STAR WARS IX : L’ASCENSION DE SKYWALKER de J. J. Abrams

Avant de lire cet article, soyez prévenus . Il ne contient aucun spoiler ! Inutile donc d’y chercher des réponses à vos probables questions : Finn est-il le fils de Lando Calrissian ? Le nom de famille de Rey est-il Dibitoire ? Est-ce que Dark Vador est votre père ? Est-ce que C3PO utilise un polish spécial pour être aussi luisant ? Kyche Loren est-il le cousin germain de Kylo ? Y-a-t-il une vie après la mort ? Y-aura-t-il de la neige à Noël ?… Dans le soucis de laisser une certaine surprise à ceux qui n’ont pas encore vu le film, vous ne trouverez aucun détail venant gâcher la découverte. 

L’histoire

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Alors que la Résistance et le Premier Ordre s’affrontent toujours, l’improbable retour de l’Empereur Palpatine (Ian McDiarmid) fait trembler les mondes existants. Pour des raisons à la fois semblables et différentes, Rey (Daisy Ridley) et Kylo Ren (Adam Driver) veulent le retrouver…

 

SACRIFICE ET CONCLUSION

J’ai grandi avec STAR WARS. Ce qui s’appelait encore LA GUERRE DES ÉTOILES m’a emporté au loin, vers une galaxie très lointaine. Vers des mondes extraordinaires, dangereux et éblouissants où l’aventure, le western et l’esprit chevaleresque offraient le plus beaux des voyages.

Suivi de deux autres films – dont, à mes yeux, L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE demeure le meilleur – et formant LA trilogie fondatrice de la saga.

En revenant à STAR WARS, dès 1999, avec 3 préquelles expliquant les origines de Dark Vador, George Lucas avait cédé à cette nouvelle tendance cinématographique, où tout doit être expliqué, décortiqué et justifié.

Une prélogie oubliant l’imaginaire développée depuis plusieurs années chez les fans et dont je fait partie. À l’arrivée, une monumentale erreur. Certes, ces 3 premiers épisodes – si l’on reprend l’idée de Tonton George, faisant de LA GUERRE DES ÉTOILES l’épisode IV – restent des œuvres visuellement éblouissantes mais dénuées d’âme.

Avec LE RÉVEIL DE LA FORCE en 2005, l’idée première était donc de revenir à l’essence de STAR WARS. Certains ont parlé de « fan service » avec le retour des acteurs d’origine, entre autres choses, et le parfum d’UN NOUVEL ESPOIR dans l’air.

2 ans plus tard, LES DERNIERS JEDI est venu bousculé cet état de fait avec un film « décalé », différent sans être hors sujet pour autant. Cette fois-ci, les « gardiens du temple » ont hurlé au blasphème, se plaignant que « leur » saga n’avez rien à voir avec ce film. Comment satisfaire un fan ? Offrez-lui ce qu’il veut, il trouve ça trop ressemblant. Osez la différence et il se plaint d’avoir été trahi !

Entretemps, avant la mise en chantier du RÉVEIL DE LA FORCE, Lucasfilm venait d’être racheté par Disney. Quand il fallait attendre au moins 3 ans pour voir un nouveau STAR WARS, les studios de Mickey entreprirent de sortir chaque année un nouveau film lié à la saga, provoquant une lassitude ou un rejet même chez les adeptes du début.

Avec à nouveau cette volonté stupide de vouloir tout expliquer sans faire confiance à l’imagination du public..

Pour ma part, j’ai apprécié ces derniers films, de l’épisode VII à SOLO en passant par ROGUE ONE. Mais en y réfléchissant, j’ai réalisé qu’aucun d’eux ne m’avait laissé un réel impact, comme ceux de la première trilogie. Aucun d’eux ne contenait réellement une scène marquante, voire plusieurs, comme c’était le cas pour les premiers films.

Avec le recul, j’ai accepter le simple fait que je ne pouvais retrouver l’enthousiasme et la candeur de l’enfance. Les films ont évolué comme les fans de la première heure ont changé.

De ces trois derniers épisodes, L’ASCENSION DE SKYWALKER est, à mes yeux, le meilleur. Une belle façon de conclure la saga des Skywalker, entamée il y a 42 ans de cela.

Riche en émotions, en révélations et en scène épiques, cet épisode IX vient conclure en beauté la saga. Bien sûr, le film n’est pas avare de « fan service » comme il est dit de nos jours. Tout comme Dumas qui reprenaient ses personnages des Mousquetaires, 20 ans après leurs premières aventures.

Les multiples clins d’œil vers les fans de la première heure ne manquent pas. Les retours du maléfique Palpatine et de Lando Calrissian nous sont présentés sans aucune explications. Et il faut accepter les faits tels qu’ils sont.

N’est-ce pas ce que nous désirons tous au fond de nous, finalement ? Un retour vers cette galaxie très lointaine qui nous a emmené vers des mondes imaginaires ? Malgré ce qu’en pensent les éternels râleurs de service (les fans de Star Wars font probablement partie des plus pénibles), L’ASCENSION DE SKYWALKER est un spectacle permanent, magnifiquement porté par les sfx d’ILM et par des acteurs impliqués.

Daisy Ridley est LA révélation de cette trilogie. Petit bout de femme dont la force – et la Force – d’interprétation donne vie à son personnage de Rey, l’actrice est d’une grande implication, alliant sensibilité et magnétisme. Son personnage clé évolue dans sa maîtrise de la Force, amenant de nouveaux pouvoirs, donnant quelques débuts de piste sur ses origines révélées au cours du récit…

À ses côtés, Adam Driver est d’une bouleversante justesse. L’acteur est parvenu à hisser son personnage de Kylo Ren vers des sommets de complexité, probablement le plus riche de toute la saga avec une véritable évolution. D’un Kylo Ren proche de l’ado énervé du RÉVEIL DE LA FORCE, son personnage au tragique parcours donne au film, et à la saga toute entière, une profondeur indéniable.

Le reste du casting est à l’avenant, avec donc les retours de Ian McDiarmid et Billy Dee Williams (ça n’est pas un spoiler, c’est dans le trailer), les personnages liés à la saga comme C3PO / Anthony Daniels, et ceux liés à cette trilogie tels Poe Dameron / Oscar Isaac ou Finn / John Boyega. On peut regretter toutefois qu’ils semblent passer à l’arrière plan.

D’autres sont purement relégués à de la « décoration » (Rose / Kelly Marie Tran), voire éjectés (Général Hux / Domhnall Gleeson), quand des caméos vocaux et des « special guest stars » connus de tous viennent saluer les fans une dernière fois…

La présence de « personnages », comme les Chevaliers de Ren entre autres, intrigue… mais demeure anecdotique, sans réel développement

Ces « tris sélectifs » sont probablement liés à l’intensité du récit, L’ASCENSION DE SKYWALKER pouvant contenir à lui seul la totalité d’une trilogie ! Le résultat séduira certains spectateurs quand il chagrinera les autres.

La présence de Carrie Fisher, primordiale à l’intrigue, pourra troubler. Reste que ses scènes auraient été filmées avant sa disparition. Pour ce qui est des incrustations certaines – entre autres pour des flashbacks – elles demeurent respectueuses de l’actrice et du personnage. Ce qui restera comme l’ultime présence de l’actrice dans la saga, et de Leïa, engendre sans contestes une vive émotion…

Au delà de ces quelques réserves sans réelles gravité à mon humble avis, L’ASCENSION DE SKYWALKER – titre qui n’est pas sans rappeler le double sens du RETOUR DU JEDI – est un épisode final réjouissant, comprenant de nombreuses séquences captivantes et offrant – cela n’engage que moi – un final spectaculaire.

À peine sorti, le film s’attire déjà les foudres des éternels grincheux de service, pénibles à force d’associer le net à un jeu de tirs de fête foraine. Faîtes-vous votre propre avis et laisser les serpents siffler, loin de cette galaxie lointaine, très lointaine.

 

STAR WARS XI : L’ASCENSION DE SKYWALKER (2019) de J. J. Abrams
Avec Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac, John Boyega, Billy Dee Williams, Carrie Fisher, Richard E. Grant…
Scénario : J. J. Abrams et Chris Terrio . Musique : John Williams.

Crédits photos : © Lucasfilm / Bad Robot Productions / Walt Disney Pictures

Pour découvrir la BO composé par John Williams, cliquez ici.

 

Bande-annonce
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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. princecranoir dit :

    Je crois qu’il faut avoir grandi avec cette saga, l’avoir vu traverser les générations, évoluer au fil des suites et des prequelles pour comprendre à quel point Abrams aura été le seul (et je mets Lucas dans le lot avec la prélogie) à saisir la dimension mythologique du récit. Cet épisode ultime, à mes yeux, est semblable au final du Seigneur des Anneaux, apothéose qui convoque l’ensemble d’un parcours parfois erratique mais à l’identité toujours cohérente.
    Bravo pour cette très belle critique qui rejoint celle que je m’apprête à poster, en attendant évidemment le feu croisé des hordes de déçus. 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Merci à toi ! Après, c’est sûr qu’il y aura toujours des déçus. Le problème avec Stat Wars et les « haters » du net, c’est que l’on finit par se demander où sont les déçus sincères et ceux qui veulent se faire remarquer 😉

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