INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE de James Mangold

L’histoire

En 1969, alors que le monde entier célèbre l’exploit des premiers astronautes sur la Lune, le professeur Henry Jones Jr dit Indiana Jones (Harrison Ford) prend sa retraite d’enseignant en archéologie. Solitaire et amer, il est contacté par sa filleule Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge) qui l’incite à rechercher un artefact légendaire : le Cadran de la Destinée du savant grec antique Archimède. Mais d’anciens ennemis d’Indiana sont aussi sur la piste de l’objet mythique…


Un dernier pour la route ?

Mettons les choses au point : si vous êtes de ceux et celles qui ont déjà un avis sur INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE sans même l’avoir vu ou que vous avez juste besoin de vous « faire mousser », sortez tout de suite d’ici ! Ça n’est pas l’endroit pour ça.

Depuis la sortie du film en France le 28 juin dernier, les avis sont partagés et / ou s’enflamment sur la toile. Il y a les éternels insatisfaits, abonnés du « c’était mieux avant » – dont je fais parfois partie, je le reconnais – comme ce gros ogre aux dents moisis, présentateur ringard d’une chaîne YouTube spécialiste de la polémique et du remplissage inutile.

Ou bien encore ceux qui, à l’annonce du film, disaient encore du bien de James Mangold (réalisateur de LE MANS 66 ou LOGAN par exemple et qui reprend ici les commandes de la franchise après Steven Spielberg) puis qui le descendent en flêche, l’accusant de tous les torts. Voire ceux et celles qui ne parlent que des effets de de-aging sur Harrison Ford, au début du film, et sont incapables d’exprimer leur véritable ressenti.

Comme toujours, je crois intimement qu’il faut savoir se faire son propre avis sur les gens et sur les choses sans se laisser berner par les influenceurs de tous bords. Mais notre joyeuse époque est à la pensée commune, alors…

Pour être franc avec vous, à l’annonce d’un nouveau – et ultime ? – chapitre des aventures du célèbre Indiana Jones, ma première impression fut mitigée. En 2008, LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL ne m’avait pas convaincu malgré de très bonnes choses dans la première partie du film. Et ne venez pas me relancer sur la « scène du frigo » de ce 4ème opus s’il vous plaît ! Elle est aussi énorme que celle de la chute en bateau gonflable dans LE TEMPLE MAUDIT. Fin de la « polémique ».

La fin de LA DERNIÈRE CROISADE nous avait laissé croire que les aventures cinématographiques d’Indiana Jones prenaient fin. Puis vint un 4ème épisode il y a 15 ans. Et aujourd’hui ce chapitre 5. Était-ce bien raisonnable même si on imagine sans peine les dirigeants de Disney se frottant les mains à l’idée d’exploiter une nouvelle franchise Lucasfilm ?

Raisonnable, je ne sais pas… mais très agréable, sûrement ! Je ne vais pas jouer les blasés d’usage : j’ai passé pour ma part un très bon moment à suivre Indy à la poursuite du Cadran d’Archimède. Fidèle aux autres films de la série, LE CADRAN DE LA DESTINÉE nous entraîne dans une course folle autour du monde, à la recherche d’un objet mythique, source probable de voyage temporel. Cinéaste « classique » dans le bon sens du terme, James Mangold ne démérite pas. Ceux qui regrettent ce cher Steven – qui reste un de mes cinéastes de chevet, je le précise – ont oublié que le réalisateur est parfois capable du pire (HOOK, INDY 4…).

Sans cacher pour autant son âge, Harrison Ford assure toujours dans l’un de ses personnages iconiques. Les traits du temps sont bien présents mais l’allure et le charisme sont toujours là, n’en déplaise aux grincheux. Fait rare au cinéma, l’acteur et le personnage deviennent ainsi comme des compagnons de route, à nos côtés depuis 42 ans. Tout comme Deckard de BLADE RUNNER ou Han Solo de LA GUERRE DES ÉTOILES.

Les retrouvailles n’en sont que plus poignantes. Le récit du CADRAN DE LA DESTINÉE vient ainsi jouer avec une réflexion sur le temps qui passe. À courir après le passé, Indiana Jones a trop souvent mis de côté le présent et ceux qui l’entouraient. Dans une 3ème partie de film surprenante, il en viendra à envisager d’appartenir à ce passé qu’il a tant convoité au cours des années…

Si le personnage d’Helena Shaw pourra en agacer plus d’un et d’une pour ses côtés vénaux, il faut reconnaître que l’interprétation de Phoebe Waller-Bridge est impeccable. L’actrice britannique (que je découvre pour ma part) donne à son personnage un petit côté « badass », héritière malgré elle de son célèbre parrain, apprenant (un peu) au cours de l’histoire le véritable sens des êtres et des choses.

De son côté, l’excellent Mads Mikkelsen nous offre un ennemi parfait pour le Dr Jones, fourbe savant nazi obsédé par la quête du Cadran de la Destinée. Véritable monstre de cruauté, son personnage a tous les aspects inquiétants et fanatiques nécessaires au rôle.

Fidèles depuis LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE, Karen Allen (ça n’est déjà plus une surprise) et John Rhys-Davies reprennent leurs rôles respectifs de Marion Ravenwood et Sallah pour venir clore la boucle.

John Williams reste fidèle au poste à la bande originale. Et c’est avec émotion – et un ultime clin d’œil – que les dernières images du film arrivent. Pour ma part, je me suis revu ce mercredi de septembre 1981, à la première séance du premier jour de sortie des AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. Le temps a passé mais je reste fidèle au personnage et à ses aventures, à ces cartes du monde traversées de pointillés rouges.

Vous l’entendez cette musique inoubliable ? C’est celle de l’Aventure. Avec un grand A !


INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE de James Mangold (2023)
Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen, John Rhys-Davies…
Scénario : Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, David Koepp et James Mangold, d’après les personnages créés par Philip Kaufman et George Lucas.
Musique : John Williams.

© Crédits photos : Lucasfilm / Walt Disney Pictures


Retrouvez les autres films de la saga sur le blog :
• LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE
• INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
• INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE
• INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL

Écoutez l’épisode du podcast BE KIND REWIND dédié aux AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE


Bande-annonce

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