Pour une poignée de films… #20

Au sommaire de cette 20ème chronique en mode rapido: un ambitieux film d’animation raté, un bébé qui joue au patron et un alien sympathique, grossier et amateur de pétards.


THE PRODIGIES (2011) d’Antoine Charreyron

5 adolescents surdoués, mais sans aucun liens entre eux, sont réunis par le biais d’un centre de recherche. Mais une nuit ils sont violemment agressés et décident de prendre leur revanche sur le monde…

À la base de cet ambitieux film d’animation français, il y a le roman LA NUIT DES ENFANTS ROIS de Bernard Lenteric, paru au début des années 80. Depuis plus de 30 ans, des projets d’adaptation du livre sur grand écran ont été développé sans aboutir, jusqu’à cette réalisation signée Antoine Charreyron.

Le récit d’origine était basé sur un excellent thriller psychologique, teinté d’émotion, de suspense et de drame. Le problème de THE PRODIGIES est qu’il ne retranscrit en rien les qualités du roman de Lenteric. L’une des questions que l’on se pose après avoir visionné le film est le choix de l’animation 3D à base de motion capture.

Bien sûr, on peut très bien imaginer qu’un tel projet avec de véritables acteurs, tourné aux États-Unis et nécessitant l’usage d’effets spéciaux aurait été coûteux. Mais la réalisation en 3D a probablement freiné de nombreux spectateurs, imaginant un film s’adressant en priorité à un jeune public alors que ce même public n’a certainement pas été attiré par l’aspect trop sombre du sujet.

Dans tous les cas, THE PRODIGIES est l’exemple type qui n’a pas atteint sa cible. De plus, les choix graphiques concernant l’animation n’ont pas été des plus heureux. On ne peut nier le talent des concepteurs et animateurs. Mais pourquoi avoir choisi un rendu si proche des cinématiques d’un jeu vidéo ? Avec un tel traitement, en comparaison avec d’autres films du même genre, il devient difficile de s’attacher aux personnages… Ambitieux mais maladroit dans sa conception, THE PRODIGIES est une déception en ce qui me concerne.


BABY BOSS (2017) de Tom McGrath

Tim Templeton vit des jours heureux avec ses parents. Fils unique, il s’inquiète à l’idée d’un nouveau-né dans la famille lorsqu’un étrange bébé, en costume-cravate et attaché-case, débarque un beau jour en taxi…

Depuis une vingtaine d’années, Dreamworks nous a habitué a des films d’animation à l’humour irrévérencieux et délirant, de SHREK à KUNG-FU PANDA en passant par MADAGASCAR. Se démarquant de Pixar par une approche plus « adulte » grâce à des récits aux références geek savamment dosés, le studio marque encore un point avec ce BABY BOSS loufoque et tendre.

Partant du fait que l’arrivée d’un bébé dans la famille d’un enfant unique n’est pas toujours apprécié par ce dernier, le film de Tom McGrath prend littéralement à la lettre l’idée de « l’enfant roi », du bébé qui dirige son monde et accapare toutes les attentions, pour développer une histoire assez originale dans son ensemble.

D’une manière plutôt inattendue, BABY BOSS surfe ainsi sur sur ce qui attire le monde quand on évoque la notion d’amour et d’affection. Ainsi, les couples reportant toute leur attention sur leurs animaux de compagnies ne sont-ils pas des êtres en mal de reconnaissance parentale ? Rassurez-vous, le film n’a rien d’une étude psychologique et les questions que posent BABY BOSS en filigrane n’empiètent jamais sur le divertissement.

Dès le générique du début, cette nouvelle production Dreamworks séduit par son humour décalé et politiquement incorrect. Le « bébé », source habituelle de regards attendris et émus, est ici une véritable teigne, sorti tout droit d’un cartoon de Tex Avery. Rythmé et souvent drôle, le film retombe quelque peu lors d’un happy end plus convenu. Mais le divertissement est total et les rires, pour tous les âges, sont garantis.


PAUL (2011) de Greg Mottola

Revenant du Comic Con de San Diego, Graeme et Clive (Simon Pegg et Nick Frost), 2 geeks britanniques, font une étrange rencontre du 3ème type en croisant Paul (Philippe Manœuvre, en VF; Seth Rogen en VO), un alien évadé de la Zone 51. Poursuivis par des agents du FBI, ils décident d’aider Paul à rentrer chez lui…

Après s’être attaqué au film de zombies avec SHAUN OF THE DEAD en 2004 et au film d’action avec HOT FUZZ en 2007, le duo Nick Frost / Simon Pegg s’est attelé à l’écriture d’une comédie de SF, évoquant les grands classiques du genre des années 70 et 80. L’excellente idée du duo est d’avoir fait de leur alien un chic type futé et baba-cool, ni monstre agressif ou grand sage donneur de leçons mais simple visiteur égaré… et grand amateur de pétards !

Le décalage tient essentiellement dans l’apparence « classique » de Paul (grosse tête+grands yeux+petit corps malingre) associée à un comportement grossier et décontracté. D’ailleurs, on peut, une fois n’est pas coutume, remercier la société de doublage chargée de la VF d’avoir pensé à Phil Manœuvre pour être la voix de cet alien hors norme tant son phrasé singulier s’adapte à merveille avec le personnage et l’humour du film.

De RENCONTRES DU 3ème TYPE à E.T. ou X-FILES (jusqu’à l’apparition finale d’une actrice abonnée au genre…), les allusions aux classiques de la science-fiction ne manquent pas et sont autant de clins d’œil qui plairont aux amateurs comme aux fins connaisseurs. Délirant dans son propos initial, le film n’est jamais injurieux.

Si les nerds et les geeks sont brossés avec une certaine ironie dans leur grande naïveté et leur refus du monde des adultes, la critique sait rester tendre et même touchante dans sa description des personnages. Plus féroce est la représentation des américains, dans leurs excès en tous genres, que ce soit d’ordre religieux ou lorsqu’il est question de self-defense… Drôle et ironique sans être agressif dans son humour, PAUL est à voir si vous êtes fan de SF et d’humour anglais.

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