3 sujets liés au cinéma pour ce nouveau billet d’humeur : la bêtise des fans, la bassesse d’une certaine presse et les remous de l’affaire Weinstein.
Fanatique(s)
Je sais, j’ai probablement du rappeler cette évidence dans un autre article. Mais le mot « fan » vient de « fanatique ». Et lorsque l’on voit l’attitude des fans en général, que ce soit dans le cinéma, la musique ou d’autres domaines, il est inutile d’attendre une attitude raisonnable et responsable. Vouant un culte à un artiste, un genre ou une œuvre, le fan cinéphile / cinéphage ne connaît, parfois, aucune limite. Même dans la connerie.
Ceux de la saga STAR WARS ont récemment prouvé qu’ils pouvaient atteindre des sommets dans la stupidité totale. Du moins, les plus impliqués d’entre eux. Car oui, tous les fans ne sont pas des imbéciles. J’ai l’air de prêcher pour ma paroisse en balançant cette évidence – et c’est un peu vrai – mais il faut reconnaître que tout le monde ne réagit pas de la même façon, bien heureusement.

Après avoir appris que le spin-off sur Han Solo s’intitulerait tout simplement… SOLO, A STAR WARS STORY, certains fans ont vivement réagi sur la toile, reprochant au réalisateur Ron Howard et aux producteurs de la saga un titre aussi basique. C’est vrai, compte tenu de l’attente, on pouvait espérer un peu mieux. Mais que pouvait-on obtenir de plus d’un film évoquant les jeunes années du personnage ? Si un film sur LEIA est un jour envisagé, il y a de fortes chances qu’il se nomme tout simplement LEIA. Tout comme un projet de spin-off sur Boba Fett s’intitule FETT.
Faut-il pour autant se mettre dans tous ses états pour un simple titre de film ? Bien sûr que non. Il y a tant de choses plus graves en ce bas monde. Tenez par exemple, qui de Han Solo ou Greedo a tiré en premier dans l’épisode IV ? Voilà un sujet de débat qui mérite ses innombrables forums de discussion, non mais !
Presse putassière
S’autoproclamer « incorruptibles du rock » quand on publie un hebdo culturel ne manque pas d’un certain aplomb. Encore faut-il rester droit dans ses bottes et ne pas se laisser corrompre par des impératifs financiers. « La presse papier vit ses dernières heures de gloire » entend-on régulièrement depuis quelques années, face aux difficultés des éditeurs à vendre leurs titres.
Devant une situation critique, certains magazines sont prêts à tout pour augmenter le tirage, vendre en entretenant la polémique, sans soucis d’une certaine morale. Sans se préoccuper de la douleur des proches. Sans tenir compte d’une certaine déontolgie.

Il y a presque 15 ans que l’actrice Marie Trintignant est morte des suites des coups donnés par son compagnon d’alors, chanteur d’un groupe au demeurant talentueux. Jugé et condamné, l’assassin – comment l’appeler autrement – tente depuis quelques années de revenir sur le devant de la scène. À la sortie récente d’un nouvel album, les fameux « incorruptibles du rock » l’ont propulsé à la une, lui consacrant leur couverture et un article de plusieurs pages, compatissant à sa difficile réinsertion dans un monde intolérant et cruel. Mais qui se soucie de Marie Trintignant et de ses proches ?
Pourquoi ne pas évoquer cette belle actrice et la mettre dans la lumière ? Parce qu’il faut vendre, faire du chiffre, entretenir la polémique plutôt que d’être intègre. Bien sûr, ces propos n’engagent que moi. Mais quelque chose me choque lorsque j’entends, chez les défenseurs de l’assassin et du magazine putassier, parler d’artiste et de peine effectuée (4 ans pour un crime à coups de poings). Il faut laisser faire la justice et savoir pardonner. Mais doit-on mettre en lumière un assassin, pour l’unique raison qu’il est aussi un artiste ?
Marie Trintignant était une actrice d’une grande sensibilité et d’un grand talent, la mère de plusieurs enfants et la fille d’un couple phare du cinéma français. Elle mérite qu’on ne l’oublie pas, que la presse la place elle aussi dans la lumière. Au delà de toutes considérations purement mercantile. Simplement parce que la polémique a parfois des relents d’égouts.
Scandale et hypocrisie
L’affaire Harvey Weinstein est devenue, en peu de temps, le scandale de l’année. Depuis les révélations faîtes sur le producteur et patron de la société Miramax, il n’est pratiquement plus un jour qui passe sans de nouvelles révélations venant augmenter la somme des charges qui pèsent contre lui. Ça n’est que justice même si on peut regretter que tout cela arrive si tard.
En 30 ans de « règne » sur Hollywood, Weinstein aura eu maintes occasions pour user de ses « pouvoirs » comme d’une arme dévastatrice. Mais il aura fallu bien du temps avant que les témoignages accablants l’empêchent définitivement (?) de poursuivre ses actes odieux. Si on peut se réjouir de la tournure que prennent les évènements après tous ces témoignages, il y a de quoi être dégoûté face à ceux qui reconnaissent aujourd’hui avoir été informés des méfaits du nabab.
Pourquoi ne pas avoir agi plus tôt si ce n’est par crainte de perdre un emploi, un contrat ou une place au soleil ? Le scandale Weinstein n’est que la partie visible de l’iceberg : le monde du travail nous rend dingues, lâches et petits. Cette situation de « force » immonde, du harcèlement sexuel lié à la place que chacun et chacune occupe au sein d’une entreprise, d’une association ou d’une collectivité, n’est pas uniquement associée à l’univers du cinéma américain.

Il y a un peu plus de 10 ans, le cinéaste français Jean-Claude Brisseau avait été accusé de harcèlement sexuel sur un tournage et s’en était sorti avec une bien piètre sanction par rapport à ce qui lui était reproché. Plus récemment, l’affaire DSK au Sofitel de New York avait entraîné de terribles révélations sur l’ex directeur du FMI. On prenait conscience dans le même temps que l’ensemble du PS, bien informé des méfaits d’un des leurs parmi les plus influents, n’avait rien dévoilé !
Vivons-nous dans un monde où l’homme peut encore exercer son « petit pouvoir » dominateur bien que la libération sexuelle ait presque 50 ans ? Les multiples tweets sur #balancetonporc semblent le démontrer, hélas. On peut bien sûr se réjouir de cette « libération » de celles qui se sont tues trop longtemps, par peur évidente des représailles, même si la dénonciation ne doit pas prendre des airs de délation. Outre le dégoût face aux agissements d’un pervers « tout puissant », il y a aussi la désolation de découvrir encore toute la lâcheté de ceux qui savent mais craignent de perdre leur emploi et leur place au sein de la société.
Photo couverture : © 1001FreeDownloads.com
Un article très intéressant qui balaie bien l’actualité culturelle :).
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Merci Isa.
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