JURASSIC WORLD de Colin Trevorrow

L’histoire

20 ans après le projet “Jurassic Park” lancé par John Hammond, une attraction a finalement vu le jour sur l’île d’Isla Nubar. Depuis une dizaine d’années, JURASSIC WORLD est devenu le parc touristique le plus fréquenté au monde. Mais le public en veut toujours plus. Pour rester dans la course, les responsables du site ont créé de toutes pièces un animal hybride, sensé surpassé en sensations fortes les Raptors, T-Rex et autres Ptérodactyles. Entre alors en scène l’Indominus Rex, créature plus grande, plus forte, plus intelligente. Et bien plus cruelle…

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Plus gros le dino !

Il y a un “avant” et un “après” JURASSIC PARK. Tiré d’un roman de Michael Crichton et réalisé en 1993 par Steven Spielberg, le 1er film de la franchise a marqué les esprits pour ses effets spéciaux bluffants, signe annonciateur de la révolution provoquée par des images de synthèse toujours plus réalistes. Leur usage au cinéma, parfois à outrance, permet aujourd’hui de visualiser les idées les plus incroyables. Et l’imagination est devenu la seule limite.

Après le succès du film de Spielberg, on eu droit à 2 suites, honnêtes mais pas indispensables, en 1997 et 2001. Le projet d’un 4ème volet fut longtemps placé sur le devant de la scène. Jusqu’à l’annonce de ce JURASSIC WORLD, probable 1er volet d’une nouvelle trilogie. Mais que peut-on encore dire de nouveau sur nos amis les dinos ?

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Pas grand chose, à vrai dire. Mais ça, vous vous en doutiez déjà. Un parc à thèmes qui part en sucette, avec à sa tête des incompétents jouant les dieux-créateurs pour se mettre toujours plus de sous-sous dans la popoche… Y’a comme un parfum de déjà vu !

JURASSIC WORLD n’est absolument pas à voir si vous chercher de la nouveauté et de l’innovation. Je sais, j’enfonce des portes grandes ouvertes en annonçant la couleur mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal, même à un dino. Le film du « faiseur » Colin Trevorrow s’avère tout de même efficace, avec ses incohérences et ses futurs moments cultes, ses sources d’agacement et ses scènes spectaculaires.

Le récit démarre en douceur, cherchant à jouer sur la nostalgie des fans du 1er film et sur notre âme d’enfant ébahi face à l’extraordinaire. Pas vraiment réussie, cette introduction mollassone a toutefois le mérite de nous rendre palpable un fait établi comme tel : le parc existe bel et bien et l’on se prend malgré tout à sourire de contentement comme lors d’une première visite à Disneyland.

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Un hic dès les premières minutes : JURASSIC WORLD ne parvient pas à rendre attachant ses personnages. D’accord, comme toute histoire qui se respecte, il faut bien présenter les différents protagonistes… en évitant, si possible, d’accumuler à leur sujet les poncifs les plus usités !

Bryce Dallas Howard et Chris Pratt forment un couple sexy, certes, mais cumulant les clichés comme d’autres enfilent les perles : elle, toute en “exécutive woman” au carré plongeant, arrogante et froide; lui, homo-erectus alternant les poses cools et viriles, le couteau de baroud à la ceinture, buvant son coca d’une main et réparant sa moto de l’autre. Les mômes ne sont pas mieux lotis, avec ces deux frères aussi dissemblables que trop souvent vu sur grand écran. Quand le plus jeune est un puits de science exaspérant, le plus grand, ado rebelle et renfrogné, gazouille du slip dès qu’une Lolita lui fait un sourire !

Omar Sy a plus de lignes de dialogue que dans X-MEN mais son rôle, bien que plus « consistant » et participatif, reste anecdotique. Quant à Vincent D’Onofrio dans la peau du sale type de service, vil militaire intéressé par l’aptitude des raptors à l’attaque musclée, on l’a connu plus inspiré et on se doute dès le début qu’il finira en steack saignant.

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On ne vient pas vraiment voir un film comme JURASSIC WORLD pour ses acteurs. Et ça n’est pas plus mal. Le film reste spectaculaire et démarre vraiment lorsque la « bête » est lâchée. Sans aller trop loin dans les révélations, l’Indominus Rex, création des laboratoires Ingen pour attirer les foules, ne se laisse pas dominer… comme son nom le suggère ! Sa promenade, hors de sa « cellule » pas si haute sécurité, entraîne une série de catastrophes que l’on redoute et espère à la fois, pervers que nous sommes (enfin, je parle pour moi mais j’ai des noms !).

C’est certainement là que le film vaut le détour, proposant plusieurs morceaux de bravoures assez réussis : l’attaque des Pterodactyles sur le public, la chasse nocturne au gros dino aux accents « Alienesque »… Les nostalgiques auront de quoi se faire plaisir avec de nombreuses allusions au film original. Entre 2 rappels du thème de John Williams par Michael Giacchino, certaines scènes sont d’intéressantes références (qui a dit copiés/collés ?) au film de Spielberg et certains décors ou « vedettes » de JURASSIC PARC font un come-back ravivant des souvenirs…

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À la surprise générale, JURASSIC WORLD n’est pas dénué de message, même si sa présentation est des plus appuyée. À la manière du parc, nécessitant toujours plus d’attractions démesurées, le cinéma d’aujourd’hui se perd parfois à surenchérir dans le spectaculaire. Trop d’action, trop de bruit, trop d’images de synthèse et de virtualité pas si convaincante au bout du compte… Le spectacle ne mérite le détour que s’il n’oublie pas sa part d’humanité et d’intelligence.

Mais là où le film s’avère putassier, c’est dans sa démarche « faîtes ce que je dis, pas ce que je fait » : ce que Colin Trevorrow sous-entend tout au long du récit, tout en feignant de regretter l’évidence, il s’y complait pourtant. En distribuant ce 4ème volet des dinos clonés, les studios, comme les créateurs du parc, ont joué la surenchère. Plus de dents pour plus d’argent. Cette ironie donne à réfléchir…

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Premier blockbuster estival de l’année 2015, JURASSIC WORLD réussit son pari du dépaysement spectaculaire. Il ne faut pas vraiment y chercher autre chose. Moins emballant que son frère ainé, le film cache plus ou moins bien ses faiblesses et incohérences derrière un rythme haletant et des séquences impressionnantes. C’est certain, les producteurs ont dépensé sans compter !

JURASSIC WORLD (2015) de Colin Trevorrow.
Avec Bryce Dallas Howard, Chris Pratt, Vincent D’Onofrio, Omar Sy, Nick Robinson, Ty Simpkins, Irfan Khan…
Scénario : Colin Trevorrow, Derek Connolly, Rick Jaffa et Amanda Silver. Musique : Michael Giacchino.

Crédits photos : © Universal Pictures.

BANDE-ANNONCE

10 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. potzina dit :

    Excellent billet Huggy 😀 C’est clair que ce n’est pas le genre de films qu’on va voir pour le jeu des acteurs ou pour son scénario. Je pense que j’irai le voir même si Vincent finit en steak parce que j’ai vu les trois premiers et que j’ai bien envie de voir le grosse bêbête manger tout le monde (moi aussi j’ai des tendances perverses !).

    Et j’ai adoré ce passage : «gazouille du slip dès qu’une Lolita lui fait un sourire» ! Priceless 😀

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    1. Merci à toi ! Clairement Potzi, ne va pas voir le film pour Vincent D.… tu risques d’être déçu de ce côté ! Ça n’est pas son meilleur rôle, il est bien meilleur dans la série Daredevil par exemple. Pour le reste, le film est spectaculaire et divertissant mais il n’apporte rien à la franchise – enfin si, du pognon – et il y manque le petit supplément d’âme que l’on trouvait dans le 1er film. La touche Spielberg, sans aucun doute.

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  2. niolynes dit :

     » Quant à Vincent D’Onofrio dans la peau du sale type de service, vil militaire intéressé par l’aptitude des raptors à l’attaque musclée, on l’a connu plus inspiré et on se doute dès le début qu’il finira en steack saignant. »

    Et voilà. Potzina ne verra pas ce film. 😀

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    1. Sa réponse plus haut te prouve que non 😉 Comme je lui ai déjà répondu, il ne faut pas voir le film pour lui. Il faut y aller en mettant son cerveau et son esprit critique au vestiaire. Ou aller plutôt voir À LA POURSUITE DE DEMAIN, bien plus profond et attachant.

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      1. niolynes dit :

        Oui on a répondu quasiment en même temps, huhu… 🙂
        Je plussoie pour A la poursuite de demain ! 😉

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      2. potzina dit :

        J’ai vu plein de films dans lequel il est mauvais, rien ne m’arrête 😀 Mais sinon j’ai surtout envie de le voir pour les bestioles et les courses-poursuites frénétiques. Parfois, je suis facile à contenter 😀

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      3. Potzi, je me doute que tu verras le film malgré tout 😉

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    2. Ravi que tu aies apprécié À LA POURSUITE DE DEMAIN 😉

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