Des espoirs et déceptions #21

Les femmes à l’honneur de ce 21ème billet d’humeur du blog…

 

3 Femmes

Alors que l’affaire Weinstein et que le mouvement #MeToo ne font plus la une, les choses ont-elles vraiment bougé ? Si les consciences ont été alertés et si le milieu du cinéma a connu quelques changements bienvenus dans son fonctionnement et dans ses productions, certaines mauvaises habitudes ont la peau dur.

« This is a man’s world, but it wouldn’t be nothing without a woman or a girl… » chantait James Brown. Certains tigres de papier devraient s’en souvenir…

Bulle Caisson boit la tasse…

Dernièrement, mis-à-part les déboires financiers d’Europacorp, Luc Besson était au cœur de la tourmente. Accusé de viol par l’actrice Sand Van Roy, l’affaire a été classée sans suites.

Les réactions sur les réseaux pas vraiment sociaux ont été rapides. La jeune femme ne serait qu’une mythomane pour une grande part de machos, défoulant leur frustration morbide en un torrent d’insultes infondées.

Il est encore bien trop tôt pour se prononcer définitivement sur cette affaire. Impossible de savoir réellement qui ment et qui dit la vérité… Alors, pourquoi tant de haine ?

Certes, j’ai l’air de découvrir le fabuleux monde du web, basé pour l’essentiel sur une colère malsaine. Mais cette violence gratuite – et franchement inutile – me fait honte d’être un homme.

Lashana Lynch, matricule 007…

Plus récemment, c’est une annonce du tournage du 25ème film de la série des James Bond qui a secoué le net. L’actrice afro-américaine Lashana Lynch devrait porter le célèbre matricule 007 dans ce nouvel opus.

Royal fucking shoking chez les fans les plus conservateurs, soit l’essentiel des Bond fans pour être plus clair. Car oui, il faut bien l’admettre (et je sais de quoi je parle pour en cotoyer certains sur la toile…), le Bond fan est un rien réac et conservateur.

Rien ne doit bouger au service secret de sa Majesté, même si les producteurs de la série n’ont jamais cessé de faire évoluer le personnage et son univers. Imaginez la réaction des gardiens du temple à l’annonce d’une femme noire pour porter la licence de tuer au double zéro !

S’embrasant comme une traînée de poudre arrosée d’alcool et d’essence sans plomb, les crétins du web ont empoigné leur Walther PPK virtuel pour descendre l’actrice : Bond est un homme, que diable ! Et blanc qui plus est !

Machisme, racisme et connerie vont si bien ensemble. Ça n’est pas le tout d’imposer son avis, les mecs. Il faut apprendre à lire. Il n’est nullement question de donner le rôle à une femme, même si Daniel Craig tourne ici son dernier James Bond.

Après la démission de l’agent secret à la fin de SPECTRE, Lashana Lynch incarne probablement un nouvel agent qui endosse le matricule. Point barre. Fin du cours élémentaire.

Largement diffusée sous des accroches trompeuses et racoleuses, l’annonce n’a fait qu’attiser les réactions stupides mais pas franchement surprenantes, hélas…

Marie Trintignant

Pour en finir ici avec ce constat amer, une pensée sincère pour cette merveilleuse actrice que fut Marie Trintignant. 16 ans après sa disparition, il est plus qu’urgent de ne pas l’oublier.

Il est plus qu’essentiel de se rappeler qu’un sombre et monstrueux personnage, libre et défendu par une presse bobo donneuse de leçons – les Inrocks, honte sur vous – l’a brutalement assassiné à coups de poings.

»C’est aussi un artiste » clament les pseudo intellos, toujours prompts à défendre une cause quand elle ne les touche pas de près. Un artiste et un assassin qui ne vaut pas mieux que tous ces types violents faisant quotidiennement la une des journaux.

En France, 70 femmes ont péri sous les coups de leurs conjoints depuis janvier 2019. Argumente-t-on que ces tueurs sont aussi des médecins / ouvriers / chômeurs / journalistes / commerçants… pour les défendre ?

Se souvenir de toutes ces femmes injustement et lâchement tuées est une nécessité. Se souvenir encore et encore de Marie Trintignant est une juste cause.

 

Photo de couverture : À Cannes en 2018, les femmes réclament l’égalité salariale après l’affaire Weinstein

9 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. princecranoir dit :

    Se souvenir de Marie Trintignant, de la formidable actrice qu’elle était est essentiel en effet. S’insurger des réactions minables d’internautes au sujet de la nouvelle James Bond est tout aussi louable. Idriss Elba avait d’ailleurs jeter l’éponge à cause de ça. Il y a quand même quelque chose qui coince chez cette nouvelle incarnation bondesque : elle n’est pas anglaise ! Déjà Sean Connery l’écossais c’était limite ! George Lazenby un antipode ! Et Pierce Brosnan un hybride ! 😉

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    1. princecranoir dit :

      « jeté » désolé

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    2. Et le réalisateur de Bond 25 alors ? Cary Joji Fukunaga est américain. Mais personne ne s’en plaint. Curieux… Fais tu partie de ces fans intolérants ?

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      1. princecranoir dit :

        C’est vrai ça ! Décidément, rien ne va plus chez les Broccoli ! 😉
        Si le film est bon, moi ça me va. Un peu triste que les Ricains prennent la main sur cette marque anglaise. Déjà l’éviction de Danny Boyle n’était pas de bonne augure.

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    3. Franchement…. que le réalisateur soit anglais ou non, je m’en contrefous 😄 L’essentiel est d’avoir un bon film, au final. Voire un très bon film. Alors oui, c’était devenu une tradition d’engager un cinéaste britannique sur la série. Mais les règles sont faîtes pour être contournées. Et il y a déjà eu d’autres « non britanniques » sur les films. Martin Campbell est néo-zelandais, tout comme Lee Tamahori. Roger Spottiswoode est né à Ottawa… Quant aux Bond Ladies, on a eu des françaises (Sophie Marceau, Claudine Auger, Carole Bouquet), des américaines (Lois Chiles), des suédoises (Britt Ekland, Maud Adams)… Certes, elles n’ont pas endossé le matricule 007. Mais elles ne sont pas anglaises. Et personne ne s’est plaint. Donc, pour Lashana Lynch et l’intolérance à son égard, il y a de quoi se poser des questions.

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      1. princecranoir dit :

        La franchise à toujours donné dans l’exotisme et un casting international, c’est certain, les romans de Fleming étaient teintés de cette manière. C’est plutôt l’americanisation de plus en plus ostensible de la franchise qui me gêne.

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    4. Oui, je comprends. Mais ça n’est pas vraiment nouveau. Déjà, GOLDFINGER était, d’une certaine manière, une façon de satisfaire les américains. Tout comme LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS ressemblait à un polar US et VIVRE ET LAISSER MOURIR surfait sur la blaxploitation…

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      1. princecranoir dit :

        C’est vrai mais la touche British était toujours là, via l’acteur, via le script. Espérons qu’elle transparaisse encore dans le prochain.

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  2. Ben oui, mais attendons quand même de voir le film avant de donner un avis définitif 😉

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