L’HISTOIRE
Alors que la ville de New York est secouée par des tremblements de terre, une faille se créée entre plusieurs dimensions parallèles. Dans le quartier de Brooklyn, le jeune Miles Morales est piqué par une étrange araignée radioactive, tout comme Peter Parker alias Spider-Man…
L’araignée est un être pluriel
Dans le flot continu de films tirés de comics, le salut viendrait-il de l’animation ? C’est bien probable. SPIDER-MAN : NEW GENERATION est certainement la meilleure version du « tisseur » sur grand écran depuis la trilogie de Sam Raimi. Et un comics-movie novateur.
Si le récit tire ses origines d’aventures publiées en 2011 et présentant une nouvelle version afro-cubaine de Spider-Man, il n’est pas forcément utile de connaître les aventures de l’Araignée depuis sa première apparition en 1962. Oubliez cependant tout esprit rationnel si vous souhaitez plonger dans ces péripéties mouvementées où une déchirure de l’espace-temps fait se croiser différentes incarnations de Spider-Man.
Car l’idée de super-héros appartenant à des mondes parallèles est un phénomène récurrent chez Marvel comme chez DC Comics. Les plus cyniques diront que cette notion permet de vendre plus de titres. Les plus enthousiastes avanceront que le multiverse, comme on le nomme chez les initiés, est une belle façon d’aborder toutes les possibilités d’un ou plusieurs personnages de super-héros comme de super-vilains.
Personnage hautement attachant car proche de la majeure partie de ses lecteurs, Spider-Man méritait enfin une adaptation réussie après les versions bancales du diptyque de Marc Webb et Spider-Man : Homecoming. Ce SPIDER-MAN : NEW GENERATION – « version française » pour le plus juste SPIDER-MAN : INTO THE SPIDER-VERSE – est une bouffée d’air frais.
Graphiquement original avec ses effets de trame et de décalage des couleurs, en hommage aux comics traditionnels, le film de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman n’oublie pas pour autant de traiter ses personnages et sa trame avec une maturité rare dans ce genre de production. On reste bien dans un film d’animation, divertissant et plein d’humour sans mettre de côté profondeur et émotion.
Quelques reproches à déplorer toutefois avec des longueurs dans le déroulement de l’histoire – près de 2h tout de même pour un film d’animation ! – et un montage qui donnera parfois des maux de tête à certains spectateurs…
Dans son ensemble, ce SPIDER-MAN : NEW GENERATION est une réussite, graphiquement novatrice et soignée quant au traitement de son récit. Porteur d’un simple mais beau message – il ne tient qu’à chacun de nous de se comporter en héros – ce film d’animation vient redorer le blason des adaptations cinématographiques de comics récentes, que l’on soit amateur ou non du genre.
NB : Bien qu’il soit un film d’animation, SPIDER-MAN : NEW GENERATION inclue un beau caméo de Stan Lee, en forme de « transmission ». Le film est d’ailleurs dédié à Steve Ditko et Stan Lee, créateurs du personnage de Spider-Man en 1962 et disparus tous les deux peu de temps avant la sortie du film. Et bien sûr, il faut rester après le générique de fin pour la fameuse séquence « bonus » !
SPIDER-MAN : NEW GENERATION (2018) de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman
Avec les voix en VF de Stéphane Bak, Valentin Merlet, Camélia Jordana, Stefan Godin, Claire Baradat…
Et les voix en VO de Shameik Moore, Jake Johnson, Hailee Steinfeld, Lily Tomlin, Liv Schreiber, Chris Pine…
Scénario : Phil Lord et Rodney Rothman, d’après une histoire de Phil Lord et d’après des personnages créés par Steve Ditko, Stan Lee, Sara Pichelli et Brian Michael Bendis.
Musique : Daniel Pemberton.
Crédits photos : © Columbia Pictures, Marvel Entertainment et Sony Pictures Animation