READY PLAYER ONE de Steven Spielberg

L’histoire

En 2045, la population mondiale échappe à la Crise en se refugiant dans « l’Oasis », un univers virtuel dédié au jeu et au plaisir. Face aux autres participants, joueurs isolés ou en groupe et multinationales avides de pouvoir – dont la toute puissante IOI – le jeune Wade (Tye Sheridan) est l’un des champions de ce monde factice. Mais les enjeux financiers de cette plateforme de tous les possibles mettent sa vie en danger…

Même joueur joue encore

READY PLAYER ONE marque un double évènement. Il s’agit, tout d’abord, du second film de Steven Spielberg à quelques mois d’intervalle de la sortie de PENTAGON PAPERS. Et pour le cinéaste, c’est un retour à un cinéma divertissant et plus « léger », après une série d’œuvres s’adressant en priorité à un public adulte.

Adaptée d’un roman d’Ernest Cline, cette célébration de la culture geek est un vrai plaisir régressif, dans son aspect le plus positif. Un véritable moment de cinéma, divertissant et spectaculaire, dont le but premier est d’offrir un peu plus de 2h d’évasion.

READY PLAYER ONE n’oublie pas pour autant de faire réfléchir. Comme toute œuvre réussie de SF, le film parle de notre présent : ce monde dépressif où les individus cherchent à exister en s’échappant de la réalité ressemble au notre, à quelques détails futuristes près.

S’appuyant sur de multiples références dans les dialogues, les images et la bande originale (signée Alan Silvestri, le compositeur de RETOUR VERS LE FUTUR, entre autres…), le film de Steven Spielberg s’adresse à tous les publics mais vise en priorité ses « enfants illégitimes », ceux nés entre les années 70 et 90 au rythme des GOONIES et de JURASSIC PARK, de la console de jeu Atari et des tubes de A-Ha ou Dêpèche Mode.

Cette culture longtemps méprisée mais qui depuis quelques années prend comme une revanche sur le « bon savoir », devenant culte et même vénérée par un jeune public ne l’ayant  jamais connu.

Mais derrière ces festivités et cette ode au divertissement, READY PLAYER ONE nous montre aussi ses faiblesses et ses limites. Ses méchants trop caricaturaux (Ben « Rogue One » Mendelsohn et Hannah John-Kamen en  « pute à frange ») ne sont pas franchement inquiétants. Son scénario, trop léger, se perd parfois derrière un simple enchaînement étourdissant de références, nécessitant probablement un autre visionnage pour mieux les apprécier.

Cette histoire, encore, qui, tout en nous faisant la morale sur les méfaits de la virtualité, nous en fait l’apologie, affichant le déluge visuelle et sonore des séquences cinématiques d’un jeu pour PS4 quand le monde réel a le charme de Lille-Roubaix-Tourcoing un jour de pluie (ne faîtes pas « rooooooo », je sais de quoi je parle puisque j’y vis !).

Semblant ne pas vraiment prendre parti, que veut vraiment nous dire READY PLAYER ONE derrière son spectacle « son et lumière » ? Que la réalité souvent brutale vaut tous les univers fictifs et qu’il vaut mieux prendre des risques que de se cacher derrière un écran ou des lunettes 3D.

Un ton un poil trop moralisateur, certes, malgré la pertinence du propos dans notre société ultra-connectée mais repliée sur elle-même à force de perdre la notion – et le goût – du vrai.

READY PLAYER ONE (2018) de Steven Spielberg.
Avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, Simon Pegg, Mark Rylance…
Et la participation de Batman, Chucky la poupée de sang, King Kong, Mecha-Godzilla, Freddy Krueger, le Géant de Fer, etc…
Scénario : Ernest Cline et Zak Penn, d’après « Player One » d’Ernest Cline.
Musique : Alan Silvestri.

Crédits photos : © Warner Bros / Amblin

BANDE-ANNONCE

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Isa Poitou dit :

    Merci pour ta chronique, je pense le voir à l’occasion en dvd :).

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    1. Je n’ai pas dit que le film ne méritait pas d’être vu. Il vaut mieux, je pense, le voir sur grand écran qu’en vidéo.

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      1. Isa Poitou dit :

        C’est noté :).

        Aimé par 1 personne

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