SUR LES CHEMINS NOIRS de Denis Imbert

L’HISTOIRE

De nos jours en France, Pierre (Jean Dujardin), un écrivain baroudeur à succès et porté sur la boisson, est victime d’un grave accident après une soirée trop arrosé. Il s’en sort de peu et décide d’entreprendre un périple seul et à pieds, sur des petites routes isolées – les « chemins noirs » tels qu’il les nomme –  entre le sud-est du pays et les côtes normandes. Une façon pour lui de se reconstruire physiquement et psychologiquement…


PARCOURS INTIME

Autant vous le dire, j’ai un peu honte mais l’accident survenu à l’écrivain et explorateur Sylvain Tesson en 2014 m’avait quelque peu échappé. J’apprécie l’homme et son parcours. Et son « isolement forcé » en Sibérie m’avait fasciné. Mais il m’est impossible de me souvenir ce qui m’a fait survoler ce drame il y presque 10 ans maintenant…

Il aura donc fallu cette adaptation au cinéma par le réalisateur Denis Imbert (MYSTÈRE) pour que cela me revienne en mémoire. Et une bande-annonce plus tard, j’allais découvrir SUR LES CHEMINS NOIRS en salle avec mon grand frère.

Avec le recul, je crois qu’il y avait plus que cela dans cette envie de découvrir le film au cinéma. Alors que le monde semble se noyer dans un tourbillon d’informations de plus en plus inquiétantes et sombres, SUR LES CHEMINS NOIRS est un film s’adressant à chacun d’entre nous. Le récit d’un parcours intime, au propre comme au figuré, qui interpelle tout ce que nous gardons précieusement caché au plus profond de nous.

Le besoin d’évasion. Le goût du risque pour se sentir vivant, Cette envie de bouger pour ne pas rester sur place. Ces liens que l’on tisse avec les autres, proches et famille, qui nous rendent plus forts et nous étouffent parfois. Ces ruptures douloureuses mais nécessaires. Ces deuils qui nous endurcissent et nous fragilisent…

SUR LES CHEMINS NOIRS évoquent ces thèmes et probablement bien d’autres, interpellant  chacun et chacune selon son expérience personnelle.

Seul ou presque à l’écran – les participations d’Anny Duperey, Jonathan Zaccaï ou Izia Igelin sont toutes impeccables – Jean Dujardin surprend par son jeu sobre et touchant. Je le reconnais, j’ai du mal à le trouver vraiment crédible lorsqu’il s’implique dans un rôle plus dramatique. J’apprécie l’acteur mais quelque chose – un œil qui frise, un petit rictus – m’empêche souvent d’y croire.

Pourtant, sur les traces de Sylvain Tesson dans le rôle de ce baroudeur sympathique mais égoïste, Dujardin m’a touché. Simple, vrai et attachant comme je ne l’avais jamais vraiment vu. D’une certaine façon, je me suis un peu retrouvé dans son personnage.

Ces dernières années ne m’ont pas épargné, physiquement et moralement. Et d’une certaine façon, je comprends cette envie de solitude pour mieux se retrouver. Pour mieux se reconstruire.

Ajoutez à cela les impressionnants et magnifiques paysages que traverse le personnage de Pierre et vous aurez une (petite) idée de ce qu’apporte le film, entre dépaysement, émotion et réflexion.

SUR LES CHEMINS NOIRS est un film simple, sans effets superflus ni artifices faussement séduisants. Il parlera à ceux et celles d’entre vous dont le parcours est suffisamment avancé pour ressentir le besoin de prendre les chemins de traverse.


SUR LES CHEMINS NOIRS (2023) de Denis Imbert
Avec Jean Dujardin, Jonathan Zaccaï, Izia Higelin, Anny Duperey, Joséphine Japy, Dylan Robert…
Scénario : Denis Imbert et Diastème, d’après le récit Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson.

Photos : © Apollo Films / TF1 Studio


BANDE-ANNONCE
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