Confidences déconfinées #1

En ce début de saison estivale, premier volet de ces CONFIDENCES DÉCONFINÉES dédié à la glorieuse ère des vidéoclubs et des locations de cassettes VHS.

 

SOYEZ SYMPA, REMBOBINEZ

Non, je ne vais pas vous parler du film de Michel Gondry, ni de mon podcast sur les classiques du cinéma (bon, pour le placement produit, c’est fait…). Alors que nous vivons actuellement un déconfinement en cette joyeuse période de pandémie mondiale et que les vacanciers de juillet vont se ruer sur les plages pour entretenir leur bronzage et abreuver leurs comptes Tik Tok de cocktails fluos shootés en gros plans, l’envie de revenir vers quelques souvenirs du « monde d’avant » m’est venue en tête.

Nostalgie facile certes, mais appuyée par la vision de l’excellent documentaire THE LAST BLOCKBUSTER, actuellement en replay sur TCM Cinéma (là, c’était juste pour partager l’info). Le reportage en question revient sur la chaîne américaine de vidéoclubs BLOCKBUSTER, très en vogue dans les années 80-90, puis ayant connu le déclin et la fermeture après l’engouement pour la VOD et les services de streaming par abonnement comme Netflix.

Je sais ce que vous êtes en train de penser à mon sujet : encore des lamentations de vieux con à la sauce « c’était mieux avant » ! Après tout, vous êtes libres de vous faire votre propre opinion. Et pour tout dire, il y a certainement du vrai dans ce que vous imaginez en ce moment… Mais il n’y a pas que ça.

Quand on a connu cette période « insensée » du début des années 80, où l’accès à tous les genres du cinéma était permis pour tous (ou presque) – du grand classique à la production Z italienne – contre une somme modique, il est difficile de ne pas avoir un sourire émue en songeant à ces glorieux moments. Et d’avoir un rire jaune en se rappelant les contraintes que cela entraînait parfois !

Face à l’emballement excessif vis-à-vis des années 80, venant de trentenaires n’ayant qu’une série de clichés pour toute expérience, j’ai parfois envie de m’énerver. Non, les 80’s n’étaient pas un Eldorado de la joie de vivre et des bonheurs simples. Les radios FM diffusaient de nombreuses daubes faisandées, les pâles copies françaises de petits polars US se prenaient pour des chefs-d’œuvre et certains blockbusters américains ont très mal vieilli.

Mais il est certain qu’en comparaison des « années grises » que nous traversons actuellement, la folie fluo des années 80 peut sembler bien attractive.

Ainsi, devant ces robinets à films qui distribuent pour 3 fois rien un flot ininterrompu de films et séries TV de qualité variable, la quête du Saint Graal que représentait la location d’un MAD MAX 2, d’un BONS BAISERS DE RUSSIE, d’un PROFESSIONNEL ou d’un BATMAN RETURNS en VHS avait un parfum inimitable. Celui de la nostalgie bien sûr. Et du tabac froid d’un précédent abonné c’est certain !

Au début des années 80, ma famille avait investit dans la location d’un magnétoscope VHS dans un centre Kiloutou près de chez moi. Oui, ceux-là même qui louent des outils de jardinage, camionnettes et autres outils de travaux domestiques ! Leurs dirigeants avaient du nez, c’est sûr. Et certains centres – comme celui-ci – proposaient, en plus des lecteurs enregistreurs, un grand panel de titres, du cartoon populaire au film pour amateurs de galipettes lubriques !

Nos premières locations familiales était déraisonnables : nous repartions avec des brassées de K7 VHS et nous passions des week-ends entiers à visionner des films, à partager ensemble des heures de rires, d’angoisse et d’émotion. Une overdose de films amplifiée par la nouveauté du produit. Et par le manque d’un papa trop tôt disparu. Mais ça, c’est une autre histoire…

D’autres vidéoclubs ont suivi. Toujours pleins à craquer. Lors d’une expédition commando, chacun d’entre nous avait pour mission de repérer l’ultime pépite et de s’en emparer avant les autres. Plus qu’une fantaisie, une aventure inoubliable pour l’ado apprenti cinéphile que j’étais alors…

L’accueil de ces vidéoclubs allait de l’ignorance méprisante – « Quel film ? Flash ?… Fletch Aux Trousses ? Ah ben non, connais pas… » – aux recommandations chaleureuses – « Alors, ça vous a plu Un Cadavre Au Dessert ? Ça surprend hein ? » – mais il y avait du contact, même si se garer en double-fil pour déposer une location en retard n’était pas sans risques…

Étudiant, j’ai connu beaucoup de mes « collègues » qui rêvaient d’ouvrir un vidéoclub quand d’autres imaginaient déjà leur propre bar. Puis le DVD à remplacer la VHS. Les distributeurs automatiques fleurissaient et remplaçaient progressivement les commerces, comme leurs employés.

Aujourd’hui, plus besoin de bouger. Un abonnement, une télécommande, un bouton et le film de votre choix est disponible. Dans la langue et le format de votre choix. On appelle ça le progrès, il faut être beau joueur et ne pas sombrer dans le passéisme comme me l’avait rappeler un « bon ami » dont le nom m’échappe et que j’avais toujours trouvé un peu rachitique du bulbe.

Certains soirs d’ennui, je passe plus de temps à choisir un film en VOD qu’à m’emparer d’un film de ma collection. Suis-je déjà un vieux con ? C’est fort probable. Mais ça m’est bien égal.

 

Crédits photos : © pexels.com

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