WONDER WOMAN de Patty Jenkins

L’HISTOIRE

Fille d’Hippolyte (Connie Nielsen) la reine des Amazones, Diana (Gal Gadot) est élevée sur une île paradisiaque, à l’abris du monde des humains où la Première Guerre Mondiale fait rage. Un jour, Steve Trevor (Chris Pine), un pilote de l’air américain, s’écrase en pleine mer et ne doit sa survie qu’à l’intervention de Diana. Celle-ci découvre que le monde est en guerre. Persuadée qu’Arès, dieu de la destruction, est responsable de ce chaos, elle décide de s’engager dans le conflit et quitte l’île avec Trevor…


WOMAN POWER

Dans la déferlante de sorties issus de comics, le film de Patty Jenkins (réalisatrice de MONSTER avec Charlize Theron) marque un tournant non négligeable. Inspiré de la bd du même nom créé en 1941, première du genre portée par un personnage féminin, WONDER WOMAN devient par la même occasion le premier film de super-héros mené par une super-héroïne. Et quelle femme !

Revenant sur les origines du personnage entraperçu dans BATMAN vs SUPERMAN, cette nouvelle production Warner-DC Comics nous plonge en pleine mythologie grecque sur laquelle s’était appuyé le créateur du comics William Moulton Marston, psychologue, écrivain et fervent féministe.

À l’image des mythes et légendes nordiques pour THOR, WONDER WOMAN puise ses origines dans la mythologie grecque et soutient l’idée d’une « mythologie super-héroïque » mise en place par les États-Unis pour soutenir la comparaison avec la vieille Europe. Mais pas la peine ici de se creuser la tête ou d’avoir Bac+12 en langues anciennes pour suivre et apprécier le film de Patty Jenkins.

WONDER WOMAN est avant tout un film d’aventures où le « Woman Power » s’impose de lui-même comme une évidence, soutenu par une mise-en-scène fluide et un casting impeccable. Si l’on peut vite mettre de côté Chris Pine, bien transparent dans le rôle pourtant décisif du major Steve Trevor, les femmes portent la jupette de cuir et marquent le film de leur justesse de jeu et de leur beauté. Connie Nielsen (GLADIATOR, L’ASSOCIÉ DU DIABLE…) et Robin Wright (PRINCESS BRIDE, FORREST GUMP, HOUSE OF CARDS…) offrent ainsi au film une plus-value indéniable dans des rôles secondaires mais essentiels.

Mais la révélation du film reste sans conteste la sublime Gal Gadot. À l’image de Christopher Reeve qui, il y a presque 40 ans de cela, s’était imposé dans le rôle de Superman dans le film de Richard Donner, l’actrice EST Wonder Woman avec une aisance confondante.

Relevant haut la main le rôle délicat d’une femme de guerre, alliant beauté hors norme et force surnaturelle, l’ancien mannequin réussit le double exploit de s’imposer en quelques plans et de prendre le relais de Lynda Carter, iconique Wonder Woman dans la série télé des années 70.

Donnant au personnage la fraîcheur d’une femme-enfant découvrant les réalités d’un monde au bord du gouffre, plongé dans un conflit cauchemardesque, Gal Gadot apporte au film la part de lumière nécessaire dans un environnement sombre et brutale. Amoureux le Movie Freak ? Allez voir le film et vous me direz si cela vous semble facile de résister à son charme…

Le fait d’avoir resitué le contexte durant la Première Guerre Mondiale s’avère une bonne idée. À une époque où les femmes n’ont pas le droit de vote et sont encore loin d’avoir la place qu’elles sont en droit de revendiquer dans la société, Diana Prince / Wonder Woman devient dès lors un indéniable symbole avant même d’être une super-héroïne.

Quelques regrets par rapport à certains choix du film sont pourtant à déplorer. Malgré un soin remarquable quant à la reconstitution historique et au choix de certains rôles secondaires (David Thewlis, Lucy Davis ou Saïd Taghmaoui par exemple…), WONDER WOMAN passe trop rapidement sur certains points du récit.

Le personnage de Isabel Maru / Dr. Poison (Elena Anaya, impressionnante), cruelle et triste femme probablement rendue folle par l’accident qui lui a pris sa beauté, aurait ainsi mérité d’être mieux développé. Rôle important du film, complexe et pouvant apparaître comme un double sombre et fou de la super-héroine, elle est quelque peu sacrifiée à l’écran malgré des scènes intéressantes.

Sans en dévoiler de trop à coup de spoilers déplacés, d’autres personnages du film semblent avoir été trop vite relégués aux oubliettes, la faute probable à un (re)montage cherchant à aller à l’essentiel pour éviter de perdre l’attention d’un trop jeune public.

WONDER WOMAN n’en demeure pas moins un vrai bon film d’aventures, véhiculant une véritable profondeur pour une œuvre fantastique basée sur un célèbre comics. S’appuyant sur une morale sensible – l’amour plus fort que la destruction – plus que jamais importante dans notre monde actuel mais sans verser dans le ridicule, le film de Patty Jenkins réussit le pari de divertir et d’émerveiller tout en amenant discrètement à la réflexion. À suivre, donc…


WONDER WOMAN (2017) de Patty Jenkins.
Avec Gal Gadot, Chris Pine, Elena Anaya, Robin Wright, Connie Nielsen, David Thewlis, Danny Huston, Lucy Davis, Saïd Taghmaoui…
Scénario: Allan Heinberg et Geoff Johns d’après le comics créé par William Moulton Marston.
Musique: Rupert Gregson-Williams.

Crédits photos: © Warner Bros. Pictures


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