LE GRAND BAIN de Gilles Lellouche

L’HISTOIRE

Sans emploi et dépressif, Bertrand (Mathieu Amalric) rejoint sur un coup de tête un groupe de nageurs synchronisés, constitués comme lui de quadras / quinquas amochés par la vie (Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine, Guillaume Canet, Jean-Hugues Anglade…) et entraînés par deux ex-gloires sportives (Virginie Efira et Leïla Bekhti)…

LE VRAI CŒUR DES HOMMES (ET DES FEMMES)

À l’heure où j’écris cet article, LE GRAND BAIN est déjà un succès commercial et critique. Une réussite méritée tant le film de Gilles Lellouche fait du bien au cœur et à l’âme.

Évoquant THE FULL MONTY, cette histoire de bras cassés, dépassant leurs douleurs et leurs différences en s’investissant dans un but futile en apparence, vous embarque dès les premières minutes vers une épopée du quotidien, tour à tour burlesque et poignante, constat comico-dramatique des alléas de la vie d’adulte dans un monde gris et sans pitié.

Le chômage longue durée, le couple qui s’étiole, les ados ingrats, la famille « malade », le coup de foudre unilateral, le corps qui « fout le camp » avec l’âge… Le réalisateur met en scène toutes ces tares de notre monde moderne, sans verser pour autant dans le misérabilisme ni le drame austère mais en préférant la voie de la comédie sociale à l’anglaise, agrémentée d’une BO 70’s/80’s des plus pertinentes.

LE GRAND BAIN est une véritable comédie humaine et un film choral avec une brillante distribution, dominée par des acteurs poignants et drôles : Mathieu Amalric en tête, dans le rôle d’un homme en perte de repères après son licenciement, soutenu par une épatante Marina Foïs dans le rôle de son épouse; Guillaume Canet en patron d’usine, rendu aigri et solitaire par sa situation familiale; Benoît Poelvoorde en chef d’entreprise incompétent, au bord de la faillite; Jean-Hugues Anglade en vieil rock-star, cherchant la reconnaissance de sa fille; Philippe Katerine, éternel grand petit garçon naïf, moqué par son entourage; Virginie Efira et Leïla Behkti en ex-championnes de natation, cassées par la paraplégie de l’une et l’alcoolisme de l’autre…

L’émotion est toujours présente et nous renvoie parfois à nos propres vies. Et en faisant l’inventaire de ces personnages, on pourrait se croire dans un drame de Ken Loach. Mais Lellouche désamorce la douleur et la tristesse par petites touches, par des gestes et des répliques pleine d’humour. Le rire pour ne pas pleurer.

On quitte ces personnages si attachants avec l’envie de les retrouver, comme on quitterait de vieux potes. Et si la morale, invoquant une fois de plus l’unité d’un groupe pour s’en sortir, n’est pas nouvelle, elle a le mérite de rappeler que la chaleur humaine est plus que jamais d’actualité.

LE GRAND BAIN (2018) de Gilles Lellouche.
Avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Alban Ivanov, Virgine Efira, Leïla Behkti, Marina Foïs…
Scénario : Ahmed Hamidi, Julien Lambroschini et Gilles lellouche.
Musique : Jon Brion.

Crédits photos : © Chi-Fou-Mi Productions / Les Productions du Trésor

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