Pour une poignée de films… #36

36ème chronique expresso avec au casting : un polar inédit en salles, une comédie chorale douce-amère et une adaptation de comics ratée.

 

ASHER (2018) de Michael Caton-Jones

Ancien agent du Mossad, Asher (Ron Perlman) travaille à son compte comme mercenaire. Victime d’un malaise, il s’écroule sur le pas de porte de sa voisine Sophie (Famke Janssen) qui prend soin de lui. Tombé sous le charme de la belle, Asher décide de changer ses priorités contre l’avis de ses commanditaires…

Le réalisateur britannique Michael Caton-Jones est capable du meilleur (SCANDAL, MEMPHIS BELLE…) comme du pire (BASIC INSTINCT 2). Avec ce ASHER distribué directement en vidéo et récemment diffusé sur le câble, il met en scène une agréable comédie romantique teintée de polar urbain.

Superbement photographié, ASHER est une bonne surprise, au rythme tranquille saupoudré de quelques éclairs de violence, comme tout polar qui se respecte. Romance pleine de charme, le film s’offre une réflexion bienvenue sur l’usure du temps et les priorités nécessaires lorsque la vie vous offre une seconde chance.

ASHER est aussi l’occasion rare de voir Ron Perlman (LE NOM DE LA ROSE, ALIEN 4, HELLBOY…) au naturel. Avec charisme et élégance, l’acteur à la bouille de nounours renfrogné interprète ce tueur amoureux avec nonchalance et conviction. Face au charme de la belle Famke Janssen (GOLDENEYE, X-MEN…) on le comprend sans problèmes.

Les deux acteurs – entourés de pointures comme Jacqueline Bisset et Richard Dreyfuss dans des rôles secondaires mais essentiels – incarnent un couple sur le tard, s’offrant un nouveau départ après des vies de blessures au propre comme au figuré. On a envie d’y croire et on se laisse porter par leur histoire et par cet inédit à ne pas manquer.

 

À CAUSE DES FILLES…? (2019) de Pascal Thomas

Un mariage en bord de mer tourne au désastre après la fuite du futur époux ! Pour tenter de soutenir la mariée abandonnée, plusieurs convives évoquent des souvenirs d’amours contrariés…

Après plusieurs comédies policières inspirées d’Agatha Christie, le cinéaste Pascal Thomas revient au film à sketches et au casting choral dans ce qui pourrait être une suite de CELLES QU’ON N’A PAS EU. Épaulé par une impressionnante distribution – François Morel, Alexandra Stewart, José Garcia, Marie Josée Croze, Pierre Richard, Barbara Shultz, Bernard Menez, Audrey Fleurot… – il évoque le désordre amoureux à l’aide de situations originales.

Évoluant tour à tour dans la comédie, le drame, l’onirisme ou la nostalgie, son film a déjà le mérite de renouer avec un genre qui ne se fait plus guère au cinéma. On a ainsi le plaisir de découvrir des récits intrigants et décalés, sans trop de temps morts.

Si comme moi vous êtes fan de nouvelles, À CAUSE DES FILLES… ? devrait vous plaire. Son titre, en forme de question suggère que l’homme, lâche et maladroit (c’est Pascal Thomas qui le dit…), est souvent responsable des peines de cœur.

Toutefois, l’un des défauts du recueil de nouvelles réside souvent dans l’inégale qualité des histoires proposées.

C’est le cas de ce film où l’ennuie et le désintérêt côtoient le rire, l’émotion et les sourires. Pascal Thomas s’essouffle parfois et manque d’inspiration de temps à autre, même si l’ensemble se suit sans déplaisir. Malgré une fin bâclée, À CAUSE DES FILLES… ? reste à voir, ne serait-ce que pour ses acteurs.

 

 

VENOM (2018) de Ruben Fleischer

Eddie Brock (Tom Hardy) est un journaliste d’investigation obstiné. Ses accusations sans preuves contre le scientifique Carlton Drake (Riz Ahmed) lui ont fait perdre son emploi et sa compagne Anne Weying (Michelle Williams). Une nuit, s’introduisant par effraction dans les laboratoires de Drake, il est contaminé par un symbiote extra-terrestre qui lui donne d’étranges pouvoirs…

Issu des comics Marvel au milieu des années 80, le personnage d´ Eddie Brock / Venom  tire ses origines de la série Spiderman et des épisodes de ce que l’on nomme « la saga du clone » (je vous laisse chercher sur la toile pour plus de détails).

Anti-héros sombre et violent mais très apprécié des connaisseurs, il était déjà apparu comme l’un des ennemis de Spidey dans le SPIDERMAN 3 de Sam Raimi, interprété par Topher Grace (THAT 70’s SHOW) et sans convaincre les puristes qui ne sont jamais satisfaits, c’est bien connu…

Cette nouvelle version ne les a pas plus convaincu, tout comme moi qui m’était offert une séance de rattrapage au cours d’une diffusion récente sur le câble. Le principal problème du film est qu’il navigue entre deux eaux.

Cherchant constamment à plaire au plus grand nombre tout en voulant conserver son caractère « trash » d’origine, VENOM finit par ressembler à n’importe quel film issu d’un comics, avec son « origin story » des plus classiques. Tom Hardy traverse le récit en mode touriste, noyé sous des effets spéciaux laids et peu convaincants. Mal à l’aise dans la double « peau » de son personnage, il ne convainc pas une minute, transformé comme au naturel. Une adaptation de trop à éviter, accro des comics ou non.

 

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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. princecranoir dit :

    C’est clair, Venom je passe. Par contre j’aime beaucoup la fantaisie de Pascal Thomas, alors pourquoi pas celui-là. Enfin, tu m’intrigues avec Asher. Ça m’a l’air très bon !

    Aimé par 1 personne

  2. Oui, VENOM est à éviter. Un film raté. Pour le film de Pascal Thomas, tu peux le voir même si, à mon humble avis, le film est bancal. Quant à ASHER, c’est un bon film, peut-être pas un chef d’œuvre mais un bon polar romantique, bien réalisé et interprété 😉

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