Confidences déconfinées #2

Jean-Paul Belmondo n’est plus et nous sommes tous orphelins. Il y a des nouvelles qu’on ne peut croire, qu’on ne veut croire. L’information a beau faire la une de tous les médias, je ne m’y résous pas. Souvenirs…

les héros ne meurent jamais

C’est l’été 1975, en vacances en famille à la montagne. La merveilleuse découverte des Alpes pour le petit garçon rêveur que j’étais, et que j’essaie de rester malgré la vie. Un soir, nous faisons une séance cinéma dans la belle salle du coin. Il y a du monde. PEUR SUR LA VILLE de Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo est proposé ce jour là. Une de mes premières séances de « grand ». Quelle fierté  pour l’enfant que j’étais…

C’est aussi la première fois, si mes souvenirs sont bons, que je vois Bebel sur un grand écran. Sa gouaille, sa décontraction, cette complicité avec le public. Cette générosité dans la manière de ne pas se prendre au sérieux tout en le faisant sérieusement. Plus tard, je serais Belmondo, je veux être comme lui.

« 1000 vies valent mieux qu’une » est le titre d’un recueil de ses souvenirs. On devrait y penser plus souvent à ce titre. Jean-Paul Belmondo a eu 1000 vies. Une gourmandise contagieuse. Une façon pleine de panache de nous dire « tout cela n’est qu’un jeu ». De l’élégance dans la désinvolture, toujours en mouvement, même dans les moments difficiles.

Ses films passaient déjà en boucle quand j’étais enfant. LE CASSE, titre qu’un copain avait « rectifié » en me disant « t’as vu LA CASSE hier à la télé ? ». 100 000 DOLLARS AU SOLEIL et cette façon ironique d’interpeller Lino en disant « Alors Plouc ?… ». LE MAGNIFIQUE que l’on retrouvait souvent le soir du réveillon et dans lequel Bebel excellait dans un double rôle, à la fois délirant et touchant, excentrique et tendre. L’HÉRITIER qui m’avait profondément retourné parce qu’il ne « gagnait » pas à la fin. Autant vous dire que le dénouement du PROFESSIONNEL m’avait dévasté !

Plus tard, je découvre À BOUT DE SOUFFLE, LE DOULOS, CLASSE TOUS RISQUES, L’HOMME DE RIO qui devint l’un de mes films de chevet… Dans les années 80, chacun de ses nouveaux films était un évènement. La rentrée des classes importait peu. On aurait un nouveau Bebel à savourer !

Je me fous des intellos qui ont vivement critiqué les films dits « commerciaux » que Jean-Paul Belmondo a tourné dans les années 70 et 80. J’aime tous ses films. Je prends autant de plaisir à revoir UN SINGE EN HIVER, lorsqu’il tutoie les anges avec Jean Gabin, que lorsqu’il balance des bourrepiffes aux nazis dans L’AS DES AS.

Dans toutes ces œuvres qui m’ont procuré tant de plaisir, ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ tient une place à part. J’adore ce film, son personnage de Sam Lion qui part en pleine réussite, comme un récit miroir avec l’acteur. C’est une fiction mais il a du se reconnaître, j’en suis persuadé.

Ce film me rappelle mon père. Quand il sort dans les salles, cela fait déjà 10 ans que mon papa n’est plus là. Mais je le retrouve dans la façon d’être du personnage. Dans le regard de Jean-Paul Belmondo. La fiction et le réel se mélange et je pleure à chaque vision du film. De tristesse et de joie.

Aujourd’hui, l’émotion est encore plus forte. Les souvenirs et le temps qui passe nous rapprochent toujours un peu plus de ceux qui nous manquent. Les films restent pour l’éternité, je veux le croire. Jean-Paul Belmondo n’est pas parti. Les héros ne meurent jamais.

 

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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. princecranoir dit :

    Bel hommage à travers un texte très émouvant et personnel. Merci.

    Aimé par 1 personne

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