Pour une poignée de films… #46

Un casse très 70’s, une série B de SF 80’s et de l’épouvante gothique inspirée d’une histoire vraie sont au sommaire de cette chronique rapido numéro 46.

 

DOLLARS (1971) de Richard Brooks

Au début des années 70, dans l’ex République Fédérale Allemande, Joe Collins (Warren Beatty), un employé de la sécurité d’une banque, découvrent que plusieurs malfrats utilisent les coffres pour blanchir de fortes sommes. Avec l’aide de Dawn (Goldie Hawn), une prostituée qui connait ces truands, il va monter un ingénieux braquage pour leur subtiliser l’argent…

Après avoir évoqué MEURTRES EN DIRECT dans la précédente chronique rapido, je reviens vers Richard Brooks avec le méconnu DOLLARS ($ en VO), sympathique comédie policière aujourd’hui un peu oubliée.

Typique d’une époque lointaine, avec son couple d’anti-héros glamour (Beatty et Hawn) et leurs mésaventures d’avant la chute du Mur de Berlin, DOLLARS est une agréable découverte sur le tard en ce qui me concerne. Si comme moi vous êtes friands de films de casses, traités sur un ton mêlant action, suspense et comédie, il y a de fortes chances que DOLLARS vous plaise autant qu’il m’a plu.

N’écartant toutefois pas quelques longueurs lors de certaines séquences de poursuites, ce divertissement signé Richard Brooks, cinéaste américain qui mérite d’être (re)découvert, vaut le détour pour de nombreuses raisons : son récit complexe et savoureux, son casting de seconds rôles 5 étoiles (Gert Fröbe, Robert Webber ou bien encore Arthur Brauss que j’ai pris un moment pour Poutine !), son couple de stars vedettes (Warren Beatty en cousin de Danny Ocean et Goldie Hawn en écervelé sexy) et sa formidable BO.

Composée par le grand Quincy Jones, la musique de DOLLARS s’est offert des guest stars comme Roberta Flack ou Little Richard, excusez du peu. Elle constitue l’autre atout maître de ce film sans prétention mais qui vaut sincèrement le détour.

 

 


LE GUERRIER DE L’ESPACE (1983) de Lamont Johnson

Au 22ème siècle, une forte prime est promise pour retrouver 3 rescapées du crash d’un vaisseau spatial sur une planète interdite. Attiré par l’annonce, Wolf (Peter Strauss), un mercenaire cynique, va braver tous les dangers et affronter l’ignoble Overdog (Michael Ironside) qui a capturé les trois jeunes femmes…

Produit par Ivan Reitman, réalisateur de GHOSTBUSTERS, LE GUERRIER DE L’ESPACE (sous-titré AVENTURES EN ZONE INTERDITE) eut la malchance d’être distribué aux États-Unis en mai 1983… soit à peine une semaine avant LE RETOUR DU JEDI ! Son échec commercial fut pourtant rattrapé par un réel engouement lorsque les vidéo clubs, alors en vogue, le proposèrent à la location.

Sorti en septembre de la même année en France et aujourd’hui quelque peu oublié, le film est une série B initialement prévue en 3-D, d’où son générique « explosif » et ses astéroïdes flottant au premier plan de l’image. Je me souviens des articles enthousiastes de la presse spécialisée – dont « L’Écran Fantastique » – pour ce curieux mélange de SF et de film post-apo. Et de sa découverte au cinéma dans une petite salle de Lille…

Sans être inoubliable, ce SPACEHUNTER (en VO) est une très agréable BD fantastique, au scénario sans surprises, aux « emprunts » évidents – un peu de space-opera, un peu de NEW YORK 1997, beaucoup de MAD MAX et un héros à la Han Solo – et aux personnages principaux attachants.

Menant le film avec charisme, l’acteur Peter Strauss (le Rudy Jordache de la saga tv LE RICHE ET LE PAUVRE) est parfait dans la peau de ce « gentil vaurien » mal rasé. À ses côtés, la toute jeune Moly Ringwald (2 ans avant BREAKFAST CLUB) et Ernie Hudson (GHOSTBUSTERS) jouent les complices de service, apportant humour et péripéties supplémentaires au récit.

Face à eux, Michael Ironside (SCANNERS, TOTAL RECALL, STARSHIP TROOPERS) cabotine à souhaits sous les horribles postiches du méchant et bien nommé Overdog, monstre barbare échappé d’un cauchemar de fin du monde. Volant presque la vedette au trio de choc Strauss / Ringwald / Hudson, il semble se délecter à en rajouter des tonnes dans un personnage qu’on aime détester dès son apparition.

Vous l’aurez compris, LE GUERRIER DE L’ESPACE n’est pas un chef d’œuvre du genre et risque probablement de décourager les jeunes spectateurs habitués aux sfx de synthèse. Mais c’est une très sympathique série B qui mérite d’être (re)découverte.

 

 

LA MALÉDICTION WINCHESTER (2018) de Michael et Peter Spierig

Vers la fin du XIXème siècle aux États-Unis, Sarah Winchester (Helen Mirren), unique et dernière héritière du célèbre fabricant d’armes, entreprend de faire construire une immense et étrange demeure en Californie. Fortement atteinte après une succession de drames familiaux, elle y investit des sommes colossales, ce qui inquiète les actionnaires de la société Winchester. Le Dr Éric Price (Jason Clarke) est alors envoyé sur place pour constater de l’état de santé de Sarah…

Le récit de la maison hantée des Winchester est bien connu des américains. À l’origine de cette troublante histoire, il y a une dramatique succession de faits qui, le temps et le bouche-à-oreille aidant, ont entretenu la légende de Sarah Winchester et de son étrange demeure.

En 1862, Sarah Lockwood Pardee épouse William, fils d’Oliver Winchester, riche industriel à l’origine de la fameuse carabine à répétitions. Le jeune couple perd une petite fille quelques temps après sa naissance. Puis, à la mort du patriarche, William Winchester hérite de l’entreprise… avant de succomber à son tour, laissant Sarah à la tête d’une grosse fortune et de la moitié de la compagnie.

Profondément touchée par cette série de drames, cette dernière va sombrer dans la dépression et l’occultisme, persuadée que la fabrication d’armes à feu liées à de nombreuses morts, a donné naissance à une malédiction sur la famille Winchester. Vers 1884/1886, elle va entreprendre la construction d’une immense bâtisse, équipée des dernières nouveautés en matière d’architecture, dans le but de « retenir » les fantômes qui auraient juré de se venger ! Cet immense chantier ne se terminera qu’en 1922, à la disparition de Sarah Winchester. Et entraînera avec lui  un désastre financier pour la fabrique de carabines. On peut toutefois se demander si la veuve de William n’avait pas tenté, à sa façon, de chercher le pardon dans cette faillite programmée…

LA MALÉDICTION WINCHESTER privilégie l’angle fantastique de cette étrange histoire. Interprétée par la talentueuse Helen Mirren, le personnage de Sarah apparaît tout de noir vêtue telle une âme en peine et tourmentée. Elle vole la vedette à son principal partenaire Jason Clarke, dans le rôle d’un médecin calme et pragmatique, cachant un lourd et douloureux passé.

Loin d’être révolutionnaire, cette petite production australienne joue plus sur un fantastique gothique soigné que sur de l’horreur choc et déstabilisante. On frémit même si le film est sans surprises et évolue dans les codes habituels du genre de la maison hanté. LA MALÉDICTION WINCHESTER vous accrochera cependant, si vous êtes amateur d’épouvante classique. À noter que la véritable maison des Winchester, avec ses portes et ses escaliers ne menant nulle part et considérée aujourd’hui comme l’une des plus hantées des États-Unis, peut dorénavant se visiter.

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