut Imwe (Donnie Yen, impeccable), guerrier aveugle et sensible à la Force sans être un Jedi.
Le récit ne connait pas de temps mort, imbriquant les moments spectaculaires présentant le danger redoutable de l’Étoile Noire et les affrontements privés entre individus que rien ne prédispose à s’entendre (du côté rebelle comme du côté impériale) tout comme les affrontements intimes des héros malgré eux.
Se basant sur la recette de George Lucas s’inspirant des combats aériens de la Seconde Guerre Mondiale pour la séquence finale d’UN NOUVEL ESPOIR, Edwards a puisé dans nos références aux divers conflits passés – Vietnam ou Moyen-Orient – pour donner à son film une touche de « réalisme » dans le fantastique. Les premiers faits d’arme de l’Étoile Noire, pas totalement opérationnelle mais déjà très efficace, évoquent ainsi l’horreur des bombes atomiques qui détruisirent Hiroshima et Nagasaki…
Enfin, le lien avec les films de la série est respecté dans sa direction artistique très soignée. On retrouve dès les premières images cette impression d’usure technologique chère à Tonton George. Certains détails du film sont des références directes à l’univers Star Wars, sans parler bien sûr de la présence de personnages primordiaux.
Si Dark Vador fait un retour de second plan, c’est un retour en force (sans mauvais jeu de mots) qu’effectue Gareth Edwards en rappelant que le personnage est un être sombre et (très) puissant. Les débats pullulent déjà sur la toile concernant les retours « synthétique » du Grand Moff Tarkin et, plus fugace, de Leia. Pour ces deux personnages essentiels, on ne peut qu’être bluffé devant le degrés de réalisme obtenu par les magiciens d’ILM, même si ça n’est pas encore totalement accompli. Reste qu’une grande question sur l’avenir du 7ème art vient de s’ouvrir et risque encore d’alimenter les FAQ et autres dossiers ciné du net…
Sombre et épique, conforme à l’univers de base tout en s’en détachant dans sa tonalité générale, ROGUE ONE reste avant tout un bon film de SF et d’aventure, répondant à quelques questions qu’UN NOUVEL ESPOIR pouvait amener sans qu’on y prête attention au départ. Entre autre, comment une réalisation telle que l’Étoile Noire a pu laissé passer une faille aussi énorme que celle qui permit à Luke Skywalker de la détruire…
Bien sûr, le film s’adresse avant tout aux mordus de Star Wars et les autres, même s’ils apprécieront sans doute le film, n’y prendront pas le même plaisir. Compte tenu de la dramatique actualité récente, ROGUE ONE risque d’émouvoir de nombreux spectateurs dans ses dernières images. Une façon de boucler une boucle tout en envisageant le cinéma comme un moment d’éternité.
ROGUE ONE: A STAR WARS STORY (2016) de Gareth Edwards.
Avec Felicity Jones, Diego Luna, Donnie Yen, Ben Mendelsohn, Jiang Wen, Forest Whitaker, Mads Mikkelsen, Alan Tudyk, Riz Ahmed…
Scénario: Chris Weitz et Tony Gilroy, sur une idée de John Knoll et Gary Whitta, d’après les personnages créés par George Lucas.
Musique: Michael Giacchino.
Je me le materai en dvd prochainement, j’ai eu de meilleurs échos que pour le précédent.
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
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Après c’est une question de goût et de choix mais je pense que c’est le genre de film qu’il faut voir au moins une fois au cinéma, sur un très grand écran.
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Je crois que j’ai toujours regardé Star Wars sans vraiment bien tout comprendre à ce que je voyais et tout ça ne me tente plus vraiment…
Ceci dit, billet passionnant comme toujours !
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Star Wars et moi, c’est une (très) vieille histoire 😉 J’ai vu le 1er à sa sortie il y a 40 ans et je suis tombé dedans !!
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