TENET de Christopher Nolan

L’histoire

Un agent de la CIA (John David Washington) mène une véritable course contre la montre pour déjouer les méfaits d’Andrei Sator (Kenneth Brannagh), un trafiquant d’armes russe capable d’inverser le cours du temps et de provoquer la destruction du monde…

 

Et vice et versa…

Après l’Inception, l’Inversion. Plusieurs fois repoussé pour cause de putain de virus Covid 19, TENET, nouveau film de Christopher Nolan est enfin distribué au cinéma depuis une dizaine de jours.

Annoncé un peu « pompeusement » comme le film miracle qui va sauver l’industrie cinématographique à lui tout seul, le film divise déjà la critique et le public tout en attirant le monde vers les salles.

Ce que l’on doit reconnaître au cinéaste britannique, c’est d’avoir su concilier blockbuster et récit original, grand spectacle et film d’auteur avec des œuvres réussies comme la trilogie DARK KNIGHT, INCEPTION ou INTERSTELLAR. Un peu comme si un cretin bobo des Inrockuptibles ou de Télerama trinquait le verre de l’amitié avec un scribouillard de Voici ou Paris Match. De l’impensable en quelque sorte.

Pourtant, avec TENET, Christopher Nolan semble s’être engouffré dans une voie sans issue, comme s’il s’était auto-parodié sans vraiment le vouloir (mais le bonhomme est si mystérieux donc… allez savoir !).

Le film en lui même est prenant dès les premières minutes, c’est un fait. On se laisse embarquer dans une intrigue pleine d’action, sans trop savoir où l’on va mais en se disant que l’on va faire un beau voyage dans l’inconnu, tout en ayant conscience que ce sont des héros de fiction qui vont s’en prendre plein la tête alors que nous resterons tranquillement assis dans nos fauteuils, masques sur la tronche, attentifs pour ne rien perdre de l’intrigue. Le cinéma, quoi…

Et pour peu que l’on ne soit pas trop pragmatique, on acceptera le postulat étrange de départ : à la suite d’une catastrophe nucléaire, des objets irradiés traversent le temps en marche arrière ! Comme une bonne vieille cassette audio ou VHS que l’on rembobine, ou tout simplement une vidéo dont on fait dérouler les images en mode inversé.

Rien de bien compliqué malgré les éternels reproches rapidement balancés par des internautes de Panurge, suivant la pensée unique actuel comme du bétail sous amphet’. Complexe mais pas compliqué.

Interprété par un John David Washington sérieux à s’en faire péter les mâchoires, le « héros » du film – protagoniste dont on ne connaîtra jamais le nom – est aidé dans sa tâche ardue par Neil (Robert Pattinson, impeccable), un mystérieux complice dont le « twist final » nous révélera le véritable rôle.

Face à eux, Kenneth Brannagh incarne le méchant de l’histoire, trafiquant russe comme il se doit, véritable ordure mais, curieusement, le plus « humain » du film. Car le sérieux permanent dans lequel baigne TENET reste certainement l’un de ses points faibles.

À trop vouloir demeurer dans une constante tonalité tendue comme l’élastique d’un string trop serré, le film donne soit l’envie de bailler, soit celle de rire involontairement. Christopher Nolan a beau nous offrir un spectacle soigné et prenant dans sa première partie, il poursuit son film en oubliant les spectateurs sur le bord de la route.

Excès de confiance en lui-même ou en son fidèle public qui, cette fois-ci, aura envie d’aller prendre l’air pour profiter du moment présent sans chercher à le remonter. Trop de « distinctions » longuement travaillées pour se démarquer des autres, à grands renforts d’actrices de 2m28 ou d’éternelle bande originale casseuse de tympans (les « Pouuaah » de Ludwig Göransson remplacent ici ceux de Hans Zimmer).

Spectacle prenant et complexe, TENET vaut malgré tout le détour, projet mille fois plus passionnant et inventif que les pénibles productions françaises du moment, entre passéisme 80’s et blagues de Toto.

Mais ses aspects volontairement élitistes et confus jouent pour une fois contre leur auteur. Un peu plus de légèreté et de simplicité te feraient un bien fou, Chistopher…

 

TENET (2020) de Christopher Nolan.
Avec John David Washington, Robert Pattinson, Kenneth Brannagh, Elizabeth Debicki, Michael Caine, Dimple Kapadia, Himesh Patel…
Scénario : Christopher Nolan. Musique : Ludwig Göransson.

 

Crédits photos : Warner Bros Pictures

 

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