Au programme : un thriller 70’s surestimé, une comédie romantique des années 80 et un film de SF minimaliste inédit en salles.
DRIVER (1978) de Walter Hill
Dans les années 70, le chauffeur (Ryan O’Neal), brillant et impassible conducteur, est le complice idéal pour les malfrats en manque de braquage. L’un de ses derniers coups, dans un Casino, provoque la rage d’un flic (Bruce Dern), déterminé à le boucler, et l’attirance d’une joueuse de poker (Isabelle Adjani), témoin du casse…
La filmographie de Walter Hill est essentiellement constituée de polars et de films d’action au parfum de testostérone : 48 HEURES, EXTRÊME PRÉJUDICE, DOUBLE DÉTENTE… Le bougre est également l’un des producteurs du ALIEN de Ridley Scott, avec sa société Brandywine.
Tourné à la fin des années 70, DRIVER n’est pas à confondre avec DRIVE de Nicolas Winding Refn qui, somme toute, lui emprunte de nombreux éléments. Considéré par certains cinéphiles comme un bijou de cette décennie, ce polar nocturne n’est pourtant pas le meilleur film de son auteur.
L’erreur première de DRIVER, à mon humble avis, tient dans son casting. Comment croire que Ryan O’Neal, belle gueule de berger des fruits à l’appui, est un dur-à-cuir insensible, roi du volant dont les prouesses sont devenus légendaire auprès de la pègre américaine ?
Sapé comme jamais, le col Tupolev et le patte d’éph’ de rigueur, il a beau serré les machoires et froncer les sourcils, j’ai personnellement eu beaucoup de mal à ne pas sourire en le voyant interpréter les gros durs Disco. À ses côtés, Isabelle Adjani, en adepte des casinos, joue (mal) les femmes fatales imperturbables en grand chapeau noir.
Seul Bruce Dern, en flic borné aux limites de la folie, reste crédible même s’il cabotine. L’acteur de COMPLOTS DE FAMILLE, RETOUR et des 8 SALOPARDS nous offre une composition marquante en jouant l’ennemi du héros, à la fois fascinant et détestable.
Il reste, avec quelques séquences de poursuites automobiles nocturnes, l’un des attraits principaux de ce petit polar au scénario anémique qui se suit comme un épisode de série télé vintage.
MA FEMME S’APPELLE REVIENS (1982) de Patrice Leconte
Au début des années 80, Bernard (Michel Blanc), un médecin trentenaire, s’installe dans un nouvel appartement après une douloureuse rupture sentimentale. Il rencontre Nadine (Anémone), sa voisine photographe qui vit une relation mouvementée avec un musicien. Les deux âmes seules deviennent amis…
Pas la peine de hurler, j’entends déjà d’ici vos « WTF ? » et autres rires agricoles. Pourquoi chroniquer une petite comédie française 80’s surfant sur la notoriété nouvelle, à l’époque, de la troupe du Splendid ? Eh bien tout simplement parce que le film vaut bien mieux que cela.
Malgré son titre stupide et son propos de départ basique, ce film de Patrice Leconte est une très attachante comédie sentimentale, soutenue par les belles interprétations de Michel Blanc et de la regrettée Anémone.
Sans être trop ancré dans les années 80, MA FEMME S’APPELLE REVIENS évoque la solitude urbaine et, quelques années avant QUAND HARRY RENCONTRE SALLY, cette mince barrière, entre amour et amitié, dans la tendre relation unissant un homme et une femme.
Illustré par une BO de William Sheller – mon chanteur et musicien français préféré – le film de Patrice Leconte est d’abord une comédie dans l’esprit de l’époque, plus franche et réaliste, s’adressant alors de manière libre à une nouvelle génération de spectateurs comme VIENT CHEZ MOI J’HABITE CHEZ UNE COPINE.
Certaines répliques, écrites par Michel Blanc, font mouches et pourraient encore servir aujourd’hui. Le film est également l’occasion de retrouver de jeunes espoirs de l’époque tels Pascale Rocard ou Christophe Malavoy.
Michel Blanc faisait oublier Jean-Claude Dusse en incarnant un personnage drôle, tendre et très attachant. Quant à Anémone, si elle aussi faisait rire dans son duo complice avec Blanc, elle était très crédible et offrait au film de beaux moments d’émotion, prouvant déjà ses grands talents d’actrice.
Probablement l’un des meilleurs films de l’après BRONZÉS, MA FEMME S’APPELLE REVIENS mérite vraiment d’être redécouvert.
UFO : Sur la piste extraterrestre (2017) de Ryan Esling
De nos jours, un mystérieux engin est observé dans le ciel, au dessus de l’aéroport de Cincinnati. Étudiant en maths dans la même ville, Derek (Alex Sharp), témoin d’un phénomène similaire dans son enfance, se passionne pour l’évènement et mêne sa propre enquête…
Sommes-nous seules dans l’Univers ? La vérité serait-elle vraiment ailleurs ? UFO n’essais pas d’apporter une hypothétique réponse aux grandes questions de l’humanité en matière d’intelligence extra-terrestre et d’apparition étranges dans le ciel.
Thriller fantastique minimaliste, ce film de Ryan Esling tente une approche par les mathématiques pour développer une intrigue à suspense autour du phénomène des OVNIS. Autant vous le dire tout de suite : si comme moi vous avez toujours été nul dans cette matière, UFO risque de vous rebuter dès le début !
Traité sur un mode épuré, choix artistique ou budget oblige, UFO s’apparente à un RENCONTRES DU 3ème TYPE « réaliste » (pour ne pas dire « du pauvre »), repoussant le spectaculaire pour un traitement proche du documentaire ou du film de fin d’année d’un étudiant de la Femis.
Cette approche minimaliste peut repousser comme elle peut séduire. Elle contribue maladroitement à donner une image vraie à ce film de SF intello mais bien austère par moments.
Seuls les acteurs impliqués – Alex Sharp, David Strathaim et Gillian Anderson, échappée des X-FILES – et une dernière partie prenante sauve ce petit film de l’ennui intersidéral.
Je ne connais pas ces films, merci pour les découvertes :)!
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De rien, je t’en prie 😉
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