Nouveau billet d’humeur sur le blog avec, en ligne de mire, le déferlement indigeste de films de super-héros au cinéma.
Les pieds dans la cape
Récemment, l’actrice et réalisatrice Jodie Foster s’etait emportée contre les adaptations de comics sur grand écran, arguant que ce genre encore récent réduisait la qualité de la production cinématographique actuelle.
On peut sans peine comprendre le « coup de gueule » de la star, plus généralement associée à des productions visant un public adulte et cinéphile, aux montages financiers difficiles face à des producteurs frileux et des studios avides de rendements. Que l’on soit ou non d’accord avec ses propos, le problème est bien là : à produire trop de films tirés de comics, l’indigestion se fait sentir.
Exploité jusqu’à plus soif, le « comicverse », comme on l’appelle, est devenu une source de profits non négligeable pour les studios cinématographiques.
Après des œuvres clés comme le SUPERMAN de Richard Donner en 1978 puis le BATMAN de Tim Burton en 1989, les suites engendrées, de pietre qualité au fil des années, ont sabordé d’elles mêmes le potentiel du genre.
À la croisée des années 90 et 2000, les succès artistiques et critiques des premiers volets de X-MEN de Bryan Singer et SPIDERMAN de Sam Raimi apportent un souffle nouveau : succès commerciaux et internationaux mérités, ces films inspirés de comics sont aussi appréciés pour leurs approches réalistes et intelligentes.
Avec la Warner Bros pour les titres de DC Comics d’un côté et les éditions Marvel, iniatrices de leur propre studio ciné en 2008 avec le 1er volet d’IRON MAN réalisé par Jon Favreau, le comics sur grand écran s’est imposé comme un incontournable des sorties hebdomadaires. En bien et en mal.
Face à des réussites incontestables comme la trilogie DARK KNIGHT de Christopher Nolan, les mauvaises adaptations s’enchaînent à présent à un rythme effrené, méprisant la qualité au profit de la quantité.
Je ne mets pas ici en cause le récent BLACK PANTHER* que je n’ai pas encore vu. Mais que penser du ratage THOR : RAGNAROK, véritable bouffonerie insipide à force de pousser au maximum le curseur de la farce, ou de SPIDERMAN : HOMECOMING, re-reboot gentillet et trop vite mis en chantier pour des questions de personnage et de droits récupérés ? Rien que pour le personnage de l’Arraignée, 3 interprétations diffèrentes se sont succédées entre 2007 et 2017 !
Tout laisse à penser que la qualité n’est définitivement plus à l’ordre du jour. Et devant le nombre de titres qui envahissent les boutiques spécialisées, on peut craindre que l’accumulation d’adaptations au cinéma n’en soit qu’à ses débuts.
J’entends d’ici les fans de comics s’emporter contre cet article. Mais mes propos ne sont pas une attaque contre le genre. Plutôt une indigestion ressentie face à la surabondance de films tirés de comics.
À trop exploiter cet univers bien plus intéressant et créativement riche qu’il n’y parait, on finit par oublier qu’il y a de belles pépites dans le lot. Transférer la politique marketing de titres multiples et réguliers des comics papiers (et numériques) au monde du cinéma est une erreur évidente, amenant très certainement la plupart des fans à s’en détourner et ceux qui détestent le genre à camper sur leurs positions.
Projets de plus en plus pharaoniques dont les dates de sorties sont prévues avant même qu’une ligne de scénario n’ait été écrite comme autant de plans marketing, les adaptations de comics sont devenues une source de profits bien trop alléchante pour calmer le jeu à Hollywood. Doit-on espérer un flop retentissant et général pour ne plus crouler sous les adaptations répétées ? À trop vouloir être gourmand, le comicverse au cinéma se prend les pieds dans la cape.
* À l’heure où j’écris ce billet d’humeur, le succès planétaire de BLACK PANTHER s’est transformé en véritable phénomène de société. Un succès commercial n’a jamais été synonyme de réussite artistique. Mais j’attends de voir le film avant de vous donner mon opinion…
Crédits photos : © The Movie Freak / Expo KABOOM ! – Février 2014
Je ne pense pas qu’il y ai une telle surabondance de films de super-héros. En fait on en a l’impression parce que seulement deux studios en produisent mais sur l’année il y en a autant que de films d’horreur (dont le genre est aussi exploité jusqu’à plus soif pour l’argent) de films de science-fiction (pareil que pour les films d’horreur) ou des productions en image de synthèse à destination des enfants sans aucun goût ni choix artistique. On met le doigt sur les super-héros mais il faut juste les prendre comme un genre en soit peut-être.
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Un genre encore récent et surexploité jusqu’à plus soif, avec pas mal de titres à jeter. Et une communication qui tient du matraquage.
C’est vrai que que d’autres genres ciné sortent beaucoup de titres. Mais je crois sincèrement que le nombre incessant de films tirés du comicverse devient du gavage à haute dose.
Pourtant fan du genre et de plusieurs films de chez DC ou Marvel, je commence à ne plus supporter.
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