Pour ce nouveau billet d’humeur, un petit coup de gueule sur une aberration indissociable des fins d’année et de décennie…
DES LISTES et du mousseux
La fin de l’année approche et, avec elle, la fin d’une décennie. Alors que la grande majorité des humains s’apprêtent à s’empiffrer de foie gras frelaté, de mousseux tièdes et d’huitres made in Taïwan, l’heure est aux comptes-rendus et aux gastros hivernales.
C’est le temps des bilans. Pour ce qui est du 7ème art, les journalistes, magazines et sites spécialisés vont nous proposer leurs listes des meilleurs films de l’année. Et comme l’année 2019 se termine, les palmarès des années 2010 vont eux aussi proliférer.
Pour ma part, ces inévitables listes m’indiffèrent totalement. Comment peut-on comparer l’incomparable ?
Comment peut-on mettre en compétition des films différents les uns des autres et prétendre affirmer celui qui sera le meilleur et celui qui sera le pire ?
Ces évaluations tiennent avant tout de l’affect et n’ont rien de sérieux. Tout cela équivaut à mettre en compétition et sur les mêmes lignes de départ et d’arrivée, lors de jeux olympiques, un nageur, un lanceur de javelot, un cycliste et un judoka !
On ne peut logiquement pas comparer un film d’anticipation cérébrale, une comédie populaire et une épopée historique de plus de 3 heures !
Prenez l’année 1982, célèbre pour ses multiples films devenus cultes avec le temps. Impossible de prétendre que TOOTSIE a été meilleur que BLADE RUNNER ou que MAD MAX 2 est une œuvre plus intense qu’E.T. ou THE THING !
D’accord, ces œuvres sont des films de genre, comme on les nomme. Mais chacune d’elle est unique, avec ses propres codes, interprétations, récits, éclairages, etc…
Une liste de meilleurs films est une question de préférence personnelle, faisant appel à une culture personnelle, une sensibilité personnelle, à des goûts personnels. Et qui ne peuvent logiquement être imposés au plus grand nombre.
Des « états des lieux ». qui n’ont pas de place officielle mais qui peuvent, tout au plus, se partager autour d’une table, accompagnés d’un mousseux tiède et d’une gueule de bois d’après les fêtes…