BIJOUX DE FAMILLE : 10 perles à (re)voir

La famille est un thème qui inspire les artistes. Quand Michel Jonasz comparait la famille aux « années papier de verre qui usent l’endroit et l’envers », les Négresses Vertes évoquaient une « famille nombreuse, famille heureuse ». Source d’amour et de conflit, la famille ne pouvait laissait indifférent l’univers du cinéma.

Pour le Ciné-Club de Potzina du mois de juillet, proposé par Margret et son blog Girlie Cinéphilie, avec pour sujet les BIJOUX DE FAMILLE, j’ai choisi d’évoquer 10 perles du genre à voir ou revoir pour apprécier d’être parent et enfant. Ou pour le regretter…

LES GRANDES FAMILLES (1958) de  Denys de La Patellière

L’un des derniers classiques français d’avant la Nouvelle Vague, dialogué et scénarisé par Michel Audiard d’après Maurice Druon. Daté dans son ambiance et son évocation de l’univers de l’entreprise, LES GRANDES FAMILLES n’en reste pas moins une évocation cinglante, amère et dramatique des relations familiales dans le monde du travail. Soutenu par une distribution 5 étoiles – Jean Gabin, en tête – le film reste un incontournable sur le thème de la famille.

LE CLAN DES SICILIENS (1969) d’Henri Verneuil

3 ans avant Francis Coppola, Henri Verneuil associe famille et gangstérisme dans un autre classique du 7ème art à la française. Jean Gabin est à nouveau en tête du casting mais si son rôle de patriarche est à nouveau un dirigeant d’entreprise, son business n’a rien d’innocent. Ayant fait évadé un truand (Alain Delon) qui l’associe au détournement d’un avion chargé de bijoux,  Vittorio Manalese (Jean Gabin) régit son clan d’une main de fer. Mais la trahison d’une de ses belles-filles le conduira à sa perte… Régulièrement rediffusé, LE CLAN DES SICILIENS demeure un indémodable polar, soutenu par la formidable musique d’Ennio Morricone.

LE PARRAIN (1972) de Francis Coppola

Devenu un classique du cinéma, le film de Francis Coppola commence par un mariage et se clôt sur un baptême. Certains y voient une sacralisation du gangstérisme quand d’autres y décèlent une saga familiale et dramatique. Avec sa propre famille liée au 7ème art (sa sœur, Talia Shire, est actrice; son neveu, Nicolas Cage, est acteur; ses enfants, Sofia et Roman, sont cinéastes), Coppola ne pouvait ignorer le thème de la famille. Récit sur la Mafia, autre forme de « famille », LE PARRAIN est surtout une tragédie familliale, développée depuis sur 3 actes, et puisant son inspiration dans les classiques du théâtre (Shakespeare) et de la littérature.

LA GLOIRE DE MON PÈRE (1990) d’Yves Robert

Le roman de Marcel Pagnol, dont est tiré le film, est l’un de mes livres de chevet. Cette ode à l’enfance, à la Provence et aux « petits » moments de vie qui forgent les plus beaux souvenirs se devait d’être portée à l’écran, sans fioritures et le plus naturellement possible. Portée par la voix teinté de cigale de Jean-Pierre Darras, LA GLOIRE DE MON PÈRE version Yves Robert – avec le second volet LE CHÂTEAU DE MA MÈRE – retranscrit avec chaleur ces souvenirs heureux au goût du soleil et de l’insouciance. Classique mais intemporel et lumineux.

LA FAMILLE ADDAMS (1991) de Barry Levinson

À l’origine de cette étrange famille, il y a une bande dessinée des années 30, créée par le dessinateur Charles Addams (oui, ça ne s’invente pas) et publié dans les quotidiens américains. Puis, une série tv inspirée de la BD fut réalisée de 1964 à 1966 avant d’être régulièrement rediffusée dans le monde. Adaptation directe de cette sitcom, LA FAMILLE ADDAMS est également le 1er film du cinéaste Barry Levinson, chef opérateur chez les frères Coen, entre autres, et futur cinéaste de MEN IN BLACK. Proches de l’univers macabre de Tim Burton avec un goût prononcé pour le noir et le morbide, les Addams n’en demeurent pas moins une famille unie. Le succès du film entraîna bien évidemment une suite 2 ans plus tard, LES VALEURS DE LA FAMILLE ADDAMS, et un téléfilm en 1998, LA FAMILLE ADDAMS : LES RETROUVAILLES, avec d’autres acteurs dans les rôles principaux. Derrière la comédie délirante, les Addams nous disent en substance que la différence n’est rien comparée aux liens du sang. Une leçon de tolérance au delà du burlesque.

LÉGENDES D’AUTOMNE (1994) d’Edward Zwick

Fresque évoquant le destin de 3 frères détruits par la Grand Guerre et la passion amoureuse, LÉGENDES D’AUTOMNE a tout du mélodrame comme la littérature romantico-historique en produit régulièrement. Mais il faut reconnaître qu’Edward Zwyck (GLORY, LE DERNIER SAMOURAÏ, LES INSURGÉS…) s’y connaît en matière d’épopée. Si le film n’évite pas quelques convenances et clichés, il est difficile de ne pas se laisser emporter par son récit, le charisme de ces acteurs et la beauté de sa photographie.

LA FAMILE TENENBAUM (2001) de Wes Anderson

Cherchant à réunir son clan familial aujourd’hui dissout, Royal Tenenbaum (Gene Hackman) fait croire qu’il est atteint d’un mal incurable. Mais chaque membre de la famille (Anjelica Huston, Gwyneth Paltrow, Ben Stiller, Luke Wilson…) connait une situation difficile et réalise que la famille n’y est pas étrangère… Baignant dans cet univers à la fois loufoque propre à Wes Anderson (LA VIE AQUATIQUE, GRAND BUDAPEST HÔTEL…), visuellement structuré et doux-amer, LA FAMILLE TENENBAUM prend l’apparence d’un miroir déformant où les petits et grands travers des rapports familiaux sont décortiqués avec un subtil mélange de légèreté et de gravité.

LES INDESTRUCTIBLES (2004) de Brad Bird

L’un des meilleurs Pixar – mon préféré – évoque la famille et ses liens complexes par le biais d’un film de super-héros et d’une comédie d’action. Là où les adaptations des 4 FANTASTIQUES échouent dans leurs transpositions sur grand écran, le réalisateur Brad Bird (LE GÉANT DE FER, MISSION IMPOSSIBLE 4…) parvient à dépasser les contraintes du média animé pour offrir une véritable réflexion pertinente et tendre sur la place de chacun au sein d’une cellule familiale : quand le père est le costaud de l’équipe et la mère celle qui arrondit les angles grâce à sa « souplesse », l’adolescente traverse une crise qui la rend « invisible » alors que son jeune frère est le petit nerveux du groupe. Quant au bébé Jack-Jack, la surprenante révélation finale nous démontre qu’il a encore du chemin à faire avant… de trouver sa voie ! Une famille hors-norme ? Pas tant que ça finalement !

LES SŒURS FÂCHÉES (2004) d’Alexandra Leclère

Martine (Isabelle Huppert) et Louise (Catherine Frot) sont deux sœurs que tout oppose. Louise, candide et joviale, vit en province. Martine, bourgeoise parisienne amère, subit son existence, déteste son mari (François Berléand) et se détache de son fils. Louise, qui vient d’écrire un roman autobiographique, vient sur Paris à la demande d’un éditeur. Les retrouvailles vont être l’occasion d’une mise-au-point… Loin des sœurs jumelles de Rochefort, ces SŒURS FÂCHÉES sont aussi dissemblables que complémentaires. On comprend vite que derrière son ton hautain et sa froideur non dissimulée, Martine souffre et envie Louise pour sa joie de vivre et sa façon d’aborde le quotidien. Drôle, grinçant, prévisible mais touchant, ce premier film est aussi l’occasion de savourer un grand duo d’actrices au diapason dans des rôles taillés sur mesure.

LA GUERRE EST DÉCLARÉE (2011) de Valérie Donzelli

Derrière ce titre vindicatif se cache un film bouleversant et beau, d’une simplicité et d’une infinie tendresse. L’histoire de Juliette (Valérie Donzelli) et Roméo (Jérémie Elkaim), leur coup de foudre et leur envie de fonder une famille, bascule dans le drame lorsque leur premier enfant, Adam, encore tout petit, est atteint d’un cancer. Contre toute attente avec un tel sujet, LA GUERRE EST DÉCLARÉE est le récit lumineux d’une lutte acharnée pour la vie. Une histoire inspirée de la réalité puisque les deux acteurs principaux sont également les scénaristes du film… et ont réellement vécu ces moments d’intense souffrance avant une fin heureuse. Source d’espoir, le film de Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim est une aventure poignante, où l’amour familiale devient une force pour affronter le pire.

Photo de couverture : Le Parrain 2 (1974) de Francis Coppola.EnregistrerEnregistrer

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10 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. rp1989 dit :

    Waouh super liste extrêmement variée.
    J’aime bien La famille Tennenbaum, Le parrain,Les indestructibles et bien sûr La famille Addams.
    Les films sur le sujet avec Gabin me tentent bien :).

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    1. Oui, j’ai vraiment réalisé que c’est un sujet porteur au cinéma et dans tous les genres, que ce soit la comédie, le drame, le polar ou le fantastique… À la limite, j’aurai pu parler aussi de Star Wars puisque c’est également une histoire de famille 😉

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  2. augustinesaintpaul dit :

    Excellente liste !!!!! J’aime beaucoup Le Parrain et La gloire de mon père et La famille Tenenbaum sont des films que j’adore !!!! Très bel article ! 🙂

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    1. Merci beaucoup Augustine 😉

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  3. Rita dit :

    Je suis très heureuse d’être tombée sur ce blog pendant mon brainstorming pour mon prochain article. Tes articles sont très riches et bien écrits ! Keep up the great work !

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    1. Merci à toi et bienvenue 😉

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  4. Une très belle liste, et variée, c’est ce que j’adore avec ce sujet, il touche à tous les genres, n’importe où, n’importe quand, y’a pas plus universel!
    J’avoue avoir 2 gros films de chevet dans ta liste: les Adams et les Tannenbaum, je ne me lasse jamais ni de l’un, ni de l’autre

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    1. Merci Margret / Girlie ! Oui, il y a vraiment de quoi faire avec un tel sujet. Et par le biais de la famille, on peut aborder tous les sujets : le drame, le polar, la comédie, la SF… La famille est une source de récits inépuisables !

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  5. roijoyeux dit :

    De véritables bijoux… de famille … dans ta liste, je connais « La gloire de mon père », « Les soeurs fâchées » et la « famille Addams »… Ta description de « Légende d’automne » me fait penser à « Autant en emporte le vent » bijou de famille monumental

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    1. C’est vrai qu’il y a dans LÉGENDES D’AUTOMNE ce souffle romanesque que l’on trouve dans d’autres films comme AUTANT EN EMPORTE LE VENT. Sans atteindre la beauté classique du film avec Gable et Vivien Leigh, le film d’Edward Zwick mêle la grande et la petite histoire avec son lot de drames et de passions amoureuses contrariées.

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