5 raisons de (re)voir LE CHIEN DES BASKERVILLE

Depuis les débuts du cinéma, les adaptations des récits de Sherlock Holmes de Conan Doyle ont été nombreuses. Au début des années 40, l’acteur Basil Rathbone interpréta remarquablement le personnage, instaurant dans l’imaginaire public les signes distinctifs du célèbre détective.

La récente série SHERLOCK, grand succès public et critique, a prouvé que le héros de Baker Street était d’une grande modernité.

Au cinéma, il est un film qui aura marqué – et terrorisé – un grand nombre de spectateurs. L’adaptation du célèbre CHIEN DES BASKERVILLE par les studios britanniques Hammer, spécialistes du « revival » des classiques de l’épouvante avec LE CAUCHEMAR DE DRACULA et LA NUIT DU LOUP-GAROU, est devenu un incontournable du genre « épouvante / suspense ».

Voilà déjà 5 raisons de voir ou revoir LE CHIEN DES BASKERVILLE.

 

Pour son récit, mêlant fantastique, épouvante et mystère

Tout le monde (ou presque) connaît l’histoire du CHIEN DES BASKERVILLE. Pour rappel, l’action se situe dans l’Angleterre de la fin du XIXème siècle. Les célèbres détectives Sherlock Holmes et le Dr Watson enquêtent sur l’étrange malédiction qui pèse sur Sir Henry de Baskerville et sa famille depuis des générations.

Un chien monstrueux, venu des enfers, s’acharnerait sur les membres de cette famille de l’aristocratie anglaise en les tuant l’un après l’autre sur la lande du Devonshire.

Sur les lieux du drame, nimbé de brume et de mystère, les deux enquêteurs parviendront, après moult rebondissements, à faire la lumière sur cette étrange affaire…

Mêlant habilement fantastique et intrigue policière, LE CHIEN DES BASKERVILLE est devenu, avec le temps, un grand classique de la littérature, et probablement le récit le plus célèbre des aventures Sherlock Holmes.

 

POUR LE STYLE DES STUDIOS HAMMER

Vers la fin des années 50, les studios britanniques Hammer Films réadaptèrent les grands classiques de l’horreur et de l’épouvante dans des versions en couleur flamboyantes. Cette société de production cinématographique fut créée en 1934 par William Hinds, un bijoutier et comédien amateur qui, lorsqu’il jouait au théâtre, prenait le nom d’artiste de William Hammer. Plus tard, au début des années 50, un accord avec un producteur de la 20th Century Fox est passé, permettant aux studios anglais d’obtenir plus de fonds financiers pour ses productions.

C’est l’adaptation d’une série TV relatant les aventures du Professeur Quatermass avec LE MONSTRE et LA MARQUE, vers 1955, qui va définitivement lancer la Hammer. Le nouveau partenaire des studios, Associated Artists Productions, leur suggère de produire des films d’épouvante. Le FRANKENSTEIN de Mary Shelley étant tombé dans le domaine public, la Hammer va produire FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ en 1957 avec le trio Christopher Lee, Peter Cushing et Terence Fisher à la réalisation.

Pour se démarquer du classique des années 30 de la Universal, le film est tourné en couleurs avec une importance donnée au rouge sang. Le succès de cette production amène la Hammer Films à adapter d’autres classiques des studios Universal, dont toute une série autour du personnage de Dracula, magistralement interprété par Christopher Lee, au point que le rôle du célèbre vampire lui collera à la peau.

Les années 70 seront le début du déclin pour les studios Hammer, face à des films de genre plus réalistes et ancrés dans le quotidien comme ROSEMARY’S BABY ou MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE. La renaissance viendra en 2012 avec le succès de LA DAME EN NOIR, renouant avec le style gothique qui fit le succès des studios.

 

Pour le casting

LE CHIEN DES BASKERVILLE réunit à nouveau le trio gagnant des studios Hammer. Né en 1913 et disparu en 1994, Peter Cushing fit ses classes au théâtre en Angleterre avant d’entamer une carrière de doublure et figurant à Hollywood. Revenu en Grande-Bretagne, il obtient des petits rôles dans des films de Laurence Olivier ou John Huston avant d’être révélé dans les rôles de Frankenstein en 1957 et du Professeur Van Helsing en 1958 dans LE CAUCHEMAR DE DRACULA de Terence Fisher.

Il poursuit sa collaboration avec Fisher et la Hammer dans LA MALÉDICTION DE LA MOMIE. Puis d’autres productions Hammer suivront au cours des années 60 et 70, le spécialisant dans le genre « fantastique / épouvante ». À la télévision, on a pu voir Peter Cushing dans la série CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR dans les épisodes LE RETOUR DES CYBERNAUTES et LE REPAIRE DE L’AIGLE. Il a également interprété le Dr Who dans le film Dr WHO ET LES DALEKS en 1965 et sera le marquant Grand Moff Tarkin de LA GUERRE DES ÉTOILES en 1977.

Christopher Lee, né en 1922 et disparu en 2015, compta plus de 225 films au cours de sa carrière. Cousin par alliance de Ian Fleming, créateur de James Bond, il débute sa carrière d’acteur à la fin des années 40. Sa haute stature et sa voix de basse le prédestinent aux rôles de personnages fourbes et inquiétants. Son interprétation de Dracula dans LE CAUCHEMAR DE DRACULA en 1958 le rendra célèbre auprès du public, tout en l’imposant dans le rôle dans de nombreuses productions Hammer.

Christopher Lee fut également Scaramanga dans L’HOMME AU PISTOLET D’OR de Guy Hamilton, Saroumane dans la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX de Peter Jackson et le comte Dooku dans la prélogie STAR WARS. Parlant plusieurs langues, il joua dans quelques films français dont LES RIVIÈRES POURPRES 2. On l’a également vu dans LA VIE PRIVÉE DE SHERLOCK HOLMES de Billy Wilder, GREMLINS 2 de Joe Dante et SLEPPY HOLLOW de Tim Burton.

Terence Fisher et Peter Cushing au Festival du Film Fantastique de Paris en 1974.

Enfin, né en 1904 et disparu en 1980, le réalisateur Terence Fisher débuta au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. L’essentiel de sa filmographie se fit au sein des productions Hammer. Outre LE CHIEN DES BASKERVILLE et LE CAUCHEMAR DE DRACULA, on lui doit également LA MALÉDICTION DE LA MOMIE, LA NUIT DU LOUP-GAROU, LES DEUX VISAGES DU Dr JEKYLL, LA GORGONE ou L’ÎLE DE LA TERREUR. Avec le cinéaste Freddie Francis, Fisher imposa le style spécifique de la Hammer.

 

Pour le personnage de Sherlock Holmes

Grand amateur du célèbre détective, je suis loin d’être un spécialiste de Sherlock Holmes. Pourtant, malgré quelques critiques sévères reprochant à la version Hammer de s’éloigner de l’œuvre de Conan Doyle pour trop évoluer dans le domaine de l’épouvante, je trouve que le Holmes de Peter Cushing est impeccable.

Vif, arrogant et fin observateur, Cushing fait honneur au personnage, comme on l’a souvent vu et déjà apprécié. Retrouvant le ton sec mais brillant de Sherlock Holmes, il s’empare du personnage dès les premières scènes où il apparaît, et s’impose vite comme l’un des éléments réussis du film. Il interpréta Holmes à nouveau dans une production de la BBC en 1968 puis en 1984 dans le téléfilm LES MASQUES DE LA MORT.

Son comparse Christopher Lee interprétera Holmes en 1962, et à nouveau sous la direction de Terence Fisher (et co-réalisé par Frank Winterstein) dans SHERLOCK HOLMES ET LE COLLIER DE LA MORT, une coproduction franco-italo-allemande. Lee reprendra le rôle dans deux téléfilms britanniques en 1991 et 1992.

Première adaptation cinématographique du héros de Conan Doyle en couleurs, LE CHIEN DES BASKERVILLE démontre comme le détective de Baker Street est une indéniable icône qui a traversé le temps. Fascinant pour son esprit brillant et son admirable pouvoir de déduction, Holmes est devenu une référence incontournable, souvent copié mais jamais égalé.

 

POUR L’AMBIANCE GOTHIQUE

L’attrait que connaît encore aujourd’hui LE CHIEN DES BASKERVILLE, version Hammer Films, tient pour l’essentiel à son ambiance gothique.

L’utilisation des décors naturels du comté de Surrey et de ceux réalisés en studio donnent à l’ensemble un côté théâtral bienvenu, magnifié par les couleurs, et une atmosphère étrange amplifiée par la musique de James Bernard, compositeur attitré de la Hammer.

De mystérieuses lumières dans la lande, les couloirs du domaine des Baskerville éclairés à la bougie, des pleurs étouffés comme venus de nulle part… Tout dans le film contribue magistralement à l’ambiance gothique et inquiétante dont la Hammer se fera une spécialité dans les années 50 et 60.

Même si l’histoire est on ne peut plus connue, LE CHIEN DES BASKERVILLE se voit et se revoit encore avec de délicieux frissons et avec une attention soutenue.

 

LE CHIEN DES BASKERVILLE (1959) de Terence Fisher.
Avec Peter Cushing, André Morell, Christopher Lee, Marla Landi, Francis De Wolff, Ewen Solon…
Scénario : Peter Bryan d’après le roman d’Arthur Conan Doyle. Musique : James Bernard.

 

Bande-annonce

5 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. princecranoir dit :

    Je ne l’ai pas vu depuis bien longtemps mais pour toutes ces qualités je le reverrais avec plaisir.

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    1. Oui, cette version a beaucoup de qualités je trouve. Un classique.

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  2. manU dit :

    J’adore ce film, un des meilleurs de la Hammer sinon le meilleur !

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    1. Tout pareil Manu ! J’aime beaucoup ce film.

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