Des espoirs et déceptions #16

Un nouveau billet d’humeur consacré à l’un de mes cinéastes préférés : Steven Spielberg. Où comment l’un des plus célèbres, adulés et puissants metteur-en-scène d’Hollywood fut capable du meilleur. Et ça, c’était avant.

Mister Steven et Professeur Spielberg

Il y a (au moins) 2 personnalités publiques distinctes chez Steven Spielberg. Aux yeux de tous, Spielberg est l’inventeur d’E.T. et de JAWS, l’un des co-créateurs d’Indiana Jones, le producteur des GREMLINS et de RETOUR VERS LE FUTUR… Bref, l’un des pilliers du Nouvel Hollywood. Celui qui a su concillier le divertissement « pop-corn » tout en nous offrant des œuvres intelligentes et sensibles. De vrais films de cinéma qui respectaient le public.

Depuis 1985 et LA COULEUR POURPRE, le cinéaste s’aventure vers des œuvres plus adultes, plus sérieuses, plus graves. Avec la même réussite et toujours cette envie – du moins, c’est ce qu’il semble… – d’offrir et partager du grand cinéma, inspirée par des cinéastes comme John Ford.

Pour être honnête avec vous, ce Spielberg là me gonfle. Je ne remets pas en cause les films, ni la démarche altruiste et pédagogique dans un monde de plus en plus dingue, basé sur l’uniformisation de l’information et la pensée unique. Mais cette façon de présenter un film, à la façon d’un maître d’école ou d’un professeur d’université ne m’inspire pas grand chose.

Il fut un temps où Steven Spielberg se prenait moins au sérieux…

« Et maintenant, le Professeur Spielberg vous invite à un cours d’Histoire… ». S’adressant principalement au public américain, des œuvres comme LINCOLN ou PENTAGON PAPERS semblent avoir comme but premier de rappeler aux américains les grands moments de leur passé. Une manière « d’éduquer » le public avec des films didactiques, soignés mais trop sérieux et austères par endroits.

Un film comme IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN, au delà des ses évidentes qualités artistiques et humanistes, me paraît gaché par une fin (trop) patriotique, avec salut militaire sur fond de drapeau américain, certes déchiré et brûlé. Une œuvre qui évoque l’absurdité et l’horreur de la guerre… pour s’achever sur une belle image à la fierté des États-Unis.

Après l’échec de 1941, jugée par certains artistes et critiques américains de l’époque comme une « œuvre anti-patriotique », Steven Spielberg avait fait son mea culpa – il le fait encore dans de récentes interviews lorsqu’on lui évoque son plus gros échec commercial – et semblait faire profil bas, enchaînant peu après avec le succès des AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE.

Au delà de l’ex golden boy d’Hollywood, il y a ce besoin évident de reconnaissance. Cette nécessité d’appartenir au Club, de faire partie de la machine Hollywoodienne et de ne surtout pas faire de vagues. De réaliser des films sérieux et engagés afin que tout le monde puisse dire : « Steven Spielberg est un cinéaste sérieux et engagé ».

Le retour au pur divertissement avec READY PLAYER ONE ne m’a pas convaincu, en ce qui me concerne. Une œuvre éblouissante, pleine de paillettes mais sans âme, sans cette touche humaine qui faisait d’œuvres commes JAWS et E.T. des divertissements profonds et indémodables.

On pourra dire qu’à plus de 70 ans, Spielberg n’a plus rien du « boy » du « golden boy » du Nouvel Hollywood. Le « golden » n’a pas disparu mais s’est émoussé avec les années.

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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. skygarulfo dit :

    Je n’ai pas vu les deux films qu’il a sorti cette année mas j’y crois encore. Alors que Ridley Scott n’est plus capable de faire des bons films je pense que Spielberg, lui, peut encore. Il en a sous la patte mais il va falloir qu’il pousse un peu pour que ça sorte. Esperons!

    J’aime

    1. Je suis d’accord sur Ridley Scott. À mon humble avis, il a coulé la franchise ALIEN. SEUL SUR MARS m’avait plu. Mais pour le reste, il m’a vraiment déçu…
      Pour Spielberg, disons que ces derniers films m’ont déçu sans être pour autant des ratages. PENTAGON PAPERS esr long et ennuyeux malgré un sujet de base intéressant. Quant à RP1, le film aurait pu être réalisé par un autre. C’est fun, amusant… mais très loin du bijou décrit par une presse et une blogosphère pratiquement unanime.
      Donc, oui, bien d’accord sur le fait que Spielberg n’est pas fini pour autant. C’est un de mes cinéastes favoris, si ce n’est mon favori. Mais ces films récents sont décevants comparés à ce qu’il a réalisé auparavant. Bonne soirée !

      Aimé par 1 personne

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