L’histoire
À la fin du XIXème siècle à Gotham City. Alors que la ville s’apprête à accueillir la nouvelle Exposition Universelle, des crimes monstrueux signés Jack l’Éventreur terrorisent les habitants. La Police soupçonne une étrange chauve-souris de 2 mètres, apparue dans les ruelles sombres de Gotham, et que tout le monde nomme Batman…
BATMan STEAMPUNK
À la base de cette adaptation animée de BATMAN : GOTHAM BY GASLIGHT, il y a 2 origines distinctes.
En 1er lieu, le mystère autour des meurtres atroces de Jack l’Éventreur à Londres, fin XIXème siècle, reste une source inépuisable d’inspiration pour de nombreux romanciers et scénaristes de films, l’opposant à Sherlock Holmes comme dans MEURTRE PAR DÉCRET ou même à H. G. Welles dans C’ÉTAIT DEMAIN.
Viennent alors Bryan Augustin et Mike Mignola, scénariste et dessinateur du premier récit estampillé « Elseworlds » chez DC Comics et intitulé « Gotham By Gaslight ». Le Chevalier Noir de Gotham City y affronte l’infâme Jackl’Éventreur dans un décor de brumes et de ruelles sordides de la fin XIXème.
L’album est édité vers la fin des années 80 / début 90, renommé « Appelez-moi Jack » en France, puis « Sanctuaire ». C’est un succès et l’aventure de ce Batman Steampunk se poursuit dans un autre récit, « Le maître du Futur », inspiré des romans de Jules Verne « Robur le Conquérant » et « Maître du Monde ». Par la suite, les deux histoires ont été réédité dans un album commun, « Gotham au XIXème Siècle » en 2009.
L’un des atouts – et attraits – des personnages de comics, qu’ils viennent de chez DC ou Marvel, réside dans ces transpositions, nous les présentant sous un autre aspect tout en reprenant les éléments clés de leurs univers.
Ainsi, cette version de Batman, brillamment adaptée à l’époque Victorienne, nous offre tout au long du récit de réguliers clins d’œil à un univers familier, pour peu bien sûr que l’on soit fan du personnage.
Si Alfred ou Harvey Dent y reprennent des fonctions familières, GOTHAM BY GASLIGHT est l’occasion de retrouver d’autres personnages (Selina Kyle, Poison Ivy, Dick Grayson…) ou des éléments iconiques entourant Batman mais réintroduits en fonction de l’époque et du scénario.
L’autre atout de ce film d’animation se situe dans son récit. Ceux et celles qui connaissent déjà le comics d’où est tiré GOTHAM BY GASLIGHT apprécieront l’élégance du trait et le soin apporté à l’histoire, même si les nombreuses scènes d’action gâchent parfois l’ensemble, animation oblige.
Là où le film risque de marquer les fans, c’est dans son ultime révélation. S’éloignant judicieusement du comics de Mignola et Augustin, cette version animée propose un coup de théâtre final qui est un sérieux choc et une véritable surprise.
GOTHAM BY GASLIGHT ne s’adresse pas seulement aux amateurs éclairés du Chevalier Noir. Le traitement adulte du récit en fait une œuvre attractive pour les grands enfants comme pour les moins grands. Sachez toutefois qu’il ne s’agit pas d’un cartoon pour tous : sans être gore, la violence y est bien présente et ne s’adresse pas aux plus jeunes.
Si l’on regrette un peu que certains éléments du comics original ne soient pas présents dans cette belle adaptation (Bruce Wayne tentant de résoudre ses cauchemars chez Sigmund Freud, par exemple), GOTHAM BY GASLIGHT est une bonne surprise, que l’on soit un fan pur et dur ou néophyte éclairé.
Une belle initiative serait d’en faire une adaptation « live », avec de vrais acteurs et décors, tant cette version rétro du Caped Crusader s’avérerait une base passionnante pour un long-métrage ou une série de prestige. On croise les doigts…
BATMAN : GOTHAM BY GASLIGHT (2017) de Sam Liu.
Avec les voix originales de Bruce Greenwood, Jennifer Carpenter, Anthony Head…
Scénario : James Krieg d’après le roman graphique de Mike Mignola et Bryan Augustin.
Musique : Frederik Wiedmann.
Crédits photos : © Warner Bros
BATMAN : GOTHAM BY GASLIGHT est uniquement disponible en vidéo, à la vente ou à la location.
BANDE-ANNONCE