Dans mes souvenirs de vieux Movie Freak, la période des fêtes de fin d’année est, entre autres, synonyme de rediffusion de beaux films. Des classiques dont on ne se lasse pas comme LA VIE EST BELLE de Frank Capra. Et les films de Charles Chaplin.
Rire, pleurer et sourire
Comme certains d’entre vous, voire beaucoup d’entre vous, je n’aime pas cette époque de fin d’année. Je l’ai déjà évoqué ici même. Je ne vais pas me mettre à radoter… S’il est toutefois des moments lumineux dans cette atmosphère de nostalgie, de festivités plus ou moins forcées, de froid et de grande fatigue, ce sont les rediffusions de beaux classiques du cinéma, destinés au plus grand nombre.
Je devais avoir 6 ou 7 ans lorsqu’un cycle de films de Chaplin fut programmé à la télévision, en fin d’après-midi. À mon âge et à cette époque, Charles « Charlie » Chaplin était encore «Charlot», le vagabond d’une série de court-métrages qui faisaient parfois le bonheur de programmes familiaux, ou qu’un instituteur projetait lors d’une séance exceptionnelle vers la fin de l’année scolaire.

Le programme proposé cette année là pour les fêtes comprenait de beaux classiques comme LE KID, LA RUÉE VERS L’OR, LES LUMIÈRES DE LA VILLE, LE DICTATEUR et LES TEMPS MODERNES. Enfant, les messages humanistes et engagés que contenaient ces films prodigieux m’échappaient. Mais ce fut une belle découverte qui me marqua l’esprit et le cœur pour toujours.
LE KID me bouleverse encore aujourd’hui. Je pleure toujours lorsque le petit garçon et le vagabond sont séparés par la police, puis lorsqu’ils se retrouvent à la fin d’une course-poursuite haletante. Et la scène finale des LUMIÈRES DE LA VILLE garde la même émotion, lorsque le vagabond croise à nouveau la jeune fleuriste qui a recouvré la vue…
Ces beaux films, que l’on ne voit plus ou presque sur les nombreuses chaînes de télévision, étaient bien sûr remplis de gags imaginatifs et inoubliables – la séquence de l’usine dans LES TEMPS MODERNES, celle de la cabane au bord du gouffre dans LA RUÉE VERS L’OR – et l’enfant que j’étais fut définitivement marqué par l’énergie de ce petit homme au visage si expressif…
L’an dernier, l’exposition CHARLIE CHAPLIN L’HOMME ORCHESTRE m’a rappelé ces beaux souvenirs. L’idée était d’évoquer le parcours de Chaplin par le biais de la musique puisqu’il composait lui-même les BO de ses films, en artiste complet.
Belle exposition ludique et interactive, où le public, encore à découvert et sans obligation de porter le masque à cette époque, était essentiellement familial. Au cours de la visite, un grand écran projetait ce moment inoubliable du DICTATEUR où Chaplin / le vagabond, pris pour le despote Hynkel dont il est le sosie, fait ce bouleversant discours face à une foule attentive.

Autour de moi, enfants et adultes étaient tous silencieux. L’émotion pouvait se lire dans les regards et mes souvenirs d’enfance, au temps de cette découverte capitale, refirent surface. Double émotion. Comme les rires et les larmes indissociables des films de Chaplin.
Photo de couverture : LES TEMPS MODERNES
Diantre, j’ai totalement zappé cette expo l’an dernier !
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