LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE de Matt Reeves

L’HISTOIRE

Dans un futur proche, plusieurs années après l’épidémie qui décima la population, les singes, cherchant à se protéger des hommes survivants, se sont regroupés sous l’autorité de César (Andy Serkis). Mais ils subissent régulièrement les assauts d’un colonel humain (Woody Harrelson) qui leur voue une haine démesurée. Après une attaque des plus meurtrières, César quitte le groupe pour retrouver le colonel et l’éliminer…

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Relancée brillamment en 2011 puis avec une première suite en 2014, la saga de LA PLANÈTE DES SINGES propose avec SUPRÉMATIE le dernier (l’ultime ?) épisode d’une trilogie axée autour du personnage de César. Un temps évoqué dans les premiers films des années 60/70 avant de devenir l’élément fédérateur de la série, le 3ème chapitre de ce reboot démontre, si c’était encore nécessaire, combien le parcours de ce chimpanzé doué de parole, plus humain qu’un humain, est au centre d’un grand classique de la SF.

Je m’emballe ? Non, je ne fais que vous dire mon ressenti sincère et réfléchi après avoir découvert ce nouveau chapitre en avant-première, emporté et ému face à un récit des plus captivants. Dans le flot ininterrompu de blockbusters décérébrés que nous déversent l’industrie cinématographique actuelle, LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE est la nouvelle preuve (ben oui, il y en a d’autres…) qu’un film à gros budget n’est pas pour autant une sous-daube destinée à un public décérébré, plus soucieux de vérifier ses « like » sur les réseaux sociaux que de suivre un film captivant.

Fable humaniste avant d’être un récit de science-fiction, LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE est une réussite. Un grand spectacle intelligent, pas forcément destiné à tous les publics mais demandant une attention et une capacité de réflexion certaine. Dans notre monde secoué par les guerres, les attentats et les infos déprimantes, le film nous rappelle que notre pire ennemi ne vient pas d’ailleurs.

L’homme est à l’origine de sa propre destruction, de sa propre extinction. Comme dans le classique de 1968 réalisé par Franklin J. Schaffner, la connerie humaine est sans limites et SUPRÉMATIE l’évoque en substance. Face à des singes qui s’unissent non pour attaquer mais pour faire face et se défendre, les hommes s’affrontent entre eux, incapables de contrôler la folie de certains si ce n’est dans l’attaque meurtrière.

Le film se teinte d’un certain cynisme lorsqu’il nous montre un chef des armées (Woody Harrelson, toujours parfait dans un rôle détestable) haranguant ses troupes au son de l’hymne national américain, devant le drapeau étoilé.

Parallèlement au récit classique et solide, suite logique des 2 premiers chapitres, SUPRÉMATIE est également une nouvelle prouesse technique. Ce qui est ironique lorsque la technologie d’un film est à ce point remarquable, c’est qu’elle n’est plus perceptible. Ce nouveau et dernier chapitre est un nouveau tour de force technologique.

Après la réussite des maquillages de John Chambers sur le classique de 1968, le film de Matt Reeves nous fait oublier que les singes du film sont en images de synthèse. Mais cette réussite est également à attribuer à Andy Serkis et aux autres acteurs endossant des rôles de singes. Devenu le pro de la mocap – pour motion-capture ou « capture de mouvement », au cas où vous auriez passé les 20 dernières années sur une île déserte… – Serkis offre sa plus belle prestation dans le rôle de César, incarnant un véritable personnage dans sa complexité, ses forces et ses faiblesses. À noter aussi l’impressionnante prestation de la toute jeune Amiah Miller.

Émaillé de références directes au classique de 1968, dans ses visuels, ses noms de personnages et les conséquences de son scénario, LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE clôt d’une manière poignante et magistrale cette nouvelle trilogie.

Installant progressivement son récit,  sans verser dans les pitreries épileptiques d’usage dans le cinéma de divertissement contemporain, le film de Matt Reeves s’impose déjà comme l’un des moments forts de l’année cinématographique 2017. À ne pas manquer !


LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE (2017 de Matt Reeves.
Avec Andy Serkis, Woody Harrelson, Judy Greer, Karin Konoval, Steve Zahn, Amiah Miller…
Scénario : Mark Bomback et Matt Reeves, d’après La Planète des singes de Pierre Boulle.
Musique : Michael Giacchino.

Crédits photos : © 20th Century Fox


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9 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. le Bison dit :

    Depuis l’origine des temps, c’est à dire les années 70, j’adore tout. Du livre au film, en passant par la série télé. Et je sais que j’irai le voir, parce que la connerie humaine est sans limites 😉 j’adore

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    1. Je suis un grand fan moi aussi. Ce dernier volet est très réussi.

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  2. J’ai très très envie de voir ce film, mais trouver une salle qui le passe en vo par chez moi, c’est pas évident. Est-il possible de le voir sans avoir vu les précédents? (Je parle du reboot, à côté duquel je suis passé, pas de la saga merveilleuse des années 70)

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    1. Alors oui tu peux quand même le voir sans forcément avoir vu les deux premiers (LES ORIGINES et L’AFFRONTEMENT), sachant que tu dois connaitre un peu la trame. Mais ceci dit, il y a une évolution du personnage de César et on a une vraie trilogie autour de lui, qui se conclue ici de façon magistrale. Pour ce qui est de la version VF ou VO, je te comprends mais la VF passe bien malgré tout (pas trop de dialogues dans le film).

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      1. Bon, je vais essayer de voir les autres, alors.
        J’ai toujours du mal à évaluer une performance d’acteur sans sa voix et, dans le cas particulier d’Andy Serkis, j’ai vraiment envie d’apprécier la totalité de son jeu

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  3. le cinema avec un grand A dit :

    Une conclusion parfaite qui fait de cette trilogie la meilleur de la décennie. Quand le spectacle rime avec intelligence, ça nous du cinéma comme on l’aime et comme on aimerait en voir plus souvent.

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    1. Tout à fait d’accord ! Le blockbuster intelligent et réussi de cet été.

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  4. mennesson dit :

    Je viens de découvrir votre blog et c’est un délice de déguster vos critiques si pertinentes ,si avisées d’une part et rédigées dans un Français impeccable ( ouf , ça fait du bien car c’est assez rare pour le souligner ) .
    Vous êtes un mordu de cinéma et ça se lit tout de suite .
    Vous donnez envie de quitter le petit écran de l’ordinateur pour transhumer vers les grandes salles !
    Bref ,un grand bravo pour votre travail de « défricheur » . .
    En juste retour ,je ne peux maintenant que vous faire connaitre ,à ma modeste échelle .
    Je filerai voir ce dernier volet de la planète des singes !
    Cordialement .
    Marc

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    1. Un grand merci Marc, très touché 😉
      Vous êtes le bienvenu sur le blog !

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