Espace, frontière de l’infini… Si la série STAR TREK des années 60 n’a jamais réussi à s’imposer en France, malgré un club de fans fidèles, la saga intersidérale s’est développée depuis plus de 50 ans par le biais de romans, de films et de nouvelles aventures télévisuelles.
Découverte enthousiaste de STAR TREK : PICARD, l’un des derniers opus de cette «quête des étoiles», là où l’Homme n’est jamais allé.
L’histoire
Au XXIVème siècle, une vingtaine d’années après la fin des aventures de l’équipage de l’Enterprise D puis E, Jean-Luc Picard (Patrick Stewart) a pris sa retraite dans le vignoble familliale quelque part en France, après être devenu Amiral puis avoir démissionné de Starfleet. La nuit, ses rêves sont hantés par d’étranges visions récurrentes, où l’androïde Data (Brent Spinner) semble vouloir lui transmettre un message. Picard a bientôt la visite d’une jeune femme inconnue qui réclame son aide…
Retour sur le pont
S’il est une chose qui m’agace profondément, c’est ce sentiment d’obligation qui parcoure les «télévores» comme il s’est installé chez les amateurs de littérature et les cinéphiles. Vous savez, cette impression d’être plus ou moins contraint de devoir suivre, regarder, aimer ou détester ce qui est tendance et partager sur le net.
Sans jouer volontairement l’esprit de contradiction, ni à m’imposer en leader rebelle, j’ai toujours préféré me faire ma propre opinion, quitte parfois à me tromper et le reconnaître.
En matière de séries dans l’air du temps, je n’ai jamais vu LA CASA DE PAPEL (mais j’y viendrais peut être un jour), je n’ai pas accroché à GAMES OF THRONE et il m’a fallu du temps avant de pleinement apprécier KAAMELOTT et de la suivre avec énormément de plaisir.
Pour être franc avec vous qui me lisez, je n’adhère pas non plus à cette mode du binge-watching consistant à engloutir d’un trait la totalité d’une série tv. Je peux sincèrement comprendre que l’on ne puisse décrocher d’un récit passionnant. Mais l’indigestion volontaire dans le simple but d’aller plus vite que les autres et de briller au bureau le lendemain matin ou en société à la traditionnelle soirée «comparative» (Tu bosses dans quoi ? T’as pas de gosses ? T’es pas marié ? Ça marche mal la pub en ce moment, non ? Vous avez lu le dernier Sollers ?) ne m’intéresse pas.
C’est donc avec du retard que j’ai vu la série STAR TREK : PICARD. Et comme on dit sur Terre, mieux vaut tard que jamais ! Bien sûr, cette fiction nécessite d’avoir quelques connaissances de l’univers «Trekien» avant de l’aborder. Vous pouvez toujours la regarder et l’apprécier sans pour autant connaître toutes les autres histoires évoquées dans les autres séries. Mais cela rendra probablement votre visionnage moins agréable et plus abscons.
Proposée sur Amazon Prime, PICARD est une suite des explorations spatiales de l’équipage de STAR TREK : THE NEXT GENERATION, diffusées entre 1987 et 1994. La série est centrée sur le Capitaine de THE NEXT GENERATION, Jean-Luc Picard, d’origine française mais interprété par le britannique – et excellent – Patrick Stewart.
Pour beaucoup d’entre vous j’imagine, l’acteur est surtout connu pour son interprétation du Professeur Xavier dans les films X-MEN. Issu de la Royal Shakespeare Company, on a pu aussi le voir au cinéma dans EXCALIBUR, COMPLOTS et récemment dans LOGAN.
Le Capitaine qu’il a interprété à la télévision durant 7 ans, puis au cinéma dans 4 films inégaux (le meilleur reste à mes yeux STAR TREK : FIRST CONTACT) était un homme posé et diplomate, loin du fougueux et «frimeur» Kirk. Personnage intéressant et complexe, Picard a connu de nombreuses aventures et mésaventures en allant vers l’inconnu, poursuivant l’idée première de la série classique : «découvrir de nouveaux mondes étranges et aller là où l’Homme n’est jamais allé auparavant» (à peu de choses près…).
Dans ST : PICARD, on le retrouve donc vieilli, écarté plus ou moins volontairement d’une Fédération des Planètes Unies – l’ONU du futur en quelques sortes – et de son organisme d’exploration spatiale Starfleet qu’il ne reconnaît plus et qui, selon lui, a perdu les valeurs humaines auxquelles il était attaché.
Mais l’ex-explorateur des étoiles va bientôt devoir reprendre du service, résoudre une énigme, faire face à sa propre fragilité et déjouer un conflit galactique dévastateur…
Si comme moi vous êtes un mordu de SF et des nombreux sujets actuels ou passés que ce genre permet d’aborder, en mêlant spectaculaire, réflexion et philosophie, ST : PICARD est fait pour vous. Bénéficiant d’une photographie des plus soignées, d’un sujet évoquant certaines craintes actuelles et la grande question «les machines ont-elles une âme ?» comme l’avait posé à leurs façons Philip K. Dick ou Isaac Asimov il y a des années, ce nouvel opus STAR TREK est d’une très grande qualité.
Là où STAR TREK : DISCOVERY (toujours sur Netflix) m’avait déçu après seulement quelques épisodes, STAR TREK : PICARD n’oublie jamais qu’au delà du récit de SF le plus vertigineux et des images les plus belles une histoire profonde et des personnages attachants sont à privilégier.
L’une des grandes réussites de la saga STAR TREK, dans sa globalité, est d’avoir bâti une «Histoire du Futur». Et si les multiples références à cette «Histoire» passeront pour du fan-service aux yeux de certains, elles sont ici présentes pour nous rappeler que l’imaginaire développé par cet univers est sans limites, nous impliquant avec passion.
Les fans auront grand plaisir de retrouver certains acteurs qui, autour de Patrick Stewart, ont contribué à la légende STAR TREK. Tous, connaisseurs et néophytes, découvriront que, tout en respectant la matrice de base, ST : PICARD réussit à s’adapter à notre époque et continue de nous faire voyager loin de la gravité terrestre.
STAR TREK : PICARD, une série créé par Alex Kurtzman.
Avec Patrick Stewart, Santiago Cabrera, Michelle Hurd, Alison Pill, Isa Briones…
Saison 1
STAR TREK : PICARD est disponible actuellement sur Amazon Prime.
L’intégralité des autres séries STAR TREK (Classic, The Next Generation, Deep Space Nine, Voyager, The Animated Series, Enterprise et Discovery) est disponible sur Netflix.
En bonus, le superbe générique d’intro de la série.