Pour une poignée de films… #18

Au menu de cette chronique expresso n°18 : un classique du film geek 80’s, un super-héros tout en briques Lego et un documentaire sur l’homme sous le masque de Dark Vador !


WAR GAMES (1983) de John Badham

Au début des années 80 aux États-Unis, David Lightman (Matthew Broderick) est un jeune pirate informatique, petit génie qui force les accès des plus protégés des systèmes avec une facilité déconcertante. Il cherche avant tout à se connecter aux derniers jeux vidéos et, afin d’épater sa copine Jennifer (Ally Sheedy), il accède à ce qu’il pense être un jeu de 3ème Guerre Mondiale. Sans le savoir, il vient de pirater le WOPER (ou War Operation Plan Response), le supercalculateur de l’armée américaine…

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Près de 35 ans séparent WAR GAMES de notre époque et le film semblera terriblement daté pour la jeune génération habituée des smartphones dernier cri et du Wi-Fi. Pour tous ceux et celles qui ont découvert le film de John Badham en salles durant l’hiver 83, un vent de nostalgie leur rafraîchira la mémoire, leur rappelant que le temps a passé… à très haut débit !

Le personnage joué par le malicieux Matthew Broderick, futur Ferris Bueller pour John Hugues, jubile derrière son énorme PC gris-marron, aidé de son coupleur acoustique pour accéder à une base de données sans fin, précurseur de notre web quotidien. Et pour nous, spectateurs français innocents, cela nous apparaissait comme de la pure anticipation tant cette image aujourd’hui « vintage » était révolutionnaire à l’ époque !

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C’est vrai que WAR GAMES a pris un coup de vieux et son design high-tech en fera sourire plus d’un. Mais son récit reste prenant malgré les années, évoquant un temps de Guerre Froide où la peur d’une 3ème Guerre Mondiale à grands coups de missiles nucléaires était bien réelle et préoccupait le monde. Sa réussite tient dans le traitement de ses jeunes personnages principaux, attachants et innocents face à un monde déshumanisé, où les hommes sont bien plus froids et calculateurs que le super ordinateur qu’ils utilisent. Face à la menace d’un cerveau informatique en roue libre, les huiles de l’armée et du gouvernement sont rapidement dépassés.

WAR GAMES venait renouveler ainsi une trame déjà évoquée dans des classiques comme 2001 ou GÉNÉRATION PROTEUS et, quelques années plus tard, TERMINATOR, avec cette suprématie de la machine sur l’homme. Mais là où le film fascinait – et reste accrocheur encore aujourd’hui – provenait de son traitement cohérent et plausible du quotidien. À la crainte d’une attaque nucléaire totale se greffe la peur d’une cyber-attaque, on ne peut plus actuelle. Précurseur lors de sa sortie, le film est devenu le témoin d’une certaine époque. Et demeure un très agréable divertissement au suspens bien entretenu.


LEGO BATMAN, LE FILM (2016) de Chris McKay

Dans l’univers des Lego, le Joker vient à nouveau de se faire arrêter par Batman. Ce dernier lui annonce dans la foulée que le dingo aux cheveux verts n’est pas son pire ennemi. Pofondément véxé, le Joker échafaude un plan pour s’évader et prendre sa revanche…

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3 ans après le succès de LA GRANDE AVENTURE LEGO, Warner Bros et la maison des petites briques nous offrent un nouveau chapitre axé sur le personnage du Caped Crusader. Batman et son univers sont au centre de cette délirante comédie qui, comme de rigueur lorsqu’il s’agit d’un film  d’animation, se voit à plusieurs niveaux. Si les plus jeunes suivront avec bonheur les (més)aventures de briques du Chevalier Noir de Gotham City, les plus grands jubileront face à l’enchaînement de gags au second degrés de ce LEGO BATMAN.

De ses multiples costumes au fil des années aux Bat-gadgets en tout genre, en passant par de précises références aux divers films, de la version Tim Burton à la trilogie Nolan, les comics et adaptations cinématographiques de Batman sont passés à la moulinette moqueuse du scénariste Seth Grahame-Smith et du réalisateur Chris McKay, l’un des créateurs de la série parodique ROBOT CHIKEN.

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Dès le début du film, le décalage et l’ironie sont de mise avec une très savoureuse « mise-en-pièce » des films de super-héros, parfois engoncés dans leur traitement trop sérieux. Brillant techniquement parlant, le film est rythmé, parfois un peu trop pour apprécier pleinement l’avalanche de situations burlesques et de clins d’œil dans les dialogues et détails du décor. Toutefois, après un début pétaradant, LEGO BATMAN connaît une baisse de régime au niveau de l’action et s’égare dans un récit plus convenu.

La petite morale de l’histoire, visant à brocarder le personnage de Batman et sa solitude plus forcée qu’il n’y parait, plombe alors le côté déconnant pour prendre une orientation plus sérieuse jusqu’au dernier quart du film. Si l’idée de faire prendre conscience à l’homme chauve-souris qu’on a toujours besoin des autres dans la vie est sympathique – et rassurera le jeune public –  elle atténue la part irrévérencieuse du récit et lui donne un léger coup de mou avant de rebondir vers la fin du film.

Reste que ce LEGO BATMAN, LE FILM est un plaisir pour les Bat-fans, connaisseurs de la première heure. Les geeks seront à la fête eux aussi avec des références à Harry Potter, au Dr Who… et même aux comics Marvel ! Une pure récréation dans l’univers souvent très sombre du Dark Knight.


I’M YOUR FATHER (2015) de Marcos Cabota et Toni Bestard

Ce documentaire suit la rencontre entre le jeune cinéaste espagnol Marcos Cabota et David Prowse, habitué des rôles de monstres pour la Hammer dans les années 60/70 avant de devenir celui qui incarna physiquement Dark Vador dans la trilogie Star Wars. Rendant hommage à l’ex culturiste, et cherchant à le « venger » d’une forme d’injustice, Marcos Cabota lui propose de rejouer, pour une séquence filmée par ses soins, la scène finale du Retour Du Jedi où Vador tombe le masque devant Luke Skywalker…

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Âgé d’une trentaine d’années, le cinéaste Marcos Cabota fait partie de ces fans de Star Wars pour qui la saga a pris une place importante, tant dans le parcours professionnel qu’émotionnel. Une saga liée à l’enfance, à son envie probable de devenir cinéaste. Au cours d’une convention, il finira par rencontrer David Prowse, l’homme dans l’ombre de Vador, rôle tout à la fois ingrat et marquant.

Marquant puisqu’il s’agit d’un personnage connu de tous, que l’on soit un mordu des films et de leur univers, et qu’il représente la quintessence de ces « monstres » que l’on adore détester. Ingrat, on s’en doute, car le rôle se joue masqué. Et parce que ses apparitions sont la combinaison de plusieurs participants: en VO, pas moins de 4 intervenants, dont Prowse, furent nécessaires pour les épisodes IV, V et VI, avec James Earl Jones pour la voix, le cascadeur Bob Anderson pour les scènes de combat et donc Sebastian Shaw pour Vador sans le masque.

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Cette réalité est connue des fans de la saga de George Lucas, comme du plus grand nombre aujourd’hui. Ce que l’on sait peut-être moins est que David Prowse ne fut prévenu – pour le doublage de ses répliques comme pour le moment où Vador tombe le masque à la fin du RETOUR DU JEDI – qu’une fois les films en boîte. C’est toutefois ce qu’affirme Prowse depuis 40 ans et ce qui a entretenu un véritable conflit entre Lucas et lui, l’écartant des manifestations organisées par Lucasfilm autour de STAR WARS par exemple.

On comprend sans peine l’envie de Marcos Cabota de rendre hommage à celui qu’il considère comme LE seul Dark Vador, celui qui lui donna cette impressionnante allure imprimée par la pellicule pour l’éternité. L’occasion lui est aussi donnée de revenir sur le parcours atypique de ce culturiste britannique dont la carrure fut à la fois un atout et une fatalité dans le milieu cinématographique, le cantonnant aux rôles de créatures monstrueuses et autres personnages muets ou sans dialogues signifiants (le garde-du-corps de M. Alexander l’écrivain dans ORANGE MÉCANIQUE, par exemple).

I’M YOUR FATHER se présente alors comme un documentaire touchant plus que réellement instructif dans la mesure où les faits ont été souvent reportés dans les médias depuis quelques années. La démarche de Cabota est sincère et le cinéaste ne cherche jamais à tirer la couverture à lui. Il partage avec générosité son affection pour Prowse et le titre du film, emprunté à l’une des répliques cultes de STAR WARS, prend dès lors une autre résonance. Ce qui n’empêche pas une ultime frustration puisque Lucas n’a pas autorisé la présentation au public de la fameuse scène retournée avec David Prowse. On sait toutefois qu’elle existe et rien n’empêche d’y songer…

Le documentaire I’M YOUR FATHER est visible sur Netflix.

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4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Quand j’étais gosse, j’était une grande fan de D.A.R.Y.L. Et c’est comme ça que j’ai découvert War Games. J’y panais pas grand chose, mais j’adorais ce film. Je serais curieuse de le revoir aujourd’hui.
    J’ai vraiment pris mon panard avec le premier film légo, que ce soit pour le défi technique hallucinant, le scénario super bien foutu et à la morale pas si convenue que ça, pour les blagues bien fendardes et l’apparition mystère de la fin. Autant te dire que j’attend de voir ce batman version lego de pied ferme!
    Quant à I am your father, il est sur ma liste de films à voir Netflix. Je me le garde pour un dimanche après-midi pluvieux.
    Merci pour cette sélection geekesque, qui n’est absolument pas pour me déplaire

    Aimé par 1 personne

    1. De rien Girlie ! Je me souviens aussi de DARYL, l’enfant qui jouait dedans était aussi de la distribution de COCOON de Ron Howard et l’histoire faisait un peu penser à E.T.…
      Pour le BATMAN LEGO, ça devrait te plaire aussi. Il y a beaucoup de clins d’œil et autres références très drôles. C’est techniquement réussi et très fun. Et pour le doc sur David Prowse, c’est très touchant, un bel hommage avec quand même la (petite) frustration de ne pas pouvoir voir la scène re-tournée…

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  2. rp1989 dit :

    Je devrais aller voir Lego Batman avec mon chéri :).
    Merci pour les autres films, je ne les connais pas.
    Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!

    Aimé par 1 personne

    1. De rien Rose, BATMAN LEGO vaut le détour, c’est très fun et délirant. Si tu veux te faire une séance de rattrapage avec WAR GAMES, je te le recommande. Et I’M YOUR FATHER est dispo sur Netflix.

      Aimé par 1 personne

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