Pour une poignée de films… #43

Au menu de cette 44ème chronique expresso : un des derniers films de John Ford, une comédie policière 70’s et un polar avec Al Pacino.

 

LA TAVERNE DE L’IRLANDAIS (1963) de John Ford

Au début des années 60, en Polynésie Française, 3 anciens soldats américains, restés sur place après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, voient débarquer la fille de l’un d’entre eux pour une histoire d’héritage…

LA TAVERNE DE L’IRLANDAIS (DONOVAN’S REEF en VO) représente plusieurs étapes clés dans l’histoire du cinéma. Le film marque l’ultime collaboration entre John Wayne et John Ford et les retrouvailles entre Wayne et Lee Marvin, un an après L’HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE.

C’est également l’une des dernières réalisations de John Ford qui s’éloigne ici du Western pour une comédie mêlant exotisme et romance. Film familiale, LA TAVERNE DE L’IRLANDAIS se déroule dans une île imaginaire du Pacifique. Le Technicolor vient rehausser le cadre paradisiaque des lieux, filmé en réalité du côté d’Hawaï.

John Wayne délaisse lui aussi le Stetson et les bottes de cow-boy qui firent sa renommée pour la casquette d’un baroudeur au cœur tendre, grand bagarreur mais piètre Don Juan quand l’amour frappe à sa porte !

Véritable film d’aventures tout public comme il s’en faisait à une époque où les voyages et autres clubs de vacances ne s’étaient pas encore démocratisés, LA TAVERNE DE L’IRLANDAIS est une pépite vintage qui mérite, par ces temps incertains, d’être (re)découverte pour sa légèreté et son cadre enchanteur, dans l’esprit de HATARI! que Wayne tourna un an plus tôt.

S’il n’est ni le plus grand film de John Ford ni celui de son acteur fétiche, il reste une œuvre très agréable et un « feel good movie » qu’on ne peut bouder.

 

 

LES QUATRE MALFRATS (1972) de Peter Yates

Au début des années 70 à New York, 4 gangsters amateurs sont contactés par un ambassadeur africain pour dérober un bijou exposé dans un musée…

Le nom de Peter Yates ne dira peut-être rien à certains d’entre vous. Ce cinéaste britannique est pourtant le réalisateur de BULLITT, LA GUERRE DE MURPHY ou LES GRANDS FONDS, Au début des années 70, il met-en-scène cette sympathique comédie policière nommée LES QUATRE MALFRATS chez nous et THE HOT ROCK en version originale.

Doté d’un casting attachant – avec Robert Redford, George Segal, Ron Leibman et Paul Sand – le film possède cette patine vintage et 70’s qui lui donne un attrait indéniable. Ce quatuor de malfrats est constitué de véritables braqueurs amateurs, jamais à l’abris d’une bévue !

Avec en tête Dortmunder (Redford) le « cerveau » de la bande tout juste sorti de prison et sujet à l’anxiété, Kelp (Segal) l’initiateur trop optimiste du casse aux « doigts de fée », Murch (Leibman) le chauffeur légèrement fêlé de la bande et Greenberg (Sand) l’intello spécialiste en explosifs.

Récit d’un casse sur une tonalité légère, dans l’esprit d’OCEAN’S ELEVEN ou BRAQUAGE À L’ITALIENNE, LES QUATRE MALFRATS mêle la comédie au suspense, les gags alternant avec les rebondissements.

Adapté d’une nouvelle de Donald E. Westlake, dont le personnage de John Dortmunder revint dans une série de romans et dont plusieurs œuvres furent transposées au cinéma, LES QUATRE MALFRATS se suit avec le sourire tant les situations rocambolesques viennent compliquer le vol du diamant au centre du récit.

Soutenue par une BO signée Quincy Jones, la mise-en-scène de Peter Yates maintient l’attention de ce polar humoristique au rythme tranquille et à la fin particulièrement jubilatoire.

 

 

MÉLODIE POUR UN MEURTRE (1989) de Harold Becker

À New York, 2 hommes, adeptes des rendez-vous galants par le biais de petites annonces, sont assassinés. Frank Keller, un flic rongé par son divorce, enquête et tombe amoureux d’Helen, la principale suspecte…

Sorti en 1989, MÉLODIE POUR UN MEURTRE – SEA OF LOVE en VO, d’après une vieille chanson qui tient une place particulière dans le récit… – marquait le retour d’Al Pacino sur grand écran après une « pause théâtrale », décidée à la suite de plusieurs échecs cinématographiques dans les années 80.

Succès critique et commerciale, ce suspense, sans être d’une grande originalité, parvient à maintenir l’attention par sa mise-en-scène efficace et le jeu des acteurs.

Ellen Barkin, parfaite dans le rôle ambigu d’une femme victime ou manipulatrice, et John Goodman, idéale en collègue bonhomme du flic chargé d’une enquête épineuse, offrent de belles prestations et apportent un plus indéniable à l’attrait du film.

En tête de casting, Al Pacino est, comme toujours, impeccable dans le rôle d’un flic cassé par la vie, impliqué dans une enquête qui peut le sortir de sa dépression comme elle peut s’avérer fatale.

Si l’on peut parfois regretter que l’acteur en fasse un peu trop dans l’usage de la fameuse « Méthode » de l’Actors Studio, son personnage de (faux) loser est des plus attachants.

Le couple qu’il forme avec Ellen Barkin, entre sensualité, attraction et méfiance, est l’un des atouts de MÉLODIE POUR UN MEURTRE. À noter que les deux acteurs se retrouveront quelques années plus tard dans OCEAN’S 13, dernier opus de la trilogie de Steven Soderberg.

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Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. princecranoir dit :

    Je n’ai vu que la Taverne, bon souvenir. Je prends note des autres qui pourraient me plaire également.

    J’aime

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